Class 1984

Class of 1984

Le nouveau professeur de musique Andrew Norris n'en revient toujours pas ! Pour rentrer au lycée Lincoln, les élèves doivent passer dans un détecteur de métal. Une situation qui n'étonne pas Terry Corrigan, le professeur de biologie, qui va vite présenter les lieux à son nouveau collègue. Le lycée Lincoln est en proie à la délinquence et à la violence et la première journée de Norris se passe plutôt mal. Graffiti sur sa voiture et connaissance avec Peter Stegman et sa bande de punks nazis ultra violente. La situation va vite empirer entre Norris et Stegman qui transforme la vie de son professeur en cauchemar quotidien...

CLASS 1984 | CLASS OF 1984 | 1982

ATTENTION CETTE CRITIQUE CONTIENT QUELQUES SPOILERS

Mark Lester a réalisé un véritable film choc avec ce Class 1984, qui a été interdit dans de nombreux pays et a bénéficié d'une interdiction aux moins de 18 ans lors de sa sortie en France.

La grande puissance du film est également d'avoir été un film "prophétique". En 1982, avoir un detecteur de métal à l'entrée d'un lycée pouvait sembler surprenant. Mais aujourd'hui, la fiction a bien rejoint la réalité. Triste constat d'une époque où la violence règne à l'école, où les enfants sont à la merci des petits trafiquants de drogue. En 2005, le film perd un peu de son climat violent, puisque certains lycées en sont arrivés à ce stade et que la violence est désormais banalisée et monnaie-courante dans les cours d'école. Le film s'ouvre d'ailleurs sur une constatation : "280.000 incidents avec violence ont été perpétrés dans les lycées américains l'année dernière". Le texte se conclut par "Heureusement, peu d'écoles sont à l'image de Lincoln High... pour l'instant". Le "pour l'instant" prend alors toute sa force à notre époque quand on revoit le film.

Nous allons donc suivre le parcours d'un professeur de musique qui n'a encore jamais enseigné dans un lycée. Venu avec sa femme qui est enceinte, Norris va vite se trouver confronté à un élève très violent, Peter Stegman, interprété par le charismatique Timothy Van Patten. Stegman n'a que 17 ans mais dirige sa petite bande de punks de façon dictatoriale. Lorsqu'il prononce son nom devant Norris, en parlant allemand, ses amis font d'ailleurs le salut nazi. Stegman a des activités de vendeur de drogue, gère un petit réseau de prostitution, fait régner la terreur dans le lycée en rackettant les élèves. Vivant seul avec sa mère, cet élève se révèle pourtant un magistral joueur de piano, dans une séquence très marquante, qui provoque une montée d'émotions chez le spectateur. Mais Stegamn est également un véritable psychopathe, n'hésitant pas à s'infliger lui-même des blessures importantes pour en rendre coupable son professeur aux yeux du proviseur et de la police. Une police inefficace, se trouvant devant la difficulté de faire arrêter une bande de jeunes mineurs sans preuves tangibles. Lester en profite également pour écorcher le pouvoir des proviseurs, qui ne défendent pas leurs professeurs mais trouvent le moyen de les accabler encore plus.

La violence est le maître mot du film. Bagarre à la sortie du lycée, expédition punitive contre le professeur, Stegman est prêt à tout, même à faire poignarder un jeune lycéen pour qu'il ne dénonce pas ses activités de revendeur de drogue. C'est ce qui arrivera à Arthur, interprété par un tout jeune Michael J. Fox, qui a vu son camarade de classe mourir suite à la prise de drogue vendue par Stegman.

Le combat de Norris contre Stegman devient rapidement une affaire personnelle. Norris ne pense plus qu'à trouver le moyen de faire arrêter Stegman, allant jusqu'à voir ce qu'il trafique hors des murs du lycée. Mais la loi de la rue est différente de celle de l'école et Norris n'est plus en position de force. Stegman et sa bande n'hésitent donc pas à frapper le professeur et à agresser son collègue Terry Corrigan. Un Terry Corrigan joué par le touchant Roddy McDowall, futur chasseur de vampires dans "Vampire, vous avez dit vampire ?". Roddy McDowall campe donc un professeur de biologie au bout du rouleau, buvant pour oublier les tracas du lycée, se réfugiant dans la compagnie des animaux de son laboratoire, qu'il préfère aux êtres humains. Il touchera le fond lorsque par vengeance, Stegman et sa bande massacreront tous ses animaux. Un point de non-retour est atteint pour ce sympathique professeur.

Pour rendre tangible la violence, Mark Lester s'est servi de l'imagerie "Punk", à travers les modes vestimentaires, les coupes de cheveux. Stegman est d'ailleurs un adepte d'un club punk, où il peut se défouler dans des pogos monstrueux. Le film est d'ailleurs culte dans le milieu punk et l'affiche du film en rajoute encore dans cette imagerie.

Une violence qui atteindra son apogée lors d'un final apocalyptique, version moderne d'un "rape and vangeance". Après avoir fait subir les pires outrages à sa femme enceinte, la bande de Stegman va devoir affronter la vengeance de Norris. Le film prend une nouvelle dimension, où la sauvagerie totale prend le pas sur une simple opposition professeur-élèves. Comme Charles Bronson, Norris va se faire justice lui-même, et de manière expéditive et définitive. On peut penser que c'est inacceptable de la part d'un professeur, censé rester maître de soi mais en une pareille situation, comment réagirions-nous ?

Class 1984 est donc toujours d'actualité, peut-être même encore plus qu'il ne l'était en 1982. C'est un film puissant, violent, choc, qui mérite d'être vu pour mesurer toute l'ampleur de ce qu'il peut arriver si on ne fait rien devant la violence dans les écoles. Mais n'est-il déjà pas trop tard ? Sommes-nous vraiment le futur ou menons-nous le monde à sa perte ?

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* La chanson du générique de début est interprété par Alice Cooper et porte bien son titre : "I am the futur".

Note
5
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Stéphane Erbisti