HELL MOTEL

HELL MOTEL

HELL MOTEL | HELL MOTEL | 2025

Dix véritables obsessionnels de la criminalité d’horizons différents sont invités au week-end d'ouverture du Cold River Motel, récemment rénové, mais surtout site d'un massacre satanique datant d’il y a 30 ans et toujours non résolu. L'histoire va toutefois se répéter lorsque nos hôtes vont commencer à se faire tuer un par un…

L'AVIS :

Hell Motel est une série autonome se déroulant dans le même univers que Slasher, série canadienne (inégale) des co-créateurs Aaron Martin et Ian Carpenter, sortie sur la plateforme Shudder en juin 2025. Sans grande surprise, on retrouvera dans ce whodunit se déroulant à la manière d'un roman policier d'Agatha Christie, exactement tous les ingrédients (dont certains acteurs comme Paula Brancati, Jim Watson, Christopher Jacot ou encore Eric McCormack) ayant fait le succès de la série séminale.

Hell Motel s'ouvre ainsi sur une aura menaçante avec cette histoire de meurtrier masqué et sataniste qui massacra au nom du démon Baphomet, il y a 30 années de cela, un couple au Cold River Motel. De nos jours, Ruby et Portia ont transformé le sinistre motel en une sorte d'attraction, invitant dix influenceurs hétéroclites, passionnés d'horreur, à promouvoir leur nouvelle aventure. Parmi ces invités figurent : un chef cuisinier excentrique nommé Hemingway, Blake, un podcasteur qui a survécu à une tuerie digne d’un film d’horreur, Crow, un médium fantasque pratiquant l’occultisme et communiant avec les esprits, Andy, un universitaire qui étudie l’effet des histoires de crime sur le psychisme, Adriana une nymphomane impatiente de trouver son douzième tueur en série avec qui coucher, Paige, une actrice déchue ayant joué dans une adaptation cinématographique des meurtres du motel, lassée d'incarner des rôles de scream queen et Kanawayan, un artiste visuel réalisant des installations de scènes de crime célèbres. Lorsque deux inconnus (Shirley et Floyd Dantree), perdus avec leur camping-car débarquent pour se mettre à l’abri d’une tempête imminente, la tuerie (inévitable) ne tarde pas à commencer, et les clients se demandent si ce qui s’est passé trente ans plus tôt n’est pas en train de se reproduire.

Dès le début (à la fin du premier épisode plus précisément), Hell Motel dont le script semble être une référence aux classiques Dix petits nègres, Cluedo, La taverne de la Jamaïque ou encore le récent A couteaux tirés, révèle au public une information cruciale quant à l’identité du tueur, ce qui est un pari très risqué et ce, même avec un groupe d'individus largement fourni quasiment tous destinés à mourir à hauteur d'au moins un personnage par épisode ! Malheureusement, la série rappelle, malgré elle, que les films auxquels elle rend hommage durent généralement 90 minutes ! Difficile donc de maintenir un suspense constant pendant huit épisodes d’une heure chacun ! Les victimes en puissance vont ainsi débiter toutes leurs répliques comme si elles étaient dans la reconstitution dramatique d'un documentaire sur un meurtre célèbre, mais dès que la mise en place est terminée et que l'intrigue commence, tout ce qui suit semble de plus en plus répétitif. Vers le milieu, on aura même le droit à de multiples et longues disputes sur l'identité du tueur s’apparentant à des scènes dont le but principal semble être de faire passer du temps, puisque, à chaque fois, le jury improvisé ne rend jamais de véritable verdict avant que quelque chose ne dérape à cause justement d’une mauvaise décision prise à la hâte. Ces passages seront entrecoupés par des scènes de mort obligatoires mais à l'hémoglobine généreuse, dont certaines seront bien cruelles (on se rappellera pendant un certain temps de celle avec des clous ou encore de celle avec la souffleuse à neige), mais aussi par des séquences sur les antécédents des personnages par trop caricaturaux, censées ajouter de la profondeur à leur apparence superficielle. Mais il n’en est rien car aucun des protagonistes ne suscite de l’empathie et pire, certains flashbacks sont généralement montrés juste avant la fin atroce du personnage développé, rendant le processus totalement vain en termes de narration !

Ajoutons à cela que non contents d’être clichés au possible, les personnages font preuve de comportements franchement stupides. C’est bien simple, à chaque fois qu'un quidam se fait occire, chacun des invités décide de retourner seul dans sa chambre pour dormir alors qu'il y a tout de même un tueur fou en liberté dans les couloirs du motel ! Evidemment, on ne parlera pas non plus de la fin complètement ratée expliquant de façon ultra bancale les motivations du tueur (au costume sympathique certes, mais semblant déjà-vu) et encore moins de l’absence d'un protagoniste central afin d’assurer la cohésion de la série car vous aurez vite compris que celle-ci a été écrite avec les pieds !

Ainsi, la dernière série d'horreur d'Aaron Martin et Ian Carpenter qui aurait pu s’intituler Slasher (saison 6) : Hell Motel, sème la zizanie chez les clients d'un motel au passé sombre récemment rouvert. Malgré certains meurtres créatifs parfois très gore et la diversité des personnages, la série devient pourtant vite répétitive. Son schéma alternant disputes policières entre survivants, ponctuées de scènes de violence et autres séquences de flashbacks sur le passé de certains protagonistes devient lassant après quatre épisodes, ce qui constitue un problème de taille insurmontable, sachant que Hell Motel en compte huit ! La série aurait de fait gagné en qualité si le format avait été autre, mais les producteurs en ont voulu autrement. Dommage encore une fois car malgré des thèmes et décors variés à chaque saison, le duo canadien créateur de la série est sur une pente descendante et semble même en cruel manque d’un scénariste digne de ce nom !

HELL MOTEL | HELL MOTEL | 2025
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Bande-annonce
Note
2
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Vincent Duménil