Affiche française
HOWL | HOWL | 2015
Affiche originale
HOWL | HOWL | 2015
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Howl

Howl

A la tombée de la nuit, un train tombe en panne en pleine forêt. A son bord, quelques passagers tous pressés de rentrer chez eux mais contraints d’attendre que la machine de fer se remette en route. Mais ces derniers étaient loin de s’imaginer que dans cette forêt environnante vivaient des créatures maléfiques, avides de chair fraîche. Ce train arrêté en pleine forêt est une véritable aubaine pour ces monstres bipèdes qui voient là un garde-manger tombé du ciel…

HOWL | HOWL | 2015

Après avoir débuté sa carrière cinématographique comme responsable des effets spéciaux et maquilleur (il a travaillé notamment sur "the descent" et "doomsday" avec son compatriote Neil Marshall), Paul Hyett s’est ensuite tourné vers la réalisation avec un premier film intitulé "the seasoning house" puis un second trois ans plus tard qui nous intéresse ici : "howl".

Long-métrage présenté en compétition officielle lors du Festival International du Film Fantastique de Gérardmer 2016 (après un rapide passage par le festival voisin de Strasbourg l’année précédente, soulignons-le en passant), "howl" faisait partie de ces films qui intéressait fortement sur le papier (une histoire de monstre qui s’attaque à un groupe de personnes isolées, c’est toujours vendeur), bien que nous pressentions quelque chose d’assez commun dans son ensemble (le scénario sent bon le réchauffé, inutile d’être un grand connaisseur en la matière pour s’en rendre compte).
Une bande-annonce peut-être trop bavarde (le monstre nous est dévoilé sous toutes ses formes, cassant l’effet de surprise) nous est présentée mais qu’importe : le film a l’air suffisamment rythmé et l’ambiance si oppressante pour que l’on tente l’expérience en salle lors du festival (de toute façon, j’étais là pour tout voir donc ne nous privons pas).

Que pouvons-nous dire du nouveau film de Paul Hyett ? Hé bien que nous ne sommes pas très surpris par ce que nous venons de voir. En effet, comme nous nous y attendions, nous avons bien là un survival tourné sous la forme d’un huis-clos et mettant en scène des passagers d’un train en prise à de vilains monstres. Rien de bien nouveau à ce niveau donc mais cette impression de déjà-vu n’est peut-être pas ce qui gêne le plus dans "howl" malheureusement…

En fait, l’un des gros points faibles de notre long-métrage aujourd’hui chroniqué est que ce dernier ne bénéficie pas d’un rythme très soutenu. Très lent dans sa première partie (la phase de présentation des personnages s’étend bien trop longtemps et ce malgré quelques petites touches d’humour timides placées par-ci par-là), "howl" peine véritablement à nous plonger dans son histoire.

Déjà très blablateux dans sa première partie, le film de Paul Hyett ne parvient pas non plus à nous surprendre par la suite : tout est ici convenu et nous suivons à notre grand regret un fil conducteur vu maintes et maintes fois dans ce genre de film (le conducteur de train qui sort et se fait dévorer, la réunion de crise entre les passagers, la tentative de sortir dehors, l’un des passagers mordus qui va muter…).

Et ce n’est pas la galerie des personnages qui nous fera sortir un temps soit peu des sentiers battus : ces derniers (dont nous avons pu faire la connaissance pendant un long moment rappelons-le…) sont stéréotypés au possible : la jeune rebelle (tu veux quelques tartes dans ta gueule?), le bon petit gros (que l’on imagine déjà faire la joie d’un monstre), le vilain méchant (qui se montre bien haineux et sans pitié, la personne pour qui nous espérons une fin de choix), le « black » (remplacé ici par un turc ou un indou, mais bon tout casting stéréotypé qui se respecte se doit d’avoir son personnage au teint non blanc), le couple de personnes âgées (le fameux « caillou dans la godasse », ceux qui attirent les problèmes et font traîner le groupe, bref les proies les plus faciles dirons-nous), et enfin le gentil et timide héros (qui nous montrera comme d’accoutumée une certaine bravoure, pour ne pas dire folie, par la suite).
En fait, il ne nous manque que la blonde au charme ravageur et le jeune homosexuel pour compléter ce casting de rêve (je suis très déçu Paul!). Que dis-je? Cette belle brochette de viande !

