Book club mortel - le
Club de los lectores criminales - el
Une bande de huit amis ayant comme passion commune la littérature fantastique sont en proie à un tueur déguisé en clown qui compte bien les éliminer les uns après les autres…
L'AVIS:
Diffusé sur NetFlix depuis le 25 Août 2023, "El club de los lectores criminales" est un slasher hispanique ayant fait parler de lui durant une petite semaine avant déjà de tomber dans l’oubli peu de temps après. Et pour cause, le film est loin d’être sensationnel et surtout plagie sans retenue certains films piliers de ce que l’on appelait le néo-slasher dans la seconde moitié des années 90, chose que nous verrons un peu après dans cette critique.
Avec son titre français ridicule ("Le book club mortel") et son démarrage très teenage movie où l’on nous présente un à un les jeunes protagonistes avec leur nom de personnage qui s’affichent à tour de rôle, "El club de los lectores criminales" n’augurait rien de bon et paraissait être un film pour les non-initiés au cinéma fantastique.
Bon, alors finalement c’est un peu meilleur que ce à quoi je m’attendais pour être tout à fait franc (comme toujours) avec vous.
C’est en effet assez rythmé, le film ne laissant que très peu la place aux temps morts, et l’histoire se suit sans réel déplaisir bien que cela sent bon le déjà vu avec toutefois quelques rares touches d’originalité (on retiendra surtout que le tueur se sert des réseaux sociaux pour annoncer, au travers d’un roman qu’il écrit en temps réel, ses prochaines victimes).
On suit un meurtrier masqué (portant un masque de clown pour probablement attirer les nouveaux fans de cinéma de genre s’étant frottés au nouveau Pennywise d’Andrés Muschietti ou à Art le clown de Damien Leone, en passant par la jolie apparition de John Wayne Gacy dans la série évènement Netflix consacrée à Jeffrey Dahmer) qui sévit sur un campus. Un tueur qui peut être n’importe où, qui peut être n’importe qui… Alors forcément cela donne un scénario où l’on s’accuse, où l’on se méfie des autres, où l’on argumente en sa faveur pour prouver son innocence… Les homicides s’enchaînent, et par conséquent le nombre de suspects possibles diminue au fil des cadavres retrouvés, ce qui permet d’aiguiller le spectateur progressivement vers ce final où l’on tombe le masque.
Alors oui, je vous l’avais dit peu de temps avant, cela sent le réchauffé mais étonnamment cette histoire se suit plutôt bien et ce n’est certainement pas le jeu d’acteur, parfois très enfantin, qui fait que je me suis laissé transporter dans cette histoire slasheresque. C’est en effet plutôt cette envie de connaître l’identité du tueur mais surtout (bizarrement allez-vous me dire) de voir jusqu’où on peut aller dans le plagiat (car à ce stade nous ne sommes plus dans de l’inspiration mais bien dans du copier-coller) !!!
Car oui ce qui marque vraiment dans ce film ce sont ces petits trucs disséminés un peu partout dans le récit qui ont été chapardés à "Scream" (« Tu m’observes ? Et là je fais quoi alors ? » dit notre héroïne en levant son majeur, puis le masque du tueur qui tombe de la poche de l’amoureux de l’héroïne, pour continuer sur la fête où se retrouvent plein de personnes arborant le masque de clown…) ou à "Souviens-toi l’été dernier" bien évidemment (une bande de jeunes qui tuent accidentellement quelqu’un et décident d’en faire un secret sans savoir que quelqu’un est au courant…).
Il est d’ailleurs aberrant de voir un final empruntant autant au film de Wes Craven (tout y passe dans les similitudes sans vouloir en dévoiler davantage…)
« Et le tueur ? » me direz-vous. Hé bien là encore, à la manière d’un Ghostface cravennien, il est loin d’être habile dans les courses et n’est guère adroit quand il s’agit d’éviter les coups mais il fait mal quand il parvient à toucher avec son arme blanche.
Deux trois giclées de sang, un peu de numérique au passage, mais ce n’est pas vilain. J’aurais même envie de dire que c’est tout à fait acceptable pour un slasher même si un ou deux meurtres graphiques supplémentaires n’auraient pas été de refus (n’oublions pas que nous sommes dans un registre réputé bien souvent pour ses meurtres).
Très conventionnel, des effets de surprise en demi-teinte dans le twist final, des scènes qui piquent sans vergogne dans les néo-slashers des Nineties, un casting loin d’être exceptionnel… Bref les défauts sont assez nombreux mais le scénario parvient toutefois avec étonnement à nous maintenir en haleine, ne serait-ce que pour connaître l’identité de notre tueur masqué.
A voir ? Pourquoi pas mais ne vous attendez vraiment pas à grand-chose…