Feline- la (1982)
Cat people
La jeune et belle Irena Gallier se rend chez son frère, qu'elle n'a pas vu depuis des lustres. Celui-ci a un comportement étrange et disparaît rapidement. Irena tombe amoureuse d'un conservateur de zoo, Olivier, qui a d'ailleurs quelques problèmes avec une dangereuse panthère. Quand Irena retrouve son frère, il lui explique qu'elle fait parti d'une race incestueuse d'hommes panthères…
Tout comme "La mouche noire" qui eut comme remake "La mouche", "La féline", grand classique de la RKO aura droit à une relecture assez différente en 1982, sous la direction de Paul Schrader. Tout comme "La mouche", "La féline" se distingue de son modèle par un budget plus conséquent et des effets plus poussés, et pourtant l'original et le remake sont en fait très différents. Car comme on le sait, il y a eut forcement d'infâmes remakes et d'autre plus réussis, qui arrivaientt sans peine au niveau de l'original voire le dépassaientt quelque peu. "La feline" fait partie de ceux-là, pour notre plus grand plaisir. Le film de Tourneur jouant plutôt sur la suggestion, faute de budget, le film de Schrader prend une tournure autre, montrant les transformations et surtout abordant le thème de manière plus intéressante.
Irena Gallier est une belle femme venant s'installer chez son frère Paul, qu'elle n'a plus vu depuis son enfance. Pendant son absence, Irena, en se rendant au zoo, tombe amoureuse de Olivier, un conservateur de zoo venant de capturer une panthère agressive, ayant blessée une prostituée et allant jusqu'à croquer le bras d'un employé du zoo. L'animal se volatilise et Paul réparait, se décidant à divulguer la vérité à Irena : tous deux font partis d'une race d'hommes panthères, qui se transforment à chaque fois qu'ils ne font pas l'amour ensemble. Irena refuse d'y croire, et s'oppose aux avances de son frère. Etant vierge, il est difficile pour elle de s'engager dans une relation incestueuse, et elle décide de partir pendant un moment avec Olivier. Cédera t-elle à son désir ?
Les deux grands atouts du remake résident dans le fait que Schrader réussit à développer deux élément primordiaux du thème de "La féline", non présents dans l'original : la dimension sexuelle et l'origine du mythe des hommes panthères. La dimension sexuelle fut pour beaucoup dans les critiques assassines de l'époque, qui y virent un côté racoleur complètement superflu. Pourtant il faut bien savoir que la panthère est un magnifique animal à la forme féminine et féline des plus fascinantes, à la fois superbe et dangereux, fascinant et violent. Ainsi, Irena voit ses désirs augmentés ainsi que son côté "panthère" ressurgir : elle réalise certaines actions spectaculaires sans véritablement s'en rendre compte (le saut de la fenêtre par exemple) et lors d'un week end à la campagne, elle se balade dans la nature entièrement nue et dévore un lapin, poussée par ses mystérieux instinct. Son frère Paul (terrible Malcolm McDowell) accepte pleinement sa nature de félin, et dévore de jolies donzelles, avec un certain regret. Personnage absent de l'original, il apporte un charme ambigu et intéressant au film. Contrairement à l'original, la dimension sexuelle et érotique est très présente, la sublime Nastassia Kinski n'hésitant pas à se mettre nue plusieurs fois, révélant aussi un côté féline très sensuel. Le côté fascinant de la panthère est mis en avant comme le prouve ce long et magnifique plan final sur le regard langoureux d'une panthère, avec la splendide chanson de David Bowie : "Cat people".
La bande sonore a justement une grande importance dans le film, des sonorités synthétiques inoubliables signées Giorgio Moroder et chantées par David Bowie. L'origine des hommes panthères n'étant pas montrée dans le film de Tourneur, Schrader corrige cela avec deux séquences magnifiques, dont la fameuse vision de l'arbre à panthères. Une seule scène sera reprise de l'original de manière quasi identique, à savoir celle de la piscine. Le destin d'Irina est bien différent de celui, pessimiste, de l'original. Ici, il prend une tournure romantique pas franchement optimiste mais suprenante. Remake intelligent, qui sera bien entendu rejeté par la critique, "La féline" est pourtant une œuvre remarquable à tout point de vue, un film magique tout simplement.
*Cette "Féline" fit partie d'une vague de remakes voulues par Universal, tel "The Thing" de Carpenter.