Affiche française
DORM OF THE DEAD | DORM OF THE DEAD | 2006
Affiche originale
DORM OF THE DEAD | DORM OF THE DEAD | 2006
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Dorm of the dead

Dorm of the dead

Mesdames messieurs, j'ai un sévère problème avec ce film. Soyons clair dès à présent, ça a autant de goût qu'un paysage rupestre au canevas au milieu d'un salon designé par Stark ©.

Alors, l'histoire… Comment l'expliciter de façon concise, polie et un tant soit peu positive.
A l'université d'Arkham, Sarah et Allison, deux jeunes filles gothiques, sont la proie des railleries incessantes de Clare et Julie, les blondes de service. Lors d'un cours magistral, un professeur annonce qu'il possède un échantillon de sang de zombie. Si cela fait rire les deux étudiantes gothiques, cela donne des idées de vengeance aux deux pintades.
Lorsque Sarah est mise à la porte du dortoir de l'Université, pour avoir payé avec un chèque sans provision, la jeune étudiante gothique se retrouve dans un immonde trou à rat. Clare et Julie vont sauter sur l'occasion pour l'envoyer dire bonjour aux mangeurs de chair.

Ca c'est le scénario, ça semble sympathique non ? Hé bien cela ne l'est pas !

DORM OF THE DEAD | DORM OF THE DEAD | 2006

Des zombies à la fac, quel thème alléchant. Quoi de plus prometteur que de voir des morts-vivants errer dans les couloirs grisâtres de ces "temples de la connaissance" ? Peut-être serait-ce la perspective de voir un maître de conférence se faire manger tout cru face à des étudiantes en mode "sirène d'alerte au bombardement". Finalement rien de tout cela. Dans ce film, il n'y rien que je ne vois tous les jours dans les couloirs de ma faculté : des jeunes gens courbés par le poids du savoir (ou celui des soirées étudiantes), avec plus de valises sous les yeux qu'un Vendeur Représentant Placier en aspirateurs. Ce ne sont donc sûrement pas les trois pauvres zombies de Dorm of the Dead qui combleront les cinéphiles assoiffés d'anthropophages décomposés. A moins peut-être, d'utiliser le DVD comme sous-verre pour votre pinte de bière.

Dans le cas où vous auriez tout de même décidé de réserver à ce disque le sort qui lui échoit (dans la platine, donc) alors apprêtez-vous à ressentir l'ennui extrême. A moins que vous ne réussissiez à trouver un intérêt à ce film de vacances déguisé en zombie movie. Je suis désolé pour les techniciens et artistes qui ont participé à ce métrage, qui ont passé du temps sur le plateau pour permettre à Dorm of the Dead de voir le jour. Désolé pour eux, mais pas autant que pour le spectateur qui va devoir se goinfrer cette horreur. (Je vais essayer de peser mes mots. Cependant l'exercice sera aussi aisé qu'une levrette de hérissons.)

Le scénario n'est pas réellement indigeste. Tout au plus est-il inexistant. De l'efficacité d'une mouche terroriste qui aurait décidé de s'attaquer à un building à coup de tête. Ou, pour utiliser une figure de style plus à propos, le film tente de conter une histoire aussi intéressante que le monologue imbibé d'un étudiant au sortir d'une soirée d'intégration qui aurait décidé de ramener dans son lit un panneau "interdit de stationner". "Tu gombrend – HIPS ! – z'aim' les vemmes rondes… surdout zelle qui zont les – hips ! - zambes lizzes et vroides ! – BURP !".
Les mésaventures de Sarah et Allison ne sont donc en aucun cas palpitantes. Le scénario souffre de lacunes aussi importantes que l'incapacité à divertir, ou la finesse. Ici les ficelles sont tellement grosses que l'on a l'impression de se faire agresser à coup de massue : "tu vas aimer oui !?!".

S'il n'y avait que le scénario qui s'avérait lacunaire, mais non. La devise du réalisateur semble être : "tant qu'à faire les choses, autant ne pas les faire à moitié." En clair, quitte à faire dans le caca, aller directement à la fosse sceptique semble un très bon choix.

Comme très souvent, la jaquette nous promet le meilleur film du monde, allant même jusqu'à citer Howard Stern (immensité médiatique connue pour sa provocation excessive et gratuite et sa haine des français). Sans aller jusqu'à dire que l'animateur New-yorkais est une référence, il est indéniable qu'il disposait d'une certaine notoriété. Disposait ça risque de ne plus être le cas si trop de gens se laissent convaincre de voir ce film sur ses conseils.
D'autant que comme tout mauvais film qui se respecte, Dorm of the Dead dispose d'une mise en scène aussi souple qu'une femelle hippopotame enceinte.

Les plans sont au mieux utilitaires, au pire amateurs. C'est là qu'est tout le problème du métrage. Rien ne semble professionnel, que ce soit de près ou de loin. Ce n'est pas non plus déjanté comme pourrait l'être une série Z. C'est tout simplement ennuyant. Le fait que l'on essaie de nous vendre cette chose comme une perle du zombie movie, n'arrange en rien le statut de Dorm of the Dead. Le summum de la médiocrité est probablement atteint lors de zooms numériques dans l'image. Voilà qui est parfaitement désagréable (ça et les plans trop sombres, les acteurs médiocres, la qualité de l'image…).

Ca y est, je me suis emporté. Que le lecteur m'excuse pour mes écarts verbaux et conceptuels. Mais ce Dorm of the Dead me reste en travers de la gorge comme un glaire que l'on ne pourrait éjecter. En l'occurrence il s'agit d'un sacré glaviot !

Le plus drôle étant que Tiffany Shepis avoue dans le making of, qu'il ne s'agit là que d'un projet alimentaire. A moins que la star des séries Z se nourrisse de poussière, il est assez difficile d'imaginer Dorm of the Dead comme rémunérateur. Par contre, il est très aisé de l'imaginer dans ma poubelle, avec "Zombie Island Massacre" et "Curse of the Cannibal Confederates".

DORM OF THE DEAD | DORM OF THE DEAD | 2006
DORM OF THE DEAD | DORM OF THE DEAD | 2006
Note
1
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Colin Vettier