Affiche française
Exorcisme de Tamara - L' | Habitante - El | 2018
Affiche originale
Exorcisme de Tamara - L' | Habitante - El | 2018
Un film de
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oui
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Exorcisme de Tamara - L'

Habitante - El

Afin de rembourser une dette, une jeune fille et ses deux sœurs pénètrent une nuit dans la propriété d’un politicien corrompu en espérant y trouver une grosse somme d’argent.

Après avoir mis en sac le butin et ligoter le propriétaire des lieux et sa femme, elles entendent un bruit semblant provenir du sous-sol de la maison. Curieuse, l’aînée de la fratrie pénètre dans une pièce où elle y découvre la fille cadette du politicien, attachée à un lit et marquée à divers endroits comme si cette dernière avait été torturée. Malgré la mise en garde des parents, nos jeunes cambrioleuses vont détacher la jeune fille…

[NB : En raison de son titre francophone sous lequel "El habitante" est sorti, cette critique ne contient finalement pas ce que nous pourrions appeler un spoiler. Même si nous ne rentrerons pas dans tous les détails du film (le but n’est pas là bien évidemment), nous ne manquerons pas de vous parler brièvement de ce fameux exorcisme dont le titre fait plus qu’allusion aujourd’hui]

Exorcisme de Tamara - L' | Habitante - El | 2018

L'AVIS:

Ah, "El habitante" ! Pour tout vous dire, j’avais découvert ce film en 2018 lors du festival de Gérardmer durant lequel il était présenté en hors-compétition sous son titre anglophone "The inhabitant". Un petit film mexicain dont nous ne savions pas grand-chose mis à part qu’il avait été écrit et réalisé par un certain Guillermo Amoedo, à qui l’on doit notamment les scénarios des films d’Eli Roth "The green inferno" et "Knock knock".

"El habitante" (titre original) m’avait quelque peu laissé de marbre, la faute à de nombreuses longueurs et surtout un manque d’originalité sur sa seconde partie qui nous faisait basculer le film dans un exorcisme vu et revu sur petit et grand écran. De ce fait, "El habitante" était restée presque invisible sur notre site, seule une rapide critique dans le compte-rendu du festival de Gérardmer 2018 étant disponible jusque là pour vous, ami(e)s lecteur(trice)s.

C’est en chinant sur une brocante quatre ans plus tard que je tombe sur une jaquette de dvd, encore sous blister (une version vendue visiblement dans les tabacs-presses au vu du packaging avec le format A4 de la jaquette du dvd recto/verso accompagnant la galette sous boitier plastique), avec comme titre "L’exorcisme de Tamara"…
« Qu’est-ce que c’est encore que cet énième film de possession/exorcisme racoleur ? » me suis-je alors dit, les films traitant d’exorcisme de façon originale n’étant malheureusement pas légion (je pense surtout à de bonnes petites choses comme "Le projet Atticus" ou encore "L’exorcisme d’Emily Rose" qui sortaient des sentiers battus de par leur scénario apportant de la fraîcheur à ce sous-genre surexploité et dont malheureusement nous devenons assez logiquement méfiants).
Et c’est en lisant le scénario que j’ai compris que j’avais entre les mains ce petit film vu à la Perle des Vosges (et après avoir lu le titre original sur la cartouche en bas du verso de la jaquette le doute n’avait plus lieu d’être).

Une fois l’euro donné à la vendeuse, je n’avais qu’une envie : aussi étrange que cela puisse paraitre, il me fallait revoir ce film mexicain rapidement et en faire une chronique pour vous le présenter, ce dernier étant tombé rapidement dans l’oubli.
Et contre toute attente, ce deuxième visionnage m’a plus bien plus ravi que le premier (chose assez rare chez moi)…

Comme je l’avais dit dans ma petite critique il y a quatre ans en arrière, cambrioler une maison réserve parfois de bien « belles » surprises. Après des films comme "Panic room", "Don't breathe" et "The collector" entre autres, "El habitante" se lance dans la brèche mais nous invite non pas à fréquenter ensuite un psychopathe mais plutôt un démon.

