Hotspring Shark Attack
Onsen shâku
Hotspring Shark Attack
Des disparitions mystérieuses de visiteurs inquiètent la ville thermale d’Atsumi. Des corps sont retrouvés, ils présentent les signes d'une attaque de requin. Le chef de la police enquête et découvre le mystère derrière leur mort. Une équipe très spéciale va plonger dans les profondeurs pour faire face à la menace.
L'Avis :
Vous l'ignorez peut-être, mais les films de requins ont un véritable succès au Japon. Les œuvres étrangères s'y importent plutôt bien ("Ouija Shark 2" y a apparemment de nombreux fans, par exemple), et il semble y avoir une certaine émulation entre réalisateurs et producteurs de l'archipel pour créer de nouvelles œuvres : "Game of shark", "Reiwa shark attack", "Shark well", "Love shark"... Parmi ces productions, un film a particulièrement marqué les esprits : Hotspring shark attack.
Avec ses requins préhistoriques capables de se compresser pour se déplacer dans les canalisations, Hotspring shark attack annonce immédiatement la couleur : vous n'êtes pas ici pour voir un documentaire. Mais contrairement à trop de ses cousins américains fauchés de ces dernières années (cf les filmographies de Mark Polonia ou Brett Kelly), nous ne sommes pas devant un "nanar volontaire", mais devant une vraie comédie déjantée. On ne rit pas du film, on rit avec le film. La nuance peut sembler anecdotique, mais elle permet de se libérer d'une espèce de cynisme un poil prétentieux pour assumer pleinement son statut de délire total.
On a ainsi l'impression qu'Inoue Morihito ne se refuse rien, et va jusqu'au bout de ses idées. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a de l'imagination à revendre, car le point de départ, aussi loufoque soit-il, ne sera que la partie visible de l'iceberg. Si l'on commence à avoir l'habitude des films mettant en scène des requins attaquant depuis... à peu près partout (le sable, la neige, les airs, la lave, l'au-delà ou tout simplement sur terre comme n'importe quel prédateur), cela se limite souvent à un gimmick que les scénaristes n'exploitent pas vraiment. Ici, le fait que les requins s'attaquent aux clients d'une source thermale n'est que le début, le film développant ensuite plusieurs idées en parallèle.
Et si ça fonctionne, c'est grâce à une générosité de tous les instants. Les running-gags (le personnage du bodybuilder est hilarant), les clins d’œils complices (l'éternelle figure d'autorité s'inquiétant davantage pour son portefeuille que pour la sécurité des touristes) et les idées joyeusement farfelues (les requins attaquant en criant "shaaaaark" est peut-être la meilleure idée du genre depuis... toujours), tout s'enchaîne à merveille jusqu'à un final hallucinant, d'autant que le film dispose d'un atout de choix : beaucoup de ses effets spéciaux sont des effets pratiques, avec de très nombreuses marionnettes et des maquettes franchement réussies.
Découvert en salles lors de la Jap'Night de l'ultime Paris Shark Week, le film de Inoue Morito est un petit bijou dans le microcosme du film de requin fauché. Volontairement drôle, incroyablement généreux, bourré d'imagination, dopé aux effets spéciaux artisanaux hérités du tokusatsu... C'est simple, je n'avais pas passé un aussi bon moment devant ce genre de film que devant "Ouija Shark 2" !