Affiche française
Détour mortel : la fondation | Wrong Turn : the foundation | 2021
Affiche originale
Détour mortel : la fondation | Wrong Turn : the foundation | 2021
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Détour mortel : la fondation

Wrong turn : the foundation

Un père de famille part à la recherche de sa fille disparue alors qu’elle était partie en randonnée avec des amis dans les Appalaches. Mais ce qu’il ignore c’est que cette dernière s’est un peu trop enfoncée dans la forêt avoisinante et qu’elle est devenue la proie de chasseurs psychopathes. Il n’est jamais bon de s’écarter des chemins balisés…

Détour mortel : la fondation | Wrong Turn : the foundation | 2021

L'AVIS:

La saga des "Détour mortel" n’est plus à présenter aujourd’hui. Appartenant au sous-genre fantastique des survival, ces derniers nous narraient les histoires de cannibales consanguins résidant dans la forêt et tendant des pièges aux malheureux promeneurs qui passaient un peu trop près de leur repère.

Après un premier opus sombre et flippant réussi puis un second volet très sympathique lui aussi mais faisant cette fois-ci un peu plus la part belle aux effusions de sang dans un ton plus comique (ce dernier repartira du festival de Gérardmer avec le Prix du Meilleur Inédit Vidéo), la saga des "Détour mortel" s’est soudainement essoufflée avec un troisième épisode de nos chers cannibales très poussif. Un quatrième volet nous laissa ensuite espérer un renouveau de la saga avec un nouveau cadre (un grand hôpital psychiatrique désaffecté) et des meurtres très saignants, et ce malgré un casting médiocre et des incohérences scénaristiques nombreuses. Malheureusement, les opus 5 et 6 ne parviendront jamais à la cheville de ce quatrième volet, déjà lui bien loin de la qualité des deux premiers films…

L’annonce d’un septième "Détour mortel" intriguait donc votre rédacteur qui était le parfait désigné dans l’équipe pour chroniquer ce dernier, après avoir pris les rennes des critiques des films de la saga depuis le numéro 2… Grosse déception quand on annonça tout d’abord un remake du premier film mais grosse lueur d’espoir quand finalement ce termes fut remplacé par celui de reboot.
Car oui, après deux épisodes décevants, prendre un nouveau départ semblait être la meilleure issue si nous souhaitions prolonger la saga, à condition de ne pas à nouveau se vautrer bien évidemment, au risque d’enterrer définitivement cette dernière.

Finalement, je peux d’ores et déjà vous dire que j’ai été convaincu par ce nouvel épisode de la franchise des "Détour mortel" écrit par le même scénariste que celui ayant œuvré sur le tout premier "Wrong turn" ! Oui, ce dernier intitulé "Détour mortel : la fondation" vient sans grand souci se hisser après le second volet en termes de qualité et de divertissement, ce qui nous fait un bien fou il faut bien l’avouer (ce n’était vraiment pas gagné…).

Nous sommes bien ici face à un reboot (voyez par là une sorte de souffle nouveau à la saga, un nouveau départ et peut-être même le démarrage d’une nouvelle saga parallèle…) même si l’ombre de la préquelle plane de manière plus subtile autour de ce long-métrage.

Tout commence de manière bien classique (nous avons une bande de jeunes randonneurs qui vont bien évidemment s’écarter du sentier forestier) mais cette fois-ci nous sommes sur un ton sérieux du début à la fin du récit : rien ne prête à l’amusement comme c’était parfois le cas dans certains passages des opus de la saga des "Détour mortel". Pas de quoi s’amuser donc ici, d’autant plus que le sentiment d’isolement et d’insécurité est bien présent dans cette grande forêt qui semble s’étendre à perte de vue.

Autre chose qui change quelque peu de ce que nous avions vu jusque là : la narration est coupée en deux parties ne se déroulant pas au même moment. D’un côté, nous avons le père de famille qui recherche assidûment sa fille et de l’autre côté on nous fait vivre ce qui s’est passé pour elle et ses amis pour finalement faire se rejoindre les deux narrations avec comme point d’embouchure le repère de nos fameux prédateurs bipèdes.
Du déjà-vu me direz-vous et ce qui est dommage c’est que ce découpage casse quelque peu le rythme et le côté angoissant de la partie survival du film (dont l’un des points d’orgue se déroule dans une tente en pleine nuit).

Pour autant le rythme reste suffisamment maîtrisé pour nous faire passer un bon moment et parvenir sans grand mal à nous tenir en haleine jusqu’au générique de fin qui ne semble pas vouloir se montrer trop vite (sans vouloir spoiler, on nous la joue un peu à la "Eden lake", entendez par là que le prédateur ne semble pas vouloir lâcher prise même quand nous pensons être hors de portée de ce dernier).

