Griffes de la peur - les
Eye of the cat
Tante Danny vit avec son neveu Luke et ses nombreux chats. Elle décide que lorsqu'elle décédera, ses animaux hériterons de sa fortune. Mais quand Wylie, le frère de Luke, revient vivre à la maison, la vieille femme change d'avis et fait de Wylie son unique héritier, sans se douter que ce dernier s'est associé avec Kassia Lancaster, l'esthéticienne de tante Danny, qui compte bien récupérer une part de l'important héritage. Wylie et Kassia ont un plan pour provoquer la mort de tante Danny une fois le nouveau testament rédigé et signé. Le seul souci vient de la phobie maladive de Wylie envers les chats...
L'AVIS :
La carrière de David Lowell Rich a consisté à alterner entre films de cinéma et productions télévisuelles, avec une nette préférence pour ces dernières. Fort d'une filmographie de plus de 100 entrées, on doit à ce réalisateur des films tels "Madame X" avec Lana Turner, "Un détective à la dynamite" avec Kirk Douglas ou "Airport 80 Concorde" avec Alain Delon entre autres. En 1969, il se retrouve derrière la caméra d'un thriller animalier, "Les Griffes de la Peur", qui met en avant nos charmants félins domestiques à travers une intrigue assez classique de machination en vu d'acquérir un héritage assez conséquent. L'histoire nous présente donc Tante Danny, interprétée par l'actrice Eleanor Parker ("La Mélodie du Bonheur"), qui débuta sa carrière dès 1942. Une dame assez âgée, qui souffre de graves problèmes pulmonaires et qui vit seul avec son petit fils Luke, qu'elle n'apprécie pas beaucoup, et ses nombreux chats. Chaque semaine, elle se rend chez son esthéticienne, Kassia Lancaster, et se confie à elle durant les séances, lui parlant sans cesse de son autre petit fils, Wylie, qu'elle a toujours adoré.
Interprétée par la séduisante Gayle Hunnicutt, Kassia va imaginer un stratagème pour retrouver Wylie, s'associer avec lui et faire de ce dernier l'héritier de la fortune de sa cliente, ce qui lui permettra d'obtenir la moitié de l'héritage. Un plan machiavélique de femme fatale, qui va être mis en place avec l'accord de Wylie, qui, bien qu'appréciant énormément sa tante, lui préfère encore plus l'argent ! Une association de malfaiteurs donc, parfaitement immorale et dont on se dit que le seul élément qui pourrait faire gripper le rouage est Luke, le frère de Wylie, qui vit chez tante Danny. Malheureusement, tante Danny ne semble pas porter Luke dans son cœur. Le jeune homme laissera-t-il néanmoins son frère et sa nouvelle compagne mettre la main sur l'héritage sans rien dire ? Mystère. Michael Sarazzin, qui joue Wylie, possède une tête et un physique qui sied particulièrement bien au personnage, lui donnant une touche "dandy" assez jubilatoire. On ne sait plus qui manipule qui au final et on se demande si le plan va aller jusqu'à son terme, ce qui est plutôt bien parti tout de même. Reste qu'un autre élément va venir complexifier les choses : Wylie souffre d'ailurophobie depuis sa plus tendre enfance, soit la peur phobique des chats.
Manque de pots, Tante Danny les adore et en possède des dizaines et des dizaines dans sa grande maison. La présence des félins donne un intérêt supplémentaire à l'intrigue et permet au réalisateur d'augmenter la teneur de son suspense et de se laisser aller lors de scènes savamment filmées, à l'image de celle dans laquelle Tante Danny se voit dévaler une rue en fauteuil roulant par exemple, la présence d'un chat paralysant Wylie, qui ne peut plus bouger pour aller la secourir. Si les matous sont présents de manière épisodique durant une bonne partie du film, le final leur réserve une présence nettement plus emblématique et importante, faisant presque bifurquer Les Griffes de la peur dans le cinéma horrifique. Mais on est bel et bien dans le thriller ici, qui renvoie autant à Hitchcock ("Les Oiseaux") qu'au film "Les Diaboliques" entre autres, avec cette machination infernale.
David Lowell Rich se montre plutôt à l'aise derrière sa caméra, propose une introduction sous forme de split-screen assez étonnante, joue savamment avec la notion d'érotisme en plaçant sa caméra au millimètre près afin de ne rien dévoiler des parties charnues de Michael Sarrazin ou de Gayle Hunnicutt, souvent à poil au cours du film, et ménage son suspense avec un certain talent. L'ambiance fonctionne bien la plupart du temps et on cherche le pot-aux-roses ou quel twist on va nous asséner à la fin du film. Divertissant, Les Griffes de la Peur, production Universal qui avait été commencée par un autre réalisateur, Alex Segal, et avec d'autres acteurs (Terence Stamp, Tippi Hedren), a vraiment bénéficié du talent de David Lowell Rich, des nouveaux acteurs retenus et de la capacité du dresseur de chats, Ray Berwick. On obtient au final un thriller mêlant film de machination et film d'agressions animales de qualité, qui se laisse voir sans déplaisir aucun.
* Disponible en combo DVD + BR + Livret chez RIMINI EDITIONS
L'édition propose une très belle image, ainsi que la piste VF et VOSTF. Niveau bonus, on trouve une fin alternative, la bande-annonce et la présentation du film par l'historien du cinéma Gilles Gressard.
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