Du sang pour dracula
Blood for dracula
Le Comte Dracula est très affaibli dans son château en Roumanie. Il n'y a plus de vierges dans le pays et le Comte ne peut donc plus boire de sang. Son serviteur, Anton, lui propose alors de se rendre en Italie, pays très catholique où il serait sûrement plus facile de trouver des vierges. A leur arrivée, après un long voyage, nos deux hommes se rendent dans une taverne pour la nuit. Anton se met en quête d'une famille aristocrate où pourrait se trouver des vierges. Les habitués de la taverne lui parle de la famille Di Fiore et de leurs quatre filles. Anton se rend auprès de la Comtesse Di Fiore et lui apprend que son maître souhaiterait se marier avec l'une de ses filles. Une aubaine pour la Comtesse qui n'a plus un sou. Elle invite donc le Comte à séjourner dans sa demeure. Parmi les quatre filles, on trouve deux trainées, Saphiria et Rubinia, qui passent leur temps à s'envoyer Mario, le domestique. Il y a également Esmeralda, une vieille fille, et Perla, la cadette de 14 ans. Le Comte jette d'abord son dévolu sur Saphiria. Après lui avoir fait passé un interrogatoire pour savoir si elle est vraiment vierge, le Comte Dracula la vampirise. Mais celle-ci lui ayant menti, il se retrouve à vomir le sang qu'il vient de boire. Sa quête d'une vierge ne va pas être de tout repos...
"Du Sang pour Dracula" fait partie de la collection culte de René Château baptisé "les Classiques de l'horreur et de l'épouvante - Les films que vous ne verrez jamais à la télévision", collection qui faisait rêver tous les amateurs de films d'horreurs à l'époque. Il faut bien reconnaître que ce film est sûrement l'un des plus décevant de la collection, pour qui s'attend à voir autant de violence et de sang que dans les autres titres proposés comme "Maniac", "Zombie" ou bien "Chair pour Frankenstein". Car on ne prend guère plaisir à suivre les aventures du Comte Dracula. Le rythme du film est très lent et il n'y a pas beaucoup de scènes qui suscitent un réel intérêt. Le réalisateur préférant filmer les deux soeurs délurées nues et s'adonnant à Mario plutôt que les actions du vampire. L'érotisme est particulièrement mis en avant mais ca ne suffit pas à intéresser le spectateur. Certes, ce film est une version moderne du film de vampires et l'idée de départ était fort séduisante, à savoir suivre un Dracula affaibli, se déplaçant en fauteuil roulant, privé de sang de vierges à cause de la libération des moeurs. Mais la réalisation épurée à l'extrème font que la sauce ne prend pas souvent. Ce qui est d'autant plus dommage que Udo Kier s'en sort admirablement bien dans le rôle-titre, surtout lorsqu'il devient malade après s'être fait berné par les filles et qu'il se met à vomir des litres de sang, le regard blafard, le teint pâle. Il nous fait vraiment ressentir la faiblesse du Comte.
A retenir également la critique sociale que fait Morrissey, et ce, en la personne de Mario, le domestique. Marteau et faucille peint sur le mur de sa chambre, Mario est un révolutionnaire qui hait les aristocrates et le capitalisme. Il passe son temps à déflorer les filles de ses employeurs, et ira même jusqu'à violer la soeur cadette afin que le Comte Dracula, représentant également l'aristocratie, ne puisse la vampiriser.
Niveau violence et gore, on se demande encore pourquoi le film a écopé d'une interdiction aux moins de 18 ans à l'époque, car seule la scène finale de la mise à mort du vampire se révèle violente.
Bref, malgré la présence d'Udo Kier et un scénario original, le film déçoit de par son traitement. On lui préférera nettement "Chair pour Frankenstein", du même réalisateur.
* Antonio Margheriti n'est pas souvent cité comme étant le second réalisateur du film.