Affiche française
DAGMAR, L'AME DES VIKINGS | FLUKT | 2012
Affiche originale
DAGMAR, L'AME DES VIKINGS | FLUKT | 2012
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oui
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Dagmar, l'ame des Vikings

Flukt

Une petite famille quitte ses terres ravagées par la Peste Noire pour trouver une région moins hostile. Alors qu’ils traversent la région avec leur petite carriole de fortune, ils se font soudainement attaqués par une bande de hors-la-loi qui les massacrent un par un. Epargnant la jeune fille, Signe, ces brigands aux méthodes très sauvages vont la garder captive dans leur camp.
Aidée par la petite fille de la chef de ces bandits de grands chemins, Signe parvient à s’échapper. Alors traquée par ces tueurs sanguinaires, elle va devoir faire preuve de courage et de ténacité pour ne pas finir sous la lame de ses poursuivants. La chasse est ouverte…

DAGMAR, L'AME DES VIKINGS | FLUKT | 2012

Réalisé par Roar Uthaug, à qui l’on doit notamment le slasher à succès "cold prey", "Dagmar, l’âme des Vikings" est un film bien moins médiatisé que celui précédemment cité mais qui possède malgré tout un fort potentiel.

Alors que les films de Vikings ("pathfinder", "valhalla rising"…) et autres longs-métrages portant sur des combats épiques et parfois sanglants ont le vent en poupe depuis le début du siècle, il a été jugé bon d’apporter une modification peu négligeable sur le titre du film de Roar Uthaug afin visiblement de le vendre plus facilement dans nos contrées. Intitulé au départ "Flukt" en Norvège (terme signifiant « échappée, évasion »), le film se verra ensuite rebaptisé "Escape" au Royaume-Uni et "Dagmar, l’âme des Vikings" en France.
Alors que le titre anglo-saxon se rapproche très nettement du titre original, le titre français au contraire s’en éloigne et s’avère au final mensonger. En effet, le film se déroulant au XIVème siècle, parler d’une civilisation de guerriers sauvages ayant écumé terres et mers nordiques jusqu’au XIème siècle est un anachronisme certes peu voyant pour le spectateur Lambda (car des barbares, à l’image des Vikings, nous en avons tout de même dans le film) mais cela prouve encore une fois l’utilisation de stratagèmes douteux par les distributeurs (nous avons déjà eu droit à des titres embellis, des bandes-annonces racoleuses, la mise en avant d’acteurs très peu présents dans le film au final…) pouvant être parfois assimilés à de la tromperie sur marchandise (comment ça, il n’y a pas de drakkar dans le film?...)

Passé ce petit détail (mais qui pour certain(e)s peut avoir beaucoup d’importance), entrons de suite dans le vif du sujet, à savoir que vaut réellement cette nouvelle réalisation scandinave de Roar Uthaug.

Autant l’annoncer d’emblée, "Dagmar, l’âme des Vikings" est un film fort honnête (à l’inverse de son titre français (hum hum…), de bonne facture. Certes, le film ne brille pas pour son scénario : très simple, linéaire et ne proposant pas d’intrigue secondaire (chose assez typique d’un film de Vikings dirons-nous), l’histoire suit une certaine logique et nous proposera du coup des passages très prévisibles. Et pourtant, contre toute attente, le film n’ennuie à aucun moment et nous plonge rapidement dans cette épopée, cette longue traque parfois haletante, où notre jeune héroïne tente d’échapper à ses ravisseurs sanguinaires.

Ce serait mentir de dire que le film possède un rythme des plus soutenus mais les quelques passages pouvant s’avérer à première vue un peu « faiblards » scénaristiquement parlant (peu de dialogues, pas d’action) possèdent d’autres qualités non négligeables mis en avant par Roar Uthaug et son équipe. Ainsi, on se surprendra à de nombreuses reprises, lors des petits temps morts notamment, à regarder les magnifiques paysages scandinaves (plaines, champs, forêts… Bref tout un panel de couleurs, véritable régal pour nos pupilles) sous une musique celtique et à se laisser transporter par cette ambiance quasi omniprésente mêlant oppression, peur et froideur (la photographie grisée renforçant cette impression glaciale) mais laissant également apparaître une certaine touche émotionnelle et sentimentale par moments.

