Chronique B.O. : Christine

Chronique B.O. : Christine

CHRISTINE
(Christine)

Compositeur : John Carpenter / Alan Howarth
Label du visuel présenté : Varese Sarabande
Nombre de pistes : 18

Arnie's Love Theme (1:18)
Obsessed With The Car (2:08)
Football Run / Kill Your Kids (2:43)
The Rape (1:10)
The Discovery (1:32)
Show Me (2:35)
Moochie's Death (2:26)
Junkins (3:35)
Buddie's Death (1:28)
Nobody's Home / Restored (1:49)
Car Obsession Reprise (1:53)
Christine Attacks (Plymouth Fury) (2:32)
Talk On The Couch (1:24)
Regeneration (1:27)
Darnell's Tonight (0:45)
Arnie (1:01)
Undented (1:54)
Moochie Mix Four (2:28)

LE FILM :
Arnie Cunningham est un adolescent timide et complexé, souffre-douleur de Buddy et ses amis. Il n'a qu'un seul ami, Dennis. Au hasard d'une de leur promenade, Arnie tombe littéralement amoureux d'une épave de voiture, une Plymouth Fury de 1958 que son ancien propriétaire avait baptisé "Christine". Arnie achète la voiture malgré les conseils de Dennis et provoque la colère de ses parents qui refusent de le laisser garer la voiture devant chez eux. Arnie va donc la déposer dans un garage tenu par Darnell et il commence à la restaurer. Le comportement d'Arnie change au fur et à mesure des réparations sur Christine : il devient plus sûr de lui et séduit Leigh, la plus belle fille du lycée. Tout semble aller pour le mieux pour Arnie, jusqu'à ce que Buddy et ses copains ne viennent saccager Christine...

LA B.O. :
Adaptation d'un roman de Stephen King, Christine est l'un des meilleurs films de John Carpenter en ce qui me concerne. Même si le réalisateur de Fog et New York 1997 a pris quelques libertés avec le matériau d'origine, comme de ne pas faire apparaître le fantôme de l'ex-propriétaire de la voiture sur le siège passager, son adaptation respecte tout de même le principal de l'histoire du King et il faudrait être bien difficile pour ne pas prendre un réel plaisir à sa vision.

Pour composer la musique du film, John Carpenter s'est collé à la tâche tout en s'octroyant le renfort du compositeur Alan Howarth. Une B.O. à quatre main donc, pour un résultat tout en synthétiseur et thème reconnaissable immédiatement si vous êtes familier avec le film.

Christine étant une histoire d'amour triangulaire (Arnie / Leigh et Christine bien sûr), il fallait un joli thème pour illustrer cette relation à contre-nature entre un humain et une voiture. C'est donc avec "Arnie's Love Theme" que débute cet bande originale. Le morceau est joli mais bien trop court (1:18) et on n'a pas le temps de se laisser happer par l'émotion. Dommage. C'est d'ailleurs un petit reproche qu'on pourra faire à cette B.O., certains titres auraient mérité d'être plus long, plus développé.

Les premiers morceaux posent tout de même l'ambiance et à partir de "Football Run / Kill Your Kids", le duo Carpenter / Howarth commencent à faire monter la sauce avec quelques notes inquiétantes et un renforcement des fréquences basses qui font poindre une inquiétude chez l'auditeur. Le climat devient plus lugubre sans s'énerver pour autant. On sent naître un danger, on sent qu'il va se passer quelque chose.

Les jolis notes du "Arnie's Love Theme" reviennent de temps à autre, comme au début de Show me par exemple, ce qui n'est pas déplaisant car elles confèrent une vraie identité à cette musique. Ce sixième morceau est d'ailleurs emblématique puisqu'il illustre la séquence dans laquelle Arnie découvre que sa voiture est vivante.

Le pot-aux-roses ayant été dévoilé au spectateur concernant la véritable nature de Christine, la partition peut se laisser aller et se dynamiser un peu. Ce sera en effet le cas avec l'excellent "Moochie's Death" et son thème entêtant, au rythme martial, qui marque les esprits.

La sauce redescend un peu avec le morceau "Junkins", plus sombre puisqu'on à droit au côté obscur d'Arnie qui n'éprouve aucune pitié face à la mort de Moochie, pour mieux redécoller avec "Buddie's Death" et "Christine Attacks (Plymouth Fury)" qui reprennent la thématique de la voiture meurtrière entendue dans "Moochie's Death", tout en lui apportant des variations au niveau sonore (baisse et montée de l'intensité par exemple).

Les derniers morceaux reviennent à des sonorités déjà entendues ("Arnie" par exemple) et concluent cet album résolument minimaliste, dont on n'oubliera pas certains thèmes.

Dans l'ensemble, l'écoute est plutôt agréable et intéressante même si ce n'est pas non plus une B.O. qu'on va s'écouter tous les jours.

A noter qu'il existe une deuxième bande originale de Christine, proposant les chansons entendues dans le film.

Stéphane Erbisti

Chronique B.O. : Christine
Stéphane Erbisti