DARK AND THE WICKED - THE
DARK AND THE WICKED - THE
Louise et Michael se rendent à la ferme familiale sise au Texas où ils ont grandi un peu isolés de tout, afin d’être au chevet de leur père mourant. Leur mère qui ne souhaitait pas leur présence, semble en proie à des crises de démence et est convaincue qu’une force extérieure s’est insinuée dans leurs vies. Les incidents troublants se multiplient et se font de plus en plus inquiétants, si bien que les enfants restent plus longtemps que prévu. Ne vont-ils toutefois pas craquer à un moment ou un autre alors qu’une présence maléfique semble véritablement avoir envahi tout le domaine ?
L'AVIS :
J’ai toujours considéré Bryan Bertino comme un réalisateur opportuniste à la limite du tâcheron et ce ne sont pas "The strangers" (un home invasion movie peu novateur) et "Mockinbird" (un found footage avec un clown pathétique) qui me feront mentir ! Pourtant, même s’il reprend un schéma souvent utilisé dans les films d'horreur, le cinéaste américain réussit ici sans effets de manche et avec une économie de moyens remarquable, un long-métrage tendu de bout en bout et surtout, qui fait peur ! Effectivement, il y avait bien longtemps qu'un film de possession ne m'avait pas autant fait flipper. Il faut dire que le genre est carrément passé de mode car depuis "L’exorciste" voire "Amityille, la maison du diable" auquel The Dark and the Wicked emprunte d’ailleurs respectueusement certains codes, peu de films de possession tiennent vraiment la corde !
Ainsi, derrière un rythme assez calme, se cachent des moments bien effrayants. Bryan Bertino fait en sorte que l'on reste systématiquement sur nos gardes. En termes de frissons, c'est donc un film plutôt réussi. Le cinéaste trouve un bon équilibre entre l'ambiance pesante (celle engendrée par le deuil ou la difficulté de laisser partir un être aimé) et la violence frontale. Tout cela évidemment sans l’utilisation intempestive de gros moyens et de jump scares à gogo. On aura juste une vieille ferme avec sa grange, ses enclos et ses appentis, de l'obscurité, des scènes tournées en hors-champ, des animaux aux comportements suspects, ainsi qu’une entité énigmatique intervenant parcimonieusement mais qui effraiera jusqu'à la mort !
On n’essaie donc pas ici de nous expliquer à tout prix l'origine du mal ou du démon. L'effroi monte progressivement et puis c’est tout ! Quelques scènes chocs, d'autres assez gore parsèment le film intelligemment. La mise en scène est solide et surtout, c’est très bien interprété par un casting quasi inconnu et donc convaincant ! A ce titre, Marin Ireland (vue dans Le Croque-mitaine) et Xander Berkeley (aperçu dans "Candyman" et la série 24 heures chrono) sont les seules têtes connues ! Comme quoi, c’est peut-être ça le secret pour éprouver une belle frousse !
The Dark and the Wicked est donc pour moi le meilleur long-métrage de Bryan Bertino. Ici, pas de budget de folie, ni de star au casting, mais une ambiance extrêmement pesante tout le long du film, maintenue par la révélation progressive de la présence mystérieuse et une bonne dose de sueurs froides pour le spectateur. Le réalisateur texan se montre alors d'une incroyable efficacité dans les séquences d'horreur pure et prouve qu’avec une bonne histoire et surtout une atmosphère malsaine qui va crescendo, on peut se surprendre à avoir peur devant certaines scènes et ça, c’est ma foi bien agréable ma bonne dame !