American guinea pig : bloodshock
American guinea pig : bloodshock
Un homme se retrouve dans un hôpital psychiatrique et va subir de nombreuses tortures et sévices pour une raison inconnue. Il découvre que dans la cellule d'à côté, une femme subit le même sort que lui...
L'AVIS :
Après le grand succès de "American guinea pig : bouquet of guts and gore", Stephen Biro confie la réalisation au talentueux spécialiste des effets gores Marcus Koch (réalisateur de l'ultra-gore "100 tears") pour donner naissance à "American guinea pig : bloodshock".
Si le premier volet se portait sur l'épisode culte "Guinea pig 2" ("Flowers of flesh and blood"), ce second morceau a l'air de s'écarter de la sélection et change de direction pour construire lui-même sa propre intrigue, bien que le concept soit toutefois assez proche de "Guinea pig : the devil s experiment".
Le maquilleur professionnel qui s'occupe de la réalisation conserve l'esprit démonstratif qui faisait la force des "Guinea Pig" originaux: absence de scénario, succession de séquences gores, choquantes, surréalistes, malsaines etc... sans justification particulière et tout en restant dans la simple attractivité de contemplation.
Néanmoins, un choix douteux s'ajoute à la direction artistique : l'intégralité du film est en noir et blanc (ou presque, mais j'y reviendrai plus tard). Le problème c'est qu'étant donné que le but principal était de verser du sang et extirper de la chair gratuitement, Marcus Koch tente bizarrement de jouer sur un impact psychologique et sur une ambiance clinique plus glaciale, ce qui s'avère être un échec...
L'image est laide, les éclairages sont parfois mal gérés, et le contraste cache les détails des matières anatomiques et nous empêche, nous amateurs de gore, de savourer correctement certaines séquences qui auraient pu être particulièrement éprouvantes.
Tout d'abord, le démarrage se fait sur le retrait d'une langue au scalpel à un homme inconnu séquestré et à la merci de plusieurs médecins qui s'adonneront à plusieurs expériences horribles sur lui avant de l'enfermer dans une pièce isolée en attendant les expériences suivantes.
Ce qui devient problématique c'est l'irrégularité du rythme, car ayant tendance à laisser traîner les séquences dans la cellule d'isolement afin d'essayer de dégager un certains malaise à la vue de l'état désemparé du cobaye humain, Marcus Koch oublie le principal et gère mal la torture psychologique et physique au point de rendre les deux formes inoffensives. Le manque d'empathie éprouvée par le spectateur à l'égard de la victime fera également partie de ce problème.
La redondance des scènes de torture se feront sentir au bout de la 3ème ou 4ème ouverture d'un membre jusqu'à l'os pour rompre ce dernier. Après ça, le film jongle entre la cellule d'isolement et les opérations atroces (sans être marquantes) jusqu'à l'apparition d'un personnage féminin retrouvé dans le même état que notre pauvre homme. L'intrigue va ensuite tenter de se construire autour de ses deux protagonistes enchaînés sans le moindre dialogue et apportera une petite nouveauté intéressante dans le domaine du gore expérimental.
S'il y a bien une chose que le noir et blanc puisse apporter c'est bien la scène d'apogée de la relation fusionnelle des deux cobayes complètement désordonnés par la folie et mentalement évadés. Certainement la meilleure et seule scène originale de ce film qui n'est à découvrir que pour cette séquence impressionnante devenant de plus en plus intense et montant la vitesse des effets de montage proportionnellement à la quantité de sang versé dans cette fresque orgiaque sanguinolente.
Malheureusement une scène efficace de 10 minutes sur 1h25 c'est loin d'être suffisant pour qu'on ait l'impression d'être face à un film innovateur.
Certes, les FX sont plus que convaincants dans leur réalisme, certains plans sont esthétiquement réussis malgré cette absence de couleurs décevante et "American guinea pig : bloodshock" n'est pas avare en gore pour autant même s'il a l'air de vouloir se concentrer sur les épreuves mentales. Mais entre le rythme mal géré, le manque de profondeur et d'attachement pour le personnage principal et l'inefficacité de l'impact psychologique du tourment (censé s'avérer pesant grâce à l'atmosphère oppressante qui l'accompagne), Marcus Koch se plante légèrement dans beaucoup trop d'éléments n'étant pas assez relevés pour faire de ce second opus une réussite. S'attendant peut-être à faire une sorte de "philosophy of a knife", le résultat paraît bâclé et trop brouillon pour égaler les tortures du film d'Iskanov. Une tentative qui cependant reste intéressante et audacieuse mais qui manque cruellement de peaufinage.
Nous attendrons donc si les deux prochains volets de la franchise remonteront le niveau. Attendons la venue d'un film d'exorcisme gore (Pourquoi exorcisme ? Quel rapport avec "Guinea Pig"?): "American guinea pig : song of Solomon" avec le retour de Stephen Biro derrière la caméra, et ainsi que l'hommage italien à "Guinea pig 3 : he never dies" de Poison Rouge : "Italian gui..."euuuh "American guinea pig : sacrifice".
Même si ces deux films ont l'air d'être de qualité, est-ce suffisant pour massacrer l'esprit de la saga originelle ? Espérons que cette franchise américaine réussira à se démarquer suffisamment de la série dont elle s'inspire pour extraire son propre charme.
Affaire à suivre...