Couverture française
EMORAGIE | EMORAGIE | 2013
Couverture alternative
EMORAGIE | EMORAGIE | 2013
Auteur
Editeur
Date de parution (France)
Pages

150

Couleur ?
Non
Langue

Français

Emoragie

Emoragie

Fan de musique industrielle, l’émo girl Lorena Bloom sort la nuit afin d’enregistrer des sons qui pourront servir à ses compositions musicales. Malheureusement pour elle, sa virée nocturne ne se passe pas comme prévue : elle tombe sur un trio de monstres horribles qui ne lui laisse aucune chance. Décédée, Lorena se réveille dans un curieux endroit et apprend qu’elle vient d’être ressuscitée afin de servir la société Isis Incorporated. Cette dernière lui révèle que le monde est envahi des sorciers malfaisants et qu’elle-même est une Ushabti. Sa mission : devenir une tueuse de sorciers et protéger notre monde des monstres et de la magie. Pour ce faire, elle dispose de neuf vies…

L'AVIS :

Holala, je ne sais pas ce qu’a fumé l’auteur de ce cinquième roman paru chez Trash éditions mais ça devait être de la bonne ! Déjà, rien qu’en lisant son pseudo, « Brain Salad », on comprend qu’effectivement, tout ne tourne pas rond dans son crâne ! Et c’est tant mieux pour le lecteur, qui va bien s’amuser avec « Emoragie » et sa punkette vengeresse. Le jeu de mot du titre, mix entre « Emo girl » et « Hémorragie » est franchement bien trouvé et correspond tout à fait à ce qu’on va trouver dans le récit. Malgré mes quarante ans passés, je « kiffe » les émo girls, ravissantes jeunes filles au look destroy et ultra sexy. L’héroïne du roman est donc à même de me plaire et ce sera effectivement le cas. Surtout que ses (mes)aventures vont l’entraîner dans un univers délirant, dans lequel l’imagination débridée de l’auteur fait des merveilles.

Et ça démarre d’entrée de jeu puisqu’une fois la présentation de Lorena Bloom effectuée, la virée nocturne, somme toute banale de cette dernière, va l’amener à rencontrer un drôle de trio : un homme à la tête en forme d’anus et aux mains tentaculaires, un autre qui possède une mâchoire dentée verticale en guise de visage quand le troisième larron n’a pas simplement des lames de tronçonneuses à la place des dents ! « WTF ??!! » se dit le lecteur qui se demande s’il a bien lu ce qu’il est en train de lire justement ! On est où là ?? Ce qui commençait comme dans le « Blow Out » de Brian de Palma (je m’attendais à ce que Lorena capte le son d’un meurtre avec son enregistreur) bifurque en dix-huit pages dans l’univers de Lovecraft et de Clive Barker ! Violent ! Et très surprenant !

Aiguisant notre curiosité tout en nous perturbant, cette entrée en matière est d’une efficacité à toute épreuve et ne lésine pas en plus sur l’aspect gore, notre belle héroïne va d’ailleurs en faire les frais en passant méchamment de vie à trépas, et pas de façon courtoise. Triste je suis, voilà que ma punkette sexy est déjà morte ! Pas envie de voir un autre personnage prendre le relais moi ! Brain Salad ayant certainement entendu ma supplication, par un habile tour de magie, il ressuscite Lorena ! Cool !

La suite du récit peut se voir comme un habile mélange de diverses influences et références : Pêle-mêle, on citera « Men in Black » pour son agence anti-sorciers / anti-monstres qui tente depuis des siècles de cacher aux humains l’existence de la magie et nettoie les traces suspectes ; Lovecraft et Clive Barker, déjà cités, pour son bestiaire étonnant ; « From Hell » d’Alan Moore, pour son Londres déprimant en proie à de sourdes terreurs ; « Buffy contre les vampires » pour cette jolie emo girl devenant tueuse de monstres malgré elle et j’en passe. De nombreux clins d’œil sont également présents (« Niveau recrutement, c’est carrément moins cool que de recevoir une lettre convoyée par un hibou » / « Isis Inc. possède d’autres techniques pour arrêter nos ennemis, parmi lesquelles des gadgets conçus en laboratoire - J’aurai une Aston Martin ? ») et aussi incroyable que cela puisse paraître, l’auteur parvient à maîtriser toutes les facettes de son délire littéraire et réussit l’exploit de créer un univers cohérent, divertissant et jouissif, le tout baigné dans des litres d’hémoglobine.

Drôle, inventif, sanglant, « Emoragie » est tout cela à la fois. Un roman pas prise de tête, qui invite à la déconnade et qu’on prend vraiment plaisir à lire. La fin laisse en suspend quelques interrogations et on n’espère qu’une seule chose : que cette première aventure de Lorena Bloom ne soit que la première justement, tel un épisode pilote d’une nouvelle série ! Je veux revoir le Tancrède Barbet de « Pestilence » et je veux revoir la Lorena Bloom de « Emoragie » ! C’est assez clair messieurs de Trash éditions ?

Ah pour information, Brain Salad n’est autre que Willy Favre, célèbre auteur de jeux de rôles et illustrateur de plusieurs romans de Trash éditions.

SITE DE L'EDITEUR : http://trasheditions.wix.com/trasheditions

Note
4
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Stéphane Erbisti