Books of blood

Books of blood

Mary, une brillante psychologue se montrant très suspicieuse vis-à-vis des charlatans de toutes espèces, doit fait face à la mort de son petit garçon de 7 ans. Simon, son nouvel amant, la convainc toutefois de pouvoir parler à son fils mort. Ses certitudes seront alors bouleversées. Parallèlement, Jenna, une jeune fille souffrant de misophonie (une forte aversion pour les bruits) et craignant d’être internée, fuit le foyer familial pour Los Angeles. En route, elle a l’impression d’être suivie et trouvera refuge dans la demeure d’un bien étrange couple. Au même moment, Bennett, un tueur professionnel, apprend de la bouche de sa dernière victime, l'existence d'un livre à la valeur inestimable. Il devra néanmoins affronter des menaces semblant surnaturelles s’il veut récupérer l’ouvrage tant convoité...

Books of blood | Books of blood | 2020

L'AVIS :

Depuis la franchise "Hellraiser" aux opus inégaux, en passant par "Cabal" ou encore "Les contes de Quicksilver", on sait que Clive Barker est un auteur difficile à adapter sur pellicule et pourtant, Brannon Braga (connu principalement pour avoir œuvré sur l’univers de Star Trek) tente sa chance en 2020 avec ce Books of blood (à ne pas confondre avec le très moyen "Livre de sang" de 2009 aka Book of blood, déjà une adaptation d’une nouvelle de l’auteur britannique). Au départ envisagé pour le format série sur la chaîne Hulu, ce projet sera finalement diffusé sous forme de film sur cette plateforme. Il prendra donc, sous la plume de Brannon Braga et d’Adam Simon influencés par l’œuvre originale de Barker, la forme d’une anthologie horrifique en trois segments principaux.

Passons rapidement sur les premières minutes inutiles du métrage, simplement là pour lancer rapidement le générique d'ouverture et mettre en avant l’existence de ce(s) livre(s) de sang, pour nous intéresser au plus vite aux trois récits qui vont inévitablement se rejoindre et dont les titres sont des prénoms, gravés sur ce qui semble être de la peau humaine…

On commence ainsi avec Jenna, dans lequel on fait la connaissance justement de…Jenna (quel plaisir de retrouver la ravissante Britanny Robertson vue notamment dans la série Under the dome et dans "A la poursuite de demain" !) une jeune femme très sensible aux bruits et ayant de nombreux autres traumas qu’on subodore anciens qui, après avoir entendu sa mère annoncer son futur internement, décide de prendre son baluchon pour partir vers L.A. En route, sa paranoïa aiguë la poussera à trouver refuge dans la maison d’un couple atypique…

S'étalant sur quasiment la moitié du film, ce premier segment est extrêmement malin grâce un récit faisant office de diversion pour mieux nous amener là où on ne l’attend pas avec sa révélation finale bien vue et son ultime plan puissant. C’est superbe et surtout accompagné de visions d’horreur typiques à l’univers de Barker. On en redemande !

On enchaîne avec Miles, dans lequel Mary (la magnifique Anna Friel), une psychologue émérite s’évertuant à dénoncer les faux médiums et autres adeptes du paranormal qui rencontre un jour Simon (le surprenant et charismatique Rafi Gavron), un jeune homme aux capacités médiumniques plus qu’impressionnantes. En effet, celui-ci a une façon bien particulière mais ô combien spectaculaire d’entrer en contact avec les morts ! De quoi faire plier toutes les barrières et certitudes de notre héroïne mystico-sceptique au point de tomber dans les bras du séduisant Simon !

Comme pour le précédent récit, le scénario est habile et nous amène inéluctablement vers une fin d'une cruelle ironie et encore une fois magnifiée par de sublimes idées visuelles propres à l'imagerie de Clive Barker. Alors quand en plus, on a des acteurs complètement habités par leur rôle même si on les connaît peu (et à tort !), on se dit qu’on tient peut-être là le meilleur segment de l’anthologie !

On finira avec Bennett, le protagoniste éponyme que l’on rencontrait en tout début de film quand, en compagnie de son acolyte Steve, il débarquait dans un quartier mal famé à la recherche du fameux Livre de sang. Les deux personnages termineront dans un décor identique et sembleront se faire rattraper par leur passé qu’on devine des plus sombres…

Malgré quelques apparitions fantomatiques efficaces, ce segment tente vainement de faire le lien entre les trois intrigues mais ne se montre vraiment pas à la hauteur de ses prédécesseurs. Dommageable à l’ensemble et surtout, complètement superflu ! Heureusement, l’épilogue viendra tout relancer et nous montrera qu’à trop vouloir jouer avec des forces incontrôlables, on se heurte souvent à un violent retour de karma ! Une morale délectable rappelant assurément celle de Les contes de la crypte, un modèle du genre !

On le sait, Clive Barker est un auteur difficile à adapter au cinéma et pourtant, ce Books of blood s’en sort avec les honneurs d’un film à petit budget ! Le métrage est découpé en trois segments avec des récits distincts faisant penser à la série Les contes de la crypte mais qui se rejoignent dans un final vraiment bien vu et relativement original ! Par ailleurs, les acteurs sont tous impliqués, l’ambiance est assez anxiogène pour ce qui constituera un divertissement de bien bonne qualité pour moi et presque aussi bon que The midnight meat train malgré un troisième segment anecdotique !

Books of blood | Books of blood | 2020
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Books of blood | Books of blood | 2020

4

Bande-annonce
Note
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Vincent Duménil