Deep blood
Sangue negli abissi
Quatre enfants font un pacte de sang et se jurent une amitié infaillible. Des années plus tard, ils se retrouvent durant les vacances dans la ville balnéaire de leur jeunesse, que certains n'ont jamais quitté. Entre embrouilles avec le gang de Jason, altércation amicale avec le shérif, réconciliation paternelle et retrouvailles amoureuses, la vie des quatre copains bat son plein. Jusqu'à ce que l'un d'eux se fasse mortellement agresser par un requin, ce dernier n'en étant pas à sa première victime dans les parages. Le pacte de sang revient dans les mémoires et les trois derniers membres du groupe décident de venger leur camarade et de traquer le redoutable prédateur marin...
Le succès des Dents de la Mer a entraîné, durant les années 70, 80 et 90, l'apparition de toute une série de films mettant en vedette des squales meurtriers. On citera à titre d'exemple "Requins" (1975), "Shark Kill" (1976), "Mako: The Jaws of Death" (1976), "Tintorea" (1978), "Bermudes: Triangle de l'enfer" (1978), "Cyclone" (1978), "Les Dents de la Mer 2ème partie" (1978), "La Mort au Large" (1981), "Les Dents de la Mer 3" (1983), "Shark's Paradise" (1986), "Les Dents de la Mer 4" (1989), "Furia asesina" (1990) ou "Cruel Jaws" (1995) par exemple. La décennie 2000 et 2010 a vu également la popularité du film de requin en hausse, avec nombre de longs métrages dans lesquels il fût le protagoniste principal.
Le réalisateur italien Joe d'Amato s'est lui aussi laissé happé (classe le jeu de mot hein ?) par l'univers de la Sharksploitation en 1990 avec Sangue negli abissi, plus connu sous le titre de "Deep Blood". Avec sa réputation de sombre navet, étant souvent considéré comme l'un des plus mauvais films de requins, et marquant le déclin définitif du cinéma bis italien, "Deep Blood" n'a pas grand chose pour lui sur le papier. Pourtant, une fois la vision terminée, on peut trouver quelque peu exagéré les propos sévères qui le plombent depuis des lustres. Certes, on est à des années lumières de la réussite formelle du chef-d'oeuvre de Steven Spielberg. Mais ça, on s'en doutait déjà puisqu'aucun film de requins ne peut rivaliser avec "Les Dents de la Mer". En fait, "Deep Blood" se classe dans la catégorie des Sharksploitation familial et on a du mal à s'imaginer Joe d'Amato derrière la caméra car il fait preuve d'une retenue désarmante, que ce soit au niveau de l'érotisme ou du gore. Celui qui nous a régalé avec ses films vomitifs tels "Anthropophagous", "Horrible" ou "Blue Holocaust" se montre ici sage comme une image, ne dévoilant aucun bout de sein ou se contentant de rougir l'eau lors des attaques du requin.
"Deep Blood" se révèle donc on ne peut plus soft niveau violence et le film pourra donc être vu sans aucun soucis en famille, ce qui pourra servir à initier votre progéniture au cinéma de Joe d'Amato ! Cool non ? Avec son histoire d'amitié sacrée, ses séquences parfois riches en tendresse et émotions (si, si !), sa jolie musique, son histoire de malédiction ancestrale (qui ne sert à rien mais bon...), son shérif ventripotent mais sympa, ses bons sentiments et sa morale bon enfant (le méchant bad boy qui finit par rejoindre le groupe de copains afin de lutter avec eux contre le requin alors qu'il ne pouvait pas les blairer durant tout le film ! C'est beau ! ), sa mise en scène académique mais néanmoins plaisante, ses stock-shots de requin qui, admettons-le, sont plutôt assez bien intégrés au long métrage, ses séquences sous-marines réussies et une bien vilaine maquette de requin lors du final, "Deep Blood" se laisse regarder tranquillement et ferait sans soucis un bon programme de la chaîne M6 un mardi soir par exemple.
Évidemment, si vous êtes venus voir un requin surdimensionné bouffer de l'adolescent avec moult membres arrachés à l'écran et suspense à couper au couteau, vous ressortirez forcément déçu. Personnellement, vu tout ce que j'en avais entendu, j'ai trouvé le film de d'Amato correct, et bien éloigné de la purge intégrale attendue. Pas un grand film de requin mais un divertissement pour tous qui tient la route et qui, malgré des défauts certain, ne me laissera pas un mauvais souvenir et que je pourrais même revoir un jour ou l'autre avec mon fils...
* Disponible en DVD chez Crocofilms