Autre bémol venant des personnages : ces réactions très étranges, voire même carrément douteuses, qu’ont ces derniers par moments. Des maladresses dans le scénario qui nous font plus que tilter : l’un des passagers qui décide de s’enfoncer dans la forêt alors qu’il sait pertinemment qu’une bestiole rôde dans les parages, un héros qui décide d’affronter plusieurs bêtes à la fois plutôt que de s’enfuir (il en a pourtant la possibilité à ce moment le con)… Bref, des choix scénaristiques fort discutables, parfois même déroutants, qui viennent entacher une histoire déjà pas très élaborée à la base.

Mais qu’en est-il du côté épouvante, de l’ambiance générale de "howl" ?

A ce niveau, nous restons quelque peu mitigés. Certes, ce train qui tombe en panne en pleine nuit, au beau milieu de la forêt, sans oublier cette pluie dehors qui renforce ce climat triste et cette atmosphère lugubre, c’est certes très cliché mais c’est honnête et maîtrisé. Une bonne ambiance pesante se fait ressentir par moments durant le film (nous n’aimerions pas être dehors : ces longues pattes poilues que nous entrevoyons, ces griffes qui rayent la carrosserie du train… Les plans sont indéniablement bien choisis et réussissent à créer une ambiance glaciale quand c’est nécessaire, suscitant par ailleurs notre curiosité d’en découvrir un peu plus sur ces monstres).

Mais voilà, alors que la sauce pourrait prendre tout au long du film (une fois sortis de cette longue première partie blablateuse j’entends par là), il est dommage que certains passages soient ternis par des choix scénaristiques bancals et inappropriés une fois de plus.
En effet, d’un point de vue graphique/technique (cadrages, décors, effets spéciaux…), il n’y a rien à redire : c’est propre et l’ambiance est bien rendue. Là où ça prêche, c’est clairement dans le scénario : ce sentiment d’oppression qui se crée se trouve chamboulé par cette impression d’avoir là des monstres un brin timides par moments (une fois entrés dans le train, peu de personnes sont attaquées, les monstres semblant plus contemplatifs que voraces : même chose en pleine forêt où nous aurions préféré les voir surgir comme des bêtes et dévorer leurs proies sans hésitation) qui vont radicalement nous interroger sur leur niveau de dangerosité (certes ils sont dangereux mais il semble si facile d’y échapper…).

Passé ce constat qui laisse sacrément perplexes, il faut tout de même reconnaître en revanche que nos monstres ont de la gueule (ou du museau…).
Mais qu’est-ce donc comme bestiole au fait? Tout semble réuni pour nous laisser penser que nous avons affaire là à des loups-garous (pleine lune souvent montrée, poils omniprésents sur le corps, grandes griffes aux mains, ossature des jambes caractéristique, démarche bipède… sans oublier le titre du film!) mais quelques indices nous aiguillent plus vers des humains ayant muté en des monstres non répertoriés dans l’encyclopédie des vilaines bestioles du cinéma (ils gardent leur apparence une fois la pleine lune passée et ont une musculature plus proche d’un Victor Crowley que d’un loup-garou). En tout cas, s’il s’agit véritablement de loups-garous (qui résisteraient donc aux rayons du soleil…), il est fort dommage de ne pas avoir eu droit en image à une belle transformation à la manière de ses illustres prédécesseurs (Rick Baker et Rob Bottin ont fait du chouette boulot respectivement sur "le loup-garou de Londres" et "hurlements" par exemple). Restera toutefois une passagère du train à qui il arrivera une sympathique mutation, histoire de pimenter un peu ce huis-clos qui se traîne parfois en longueur…
Quoiqu’il en soit, nos monstres sont franchement jolis, un bon point donc à ce niveau-là pour "howl"!

Au final, voici un bilan très mitigé pour le (trop) classique "howl", un film divertissant (si l’on retire quelques minutes de la première partie) mais loin d'être exempt de défauts. En effet, malgré de bons effets spéciaux, des maquillages réussis et une ambiance pesante par moments, il faut bien avouer que le film de Paul Hyett (en plus d’être en plein sentier battu : très cliché, un fil conducteur vu et revu pour un manque de surprises évident) présente des longueurs quelques peu gênantes (des personnages un poil bavards dirons-nous) mais également des bizarreries affligeantes dans le scénario qui en déstabiliseront plus d'un (des personnages aux tendances quelque peu suicidaires ou encore des loups-garous qui sortent même le jour et pouvant rester statiques devant leurs proies à attendre le coup de grâce...).
Bref, un divertissement correct mais qui aurait pu bénéficier d'un scénario plus travaillé c’est certain.

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Note
3
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David Maurice