Affiche française
BYZANTIUM | BYZANTIUM | 2013
Affiche originale
BYZANTIUM | BYZANTIUM | 2013
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Byzantium

Byzantium

Deux jeunes femmes sorties de nulle part débarquent dans une petite ville côtière. Clara fait la connaissance d’un homme solitaire qui vit dans une pension et les accueille. La plus jeune des deux, Eleanore, ne pouvant taire un terrible secret les concernant va se confier à Frank, de qui elle est tombée amoureuse. Cette confidence n’est pas du goût de tout le monde...

BYZANTIUM | BYZANTIUM | 2013

Neil Jordan reste dans l’imaginaire collectif comme le réalisateur de "Entretien avec un vampire" un des films de vampires les plus marquants de ces dernières décennies. Le voilà près de vingt ans plus tard qui revient à ses amours vampiriques, avec un budget moindre. Le prix à payer pour garder intacte la fibre créatrice. Entre ces deux films, le réalisateur n’est pas resté pour autant inactif : "Prémonitions" un thriller surnaturel, "A vif" un vigilante movie féminin ou encore la série « The Borgias » avec Jeremy Irons. Que du beau en somme pour cet esthète de la mise en scène qui flirte souvent avec l’ambiance contes de fées, qui ne l’a jamais quitté depuis "La Compagnie des loups".

Il plane sur ce Byzantium comme une sorte de douceur romantique, s’expliquant par les nombreux flashbacks qui émaillent un récit décomposé et qui peut déconcerter par moments. Pas toujours limpide, on peut ainsi se demander au départ si les deux jeunes ne seraient pas amantes avant que l’on apprenne leur véritable rapport mère/fille. Une ambiguïté sexuelle qui sied à merveille à ce conte vampirique moderne qui plonge ses racines dans un début du XIXème siècle où les femmes sont finalement peu de choses (voir les origines de Clara en tant que prostituée) dans une société machiste aussi bien celle des humains que celle des vampires, qui ne se montre pas plus accueillante, faisant des deux femmes des parias. C’est donc à une quête d’elles-mêmes qu’elles vont s’adonner. Avec deux manières d’aborder le monde.

Pendant que Clara préfère opter pour le statu quo et rester dans l’ombre, ce qui lui convient parfaitement, Eleanore, souffre de ce terrible secret qui la pousse à la solitude. Ainsi la trouve t’on en train de réécrire sans cesse son passé avant de déchirer son histoire qui s’envole dans le vent. Une tristesse mélancolique contemporaine qui fait écho avec le passé. Digne d’un récit d’un poète romantique du début du 19ème siècle, la naissancede Clara à sa nouvelle vie constitue la pierre angulaire d’un récit qui est décousu. Mais qui mérite que l’on se laisse porter par la beauté sublimée de ses deux interprètes principales : Saoirse Ronan ("Hannah", "Lovely Bones", "Les âmes vagabondes") et Gemma Aterton ("Prince of Persia", "Le choc des Titans 2010", "Hansel & Gretel").

Comme dit au début de cette chronique, ce qui caractérise Neil Jordan est son sens de l’esthétisme et du soin qu’il apporte à ses films. Ce sont sa marque de fabrique et sa touche personnelle liée à l’apport de la couleur rouge, que l’on retrouve ici entre le choix des vêtements d’Eleanore ou encore le seul passage vraiment fantastique du film lors de la transformation avec cette source d’eau qui se transforme en sang. Un effet choc mais tellement beau à la fois !

Injustement oublié des salles (à l’instar de "The Lords of Salem") ce film classique dans l’âme réussit à innover encore dans un mythe très galvaudé. Il est dommage que la partie action à la « Highlander » fasse un peu tâche dans une histoire plus intériorisée jusqu’alors et que par contrecoups la conclusion soit moins aventureuse et tragique, alors que tout conduisait à ce que l’histoire d’amour mère/fille ne finisse dans la douleur. Le scénario lui préférant finalement la voie (toute honorable aussi) d’une forme de réconciliation.

BYZANTIUM | BYZANTIUM | 2013
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Note
5
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Gérald Giacomini