Horribilis

Slither

Grant et sa maîtresse font une petite virée nocturne dans les bois de la paisible bourgade qu'est Wheelsy, lorsqu'une météorite s'écrase non loin d'eux. Fatalement, les amants finissent par trouver le caillou venu de l'espace. Hélas pour Grant, le caillou renferme une entité extraterrestre qui l'attaque et lui inocule une étrange maladie qui va faire de lui un véritable monstre. En effet, petit à petit, Grant va devenir de plus en plus erratique et agressif sous les yeux de sa femme Starla qui ne comprend rien à la situation. Petit à petit, c'est tout Wheelsy qui va être contaminé. Le chef de la police, Bill Pardy, organise la résistance avec Starla qui semble être la seule à pouvoir arrêter le monstre qu'est devenu son mari.

HORRIBILIS | SLITHER | 2006

C'est avec "L'armée des morts" que le grand public a connu les talents de scénariste de James Gunn, mais les amoureux de la Troma le connaissent déjà en tant que scénariste et producteur de "Troméo et Juliette" ou auteur du manuel culte "All I Need To Know About Filmaking I Learned From The Toxic Avenger". Soit dit en passant, James Gunn est également scénariste des deux "Scooby-Doo" (c'est moins glorieux, mais ça reste du film de genre…). "Horribilis" (ce titre français est vraiment infâme !) même s'il rend hommage aux films d'horreur des années 80, peut ainsi être considéré comme le vrai premier projet personnel du bonhomme en tant que réalisateur.

James Gunn est un authentique aficionado, doué d'une solide connaissance du genre et de ses ressorts esthétiques, dramatiques et psychologiques. C'est ce qui fait que son remake est apprécié des fans du "Zombie" de George A.Romero et pas trop décrié par les fan les plus hardcores. Ce talent se ressent encore une fois dans son nouveau film profondément influencé par l'humour noir et les débordements des films d'horreur des années 80.

Le film est en effet généreux en hémoglobine, horreur viscérale au sens propre du terme et effets spéciaux déjantés. La mutation de Grant et les espèces de vers contaminateurs ne sont pas sans rappeler les films de David Cronenberg. James Gunn s'appuie sur une large gamme d'effets spéciaux mécaniques et prosthétiques. Les effets numériques prennent le relais quand les effets plastiques ne peuvent plus suivre le scénario hors du commun. C'est d'ailleurs Todd Master, le vétéran de Mastersfx qui s'est chargé des diverses étapes de cette métamorphose à la fois répugnante et magnifique de crédibilité.

Les acteurs sont également pour beaucoup dans la réussite du film et de l'intérêt du spectateur pour son intrigue tragi-comique. Il y a d'abord cette poignée de figurants représentant les habitants de la ville et qui ont tous une tête qui rassurerait même Christine Bravo devant son miroir un lendemain de cuite. Mais il y a aussi le très drôle contre-emploi de Nathan Fillion ("Serenity") dans le rôle du maladroit shérif Bill Pardy et le truculent Gregg Henry dans la peau d'un maire imbécile qui n'a que faire des habitants de sa bourgade et est tout le temps de mauvais poil. Mais la mention revient à Michael Rooker qui parvient à donner vie et émotions à Grant sous une tonne de maquillage et de prothèses.

L'histoire est généreuse et captivante avec un esprit rétro plein de charme. "Horribilis" est une série B agréable jusqu'au-boutiste dans sa forme mais pas tout à fait dans son esprit. En effet, il manque un peu de fun dans cette tragi-comédie trop tragique au final. Sans être la véritable perle annoncée, "Horribilis" vaut le coup d'œil et fait oublié ce monde de merde (je ne suis pas content, je viens de rentrer de vacances) le temps de son heure et demie.

HORRIBILIS | SLITHER | 2006
HORRIBILIS | SLITHER | 2006
HORRIBILIS | SLITHER | 2006
Note
4
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Cedric Fretard