Affiche française
Fou à tuer | Crawlspace | 1986
Affiche originale
Fou à tuer | Crawlspace | 1986
Un film de
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oui
Musique de

Fou à tuer

Crawlspace

Karl Gunther est le propriétaire d'un immeuble dont il loue les appartements uniquement à de jeunes et jolies femmes. Ce que ses dernières ne savent pas, c'est que Gunther adore se déplacer dans les conduits d'aération pour les épier à travers les grilles. Pire encore, il joue avec les nerfs de ses locataires en créant des bruits dans les murs pour les faire angoisser. Lori Bancroft, nouvelle locataire, va découvrir la face cachée de son propriétaire, qui est fou à lier...

Fou à tuer | Crawlspace | 1986

L'AVIS :

En 1979, le réalisateur David Schmoeller se fait un nom en proposant au public l'étonnant "Tourist Trap - Le Piège". C'est également à lui qu'on doit la série B "Catacombs" en 1988 et le premier "Puppet Master" en 1989 entre autres. En 1986, pour la société de production de Charles Band, Empire International Pictures, il met en scène Klaus Kinski, rien que ça, dans "Fou à Tuer", un thriller claustrophobique qui, à l'origine, devait raconter les exactions d'un ancien vétéran du Vietnam qui sombrait dans la folie et décimait des tas de victimes. Charles Band n'est pas trop motivé par cette histoire et préfère transformer le vétéran en fils d'un ancien médecin nazi !

Par souci d'économie, tout le film se déroulera à l'intérieur de l'immeuble au nombreux appartements, si ce n'est une ou deux courtes scènes dans lesquelles le personnage principal se trouvera dehors, devant les fenêtres desdits appartements. Nous sommes donc dans une sorte de huis-clos et la mise en scène de Schmoeller utilise à bon escient tous les recoins et les conduits d'aération dans lesquels peut s'introduire Klaus Kinski pour faire du voyeurisme, épier les ébats de ses locataires ou s'amuser à les terroriser. Le réalisateur joue avec la notion d'illusion puisque ici, rien n'est blanc ou noir. Le propriétaire Karl Gunther par exemple se montre charmant avec ses locataires, n'hésitant pas à leur rendre service, alors que c'est un monstre fou à lier, qui met au point des appareils de tortures, garde enfermée dans une cellule une pauvre femme sans défense et n'hésite pas à avoir recours au meurtre, ce qui lui procure une sensation de puissance quasi-divine. La scène introductive joue aussi avec cette notion d'illusion puisqu'on voit une jolie femme très sexy (Tane McClure) être épié à sa fenêtre par un autre individu qui finira par entrer de force chez elle et à la menacer avec un couteau, alors qu'il s'agit seulement d'un jeu érotique entre elle et son petit ami. Le personnage de Karl Gunther, encore lui, semble être un médecin au service du bien, qui tient un journal racontant son enfance, sa jeunesse et ses travaux médicaux pour sauver des vies.

Plus le film avance, plus on se rend compte que la découverte de la mort a eu plus d'emprise sur lui que la vie et que ses recherches ont bien changé d'optique. On comprend assez rapidement, avec l'arrivée d'un nouveau personnage qui semble enquêter sur notre propriétaire fou, que ce dernier avait pour père un officier SS et que les relents nauséabonds du nazisme sont encore bien ancrés dans son esprit. La séquence hallucinée dans laquelle Kinski se maquille et visionne des images d'archives sur Hitler, revêtant pour l'occasion une casquette SS et n'hésitant pas à faire le salut hitlérien, en criant un "Heil Gunther", est un des moments forts du film. La dualité psychologique de ce personnage est également intéressante puisque, suite à chaque méfaits, Karl Gunther joue à la roulette russe, plaçant une balle gravée à son nom dans un pistolet et voit la chance lui être à chaque fois favorable, terminant ce jeu macabre d'un "ainsi soit-il" glaçant.

Le relation entre le réalisateur et l'acteur a été très houleuse durant le tournage (un classique avec Kinski et ses accès de colère) mais à l'arrivée, la prestation de notre Allemand psychotique préféré permet à Fou à Tuer de sortir du lot des petites séries B qui seraient restées assez anecdotiques sans un acteur prestigieux au casting. Dans le rôle de l'héroïne, Talia Balsam s'en sort plutôt bien et son affrontement final, dans les conduits d'aération puis dans le local des horreurs de son propriétaire, vient dynamiser agréablement un rythme un peu en dents de scie. Les quelques meurtres, dont on verra plus le résultat que l'acte lui-même, se révèlent sympathiques et non dénués d'un humour noir appréciable. Bon, après, j'avoue que même si Fou à Tuer reste une série B 80's qui possède des qualités, il n'y a rien non plus de transcendant ou d'exceptionnel. Mais ça se laisse voir sans déplaisir, ça c'est certain, à défaut de nous ébahir...

Fou à tuer | Crawlspace | 1986
Fou à tuer | Crawlspace | 1986
Fou à tuer | Crawlspace | 1986
Bande-annonce
Note
3
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Stéphane Erbisti