Couverture française
CHAROGNE TANGO | CHAROGNE TANGO | 2014
Couverture alternative
CHAROGNE TANGO | CHAROGNE TANGO | 2014
Auteur
Editeur
Date de parution (France)
Pages

150

Couleur ?
Non
Langue

Français

Charogne tango

Charogne tango

Gonzalo, passionné de tango, veut réaliser son souhait le plus cher : assassiner quelqu’un. Il se rend dans un boite de nuit spécialisée dans cette danse d’Amérique Latine afin de chercher sa future proie. Après être passé à l’acte, Gonzalo se rend compte qu’une jeune fille à tout vu de ses agissements. Loin d’être intimidée, cette dernière propose à Gonzalo de l’emmener, lui et sa victime, dans son repaire. Ce qu’il va découvrir au sujet de sa charmante compagne improvisée va le laisser sans voix…

L'AVIS :

Après le très sympathique « Silence Rouge », le romancier Brice Tarvel fait son retour dans la collection Trash avec ce « Charogne Tango » qui l’est tout autant, sympathique ! Avec son style toujours aussi agréable à lire, Brice Tarvel nous emmène à la rencontre de Gonzalo, futur sérial-killer qui n’est pas encore passé à l’acte mais que n’en peut plus d’attendre. L’auteur a particulièrement bien soigné ce personnage, nous présentant sa vie et les personnes qui peuplent son univers, un univers crasseux, peu ragoutant, avec une mère paraplégique dont il doit s’occuper puisque sa sœur Camilla ne le fait pas. Une vie de famille qui ne le satisfait pas, lui qui préférerait aller danser le tango avec une belle jeune femme qu’il pourrait ensuite égorger à loisir. Si le début du roman verse dans une ambiance des plus sérieuses, la suite va venir tout bouleverser et on se dit que Brice Travel a bien du rigoler en écrivant ce roman !

En effet, dès son premier meurtre, notre pauvre Gonzalo va se transformer en véritable « chèvre », n’ayant par exemple pas pensé que venir à moto au club de tango allait lui poser quelques difficultés pour emmener derrière lui sa victime fraîchement tuée. Une voiture avec un coffre aurait été tout de même plus pratique. L’humour, noir bien sûr, s’invite donc au récit et on ne pourra que sourire tout au long de notre lecture car notre apprenti tueur en série va enchaîner les gaffes mais aussi les rencontres atypiques à vitesse grand V, devenant plus une sorte de « tueur comique » qu’un contemporain d’Henry Lee Lucas.

Brice Tarvel ne lésine pas à amplifier des situations cocasses et la rencontre avec la jeune Patchouli mérite à elle seule la lecture du roman ! Ce personnage féminin, qu’on prend rapidement en affection malgré ses déviances morbides, est des plus intriguant et on a hâte d’en apprendre plus sur elle. Le lecteur se place du côté des « méchants » et on en arrive même à vouloir que Patchouli réussisse à faire succomber à son charme le vilain Gonzalo qui refuse ses avances. Un peu d’amour dans un monde de brutes, ça ne fait pourtant pas de mal ! Parmi les autres rencontres qui sont exubérantes, celle d’une famille composée d’une séduisante femme et de ses deux petites jumelles ! Ces trois là sont sûrement fans de la saga « Saw », comme va l’apprendre à ses dépens Gonzalo. Cette partie du roman est également des plus jubilatoire.

« Charogne Tango » s’amuse donc avec son personnage principal, qu’il place dans des situations rocambolesques, ce qui a pour effet « d’adoucir » les horreurs imaginées par l’auteur et faire qu’on prend bien du plaisir à suivre les frasques comico-tragiques de Gonzalo et de sa dulcinée. Pour maintenir l’intérêt du lecteur, Brice Tarvel nous impose alors un nouveau protagoniste, l’inspecteur Mortel ! Alors là, pour le coup, c’en est un, de drôle de personnage celui-ci ! Un inspecteur qui se contente de venir troubler la vie de Gonzalo, de lui faire bien comprendre qu’il est au courant de ses agissements nocturnes, mais qui ne fait rien pour le stopper, se contentant de lui mettre la pression sans vraiment l’inquiéter. Le lecteur s’interroge souvent au sujet de Mortel, se demandant s’il est vraiment policier par exemple. Un personnage fort, original et qu’on n’oublie pas.

Avec « Charogne Tango », Brice Tarvel nous propose un roman réjouissant, trash évidemment, bénéficiant de descriptions bien dégoutantes mais que l’humour omniprésent fait passer comme une lettre à la poste. Avec sa romance entre deux êtres complémentaires qui ferait passer celle des « Tueurs de la lune de miel » pour une simple bluette, avec ses personnages mystérieux et tout aussi dérangés que les deux « héros », avec son univers faisant la part belle au tango, « Charogne Tango » est un pur roman pour bisseux et mérite bien sa place dans cette collection décidément pleine de surprises !

SITE DE L'EDITEUR : http://trasheditions.wix.com/trasheditions

Note
5
Average: 4.2 (1 vote)
Stéphane Erbisti