Certes, le film de Roar Uthaug n’a pas la violence d’un « pathfinder » bien plus combatif (soyons lucides, nous ne nous attendions pas à ce que deux gamines trucident une vingtaine de guerriers robustes et sanguinaires : c’est déjà assez étrange qu’elles viennent à bout de quelques-uns…) mais les scènes d’action sont plutôt bien réparties tout au long de l’histoire, allant de la simple course-poursuite (traque parfois haletante dans la forêt, dans les champs de blés ou encore sur un tronc d’arbre posé à l’horizontal pour traverser un gouffre) à des combats sanguinaires et violents par moments (deux trois effets sanguinolents, des duels à la lame, quelques bagarres à mains nues) en passant par des assauts plus ou moins réfléchis (et ce dès l’introduction avec l’attaque de la carriole de fortune, mais également plus tard lors de l’assaut d’une cabane où se sont réfugiées Signe et Frigg, fille de la chef des barbares).

Comme dit précédemment, il n’y a pas de réelle intrigue secondaire (si l’on excepte les quelques flashbacks sur la vie de Dagmar, la chef du clan) dans le scénario élaboré par Thomas Moldestad (déjà scénariste sur "cold prey" et sa première suite). L’histoire tourne autour d’un trio de personnages qui sont Signe, Frigg et Dagmar. Il est d’ailleurs assez intéressant de comparer le traitement opéré sur les deux jeunes filles à celui de la guerrière Dagmar. Alors que les deux premières sont au départ timides et subissent l’enfermement des barbares, elles vont progressivement faire preuve de courage et de ruse pour ressembler petit à petit à leurs poursuivants. A l’inverse, Dagmar (magistralement interprétée par une Ingrid Bolso Berdal, figure emblématique de la saga "cold prey", au faciès bien particulier) nous est au départ présentée comme une femme forte, une redoutable guerrière crainte dans les contrées environnantes, si forte mentalement qu’elle n’hésitera pas à sacrifier l’un de ses proches (je n’en dirai pas plus) pour parvenir à son but. Mais, au fil de l’histoire, cette forte personnalité se dévoilera par moments pour nous montrer que derrière cette dure carapace se cache une mère endeuillée, prête à tout pour ramener ses « enfants » auprès d’elle.

Un casting de très bonne facture, centré exclusivement sur ces trois personnages féminins, les hommes étant mis un peu plus à l’écart et s’avérant pour une grande partie d’entre eux des barbares dont les motivations ne sont que vol, viol, meurtre et bagarre. Un Monde sinistre, dépeuplé et en proie à la famine qui a eu raison de ces hommes qui, pour survivre, n’hésitent pas à voler, et accessoirement massacrer, de pauvres innocents, à l’image de ces barbares que l’on peut voir dans certains films post-apocalyptiques tels que "mad Max 2", "waterworld", "le livre d’Eli", "the day" ou encore "la route" pour ne citer qu’eux.

Alors certes, "Dagmar, l’âme des Vikings" est bien simple et linéaire dans sa narration. Certes, il comporte quelques vides scénaristiques, quelques passages prévisibles et ne présente au final que très peu de scènes de bagarres pour un film de ce genre. Mais au-delà de tous ces petits reproches que beaucoup lui feront, on ne peut ignorer l’instauration réussie de cette ambiance si particulière, diverse et variée (oppression, émotion…), la photographie très soignée ou encore les jeux d’acteurs saisissants. Une belle épopée, un peu courte peut-être (1h15 environ), mais terriblement prenante. Bref, un film qui se traduit en deux mots : simple mais efficace.

DAGMAR, L'AME DES VIKINGS | FLUKT | 2012
DAGMAR, L'AME DES VIKINGS | FLUKT | 2012
DAGMAR, L'AME DES VIKINGS | FLUKT | 2012
Note
4
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David Maurice