Il ne faudra pas bien longtemps pour se rendre compte que le casting est plutôt solide, les acteurs et actrices bien ancrés dans leurs rôles respectifs interprétés sans fausse note (mais je vous déconseille de visionner le film en version française, le doublage y est catastrophique).
Alors oui la première partie présente des longueurs mais celle-ci parvient malgré tout à nous maintenir en haleine, que ce soit lors de la descente dans le sous-sol pour y découvrir notre jeune fille séquestrée ou lors de ce passage où nous arpentons les diverses pièces de la maison dans la pénombre pour y chercher cette même fillette qui est parvenue à fuir le trio de cambrioleuses alors qu’elle était tranquillement endormie (une bonne dose de frissons vous attend dans ce long passage à l’atmosphère anxiogène).
Ce côté home invasion dans la première partie est bienvenu et permet de brouiller les pistes en nous éloignant du réel sous-genre (exorcisme et possession) auquel appartient le film (même si aujourd’hui le mystère est brisé en raison de ce titre francophone ridicule et racoleur d’où le fait d’en parler ouvertement aujourd’hui…) et surtout en inversant au cours du récit le rapport prédateur/proie.

Alors oui, je reste en adéquation avec ce que j’avais dit en sortie de projection à Gérardmer (ouf, je ne suis pas totalement fou…) : il y a quelques incohérences par-ci par-là (une jeune fille qui se libère bien facilement de ses liens / une violation de domicile qui semble si simple / une révélation sur l’une des protagonistes qui ne colle pas à son âge… mais peut-être cette dernière ne fait-elle tout simplement pas son âge ?...), des flashbacks sous forme d’inserts quelque peu longs parfois (et apportant un aspect un peu brouillon comme je le mentionnais déjà quatre ans avant) et nous avons droit à de nombreux clichés comme il se doit dans ce genre de production aurais-je envie de dire (les ombrages, les craquements ou encore le sempiternel exorcisme que nous attendions toutes et tous mais qui ne nous apportera rien de bien neuf en la matière au final...).

Mais soyons honnêtes : ces quelques petites choses ne gâchent en rien ce film bien réalisé et porté par un casting de bonne facture. C’est juste qu’elles nous rappellent que l’originalité du début a vite cédé sa place en grande partie à quelque chose de plus commun malheureusement.

Pour autant, de l’originalité nous en aurons encore à certains moments de notre histoire (le Malin qui se sert de vos péchés et réveille vos vieux démons enfouis jusque là pour vous retourner la tête, ou encore le fait d'invoquer le Diable pour sauver son enfant : une idée déjà vue rappelez-vous dans "Le jour de la bête" dans lequel un prêtre faisait le mal autour de lui afin de se rapprocher du Diable).

De même, nous ne pouvons pas dire que "El habitante" manque de rebondissements et de surprises. Entre fausse piste, jeu du chat et de la souris, inversion des rôles et autres frayeurs, le film parvient à nous tenir en haleine jusqu’au bout sans aucun souci (ce qui ne remet pas en cause ce que j’ai dit avant : il y a bien des longueurs dans notre histoire mais elles ne dérangent pas tant que cela).

Sans oublier que le film de Guillermo Amoedo, mexicain rappelons-le (le réalisateur est quand à lui uruguayen), se permet tout de même d’aborder des thématiques pourtant assez éloignés des croyances mexicaines habituelles (la possession d'un homme d'Eglise, la consanguinité, la religion mêlée à un drame familial...) donc oui nous n’avons tout de même pas ici un film aussi banal que cela quand on se penche rapidement dessus.

Au final, "El habitante" est un film bien sympathique, pas transcendant certes mais qui a le mérite d’avoir tenté une double exploration, entre le home invasion et le film d’exorcisme/possession. Doté d’un casting convaincant (mention spéciale à la fillette possédée et son regard faisant froid dans le dos par moments), d’une ambiance sombre et angoissante et de quelques rebondissements bienvenus, le film de Guillermo Amoedo nous propose un petit plat réchauffé qui finalement une fois servi sur une assiette en argent avec les accompagnements qu’il faut passe bien mieux que tellement de mets sans grande saveur que nous avons pu engloutir ces 10-15 dernières années.

Exorcisme de Tamara - L' | Habitante - El | 2018
Exorcisme de Tamara - L' | Habitante - El | 2018
Exorcisme de Tamara - L' | Habitante - El | 2018
Bande-annonce
Note
3
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David Maurice