Scènes sanglantes, pièges forestiers (qui se résument pour beaucoup à des trous creusés dans le sol… même si nous aurons droit aux classiques fils tendus déclenchant des mécanismes mortels faits maison ou à une scène de roulement de tronc d’arbre dans la vallée qui finit par un joli écrasement facial) et traques dans la forêt seront de la partie pour ne pas déroger à ce qui fait le cahier des charges du « bon » survival forestier.

Et le casting dans tout cela ? (car nous savons qu’il ne s’agit pas d’un point fort de la saga, cette dernière ayant souvent été ternie par des acteurs et actrices peu convaincant(e)s notamment…)
Hé bien nous avons là une galerie de personnages qui tient bien la route et remplit sans problème les exigences du cahier des charges du survival une fois de plus. A savoir des « proies humaines » aimant prendre des risques en s’aventurant un peu trop loin des zones balisées (certains personnages étant plus sanguins que d’autres, quant à eux apeurés par la situation), un personnage plus fort mentalement que les autres qui va donner du fil à retordre à nos cannibales (l’héroïne, jouée par une certaine Charlotte Vega, va monter en puissance et rejoindre la grande famille des femmes fortes du cinéma fantastique), des villageois qui dissuadent d’aller se promener dans la forêt avoisinante (que serait un bon survival en milieu forestier sans sa fameuse et sempiternelle mise en garde ?), ou encore un père de famille déterminé à retrouver sa fille disparue quitte à ne pas suivre les recommandations des gens de la dernière bourgade où sa fille a été vue vivante (l’ombre de "Taken" plane).

Il est important de souligner que le panel de personnages proposé ici n’est pas issu d’un stéréotypage désolant (bien que parfois amusant) : exit la bimbo écervelée qui va y passer une fois sa poitrine dévoilée, exit les maladroits qui semblent là uniquement pour déclencher les pièges, exit le crétin de service qui se lance tête baissée dans le tas sans réfléchir etc etc…
La crédibilité des jeux d’acteur pourrait même, au vu de ce que nous a déjà offert la franchise par le passé, être considérée comme un réel point fort. Les acteurs et actrices ne surjouent pas, sont effrayés et s’apitoient sur leur sort, acceptent plus ou moins bien leur destin… Un casting de très honnête facture !

Quant aux cannibales consanguins, la chose qui marque ici est qu’ils sont bien plus humains dans cet opus : fini les tarés défigurés qui s’excitent pour tout et n’importe quoi, ricanent sans arrêt et se tapent dessus pour un morceau de barbaque (nous avons là des humains sans faciès disgracieux, coiffés de crânes d’animaux quand ils partent en chasse, couverts de feuillage pour se confondre avec la nature environnante).
D’ailleurs ici le cannibalisme est plus subtil : nous comprenons qu’ils mangent de la viande humaine mais nous ne les voyons pas à tout bout de champs s’extasier devant un bout de chair ou tout simplement préparer un bon ragoût… Nous ne ressentons pas la même folie que par le passé avec la fameuse bande menée par un Three Finger timbré : ces gens sont d’un calme olympien (ils montent même un tribunal pour juger des actes de leurs ennemis) même si cela ne fait pas d’eux des agneaux, loin de là quand on voit ce qu’ils administrent comme punition…
Nous sommes plus ici face à une secte de personnes vivant en marge de la société, des gens « réfléchis » si l’on peut dire (ce qui peut être effrayant car ce ne sont pas le genre de prédateurs à revenir sur leurs décisions, animés par une détermination difficilement ébranlable), ayant élu domicile au fin fond de la forêt (la consanguinité est de ce fait perceptible) et ayant choisi un mode de vie simple, loin de la complexité, le stress et la pollution de la ville. Quand "Détour mortel" rencontre "Midsommar" et "The wicker man" en quelque sorte (j’exagère bien évidemment…).

Au final, cet opus 2021 de la saga des "Détour mortel" est un reboot intéressant qui vient redonner du peps à une saga en perdition après deux derniers volets décevants.
Rythmé, doté d’un casting de bonne facture et n’oubliant pas les codes du survival forestier comme on les aime, ce "Détour mortel : la fondation" mérite que l’on s’y attarde un petit moment. A côté de tous ces reboots et remakes sans saveur que l’on nous balance à tout va ces dernières années, ce type de production fait un bien fou !

Détour mortel : la fondation | Wrong Turn : the foundation | 2021
Détour mortel : la fondation | Wrong Turn : the foundation | 2021
Détour mortel : la fondation | Wrong Turn : the foundation | 2021
Bande-annonce
Note
4
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David Maurice