Affiche française
#Alive | #Saraitda | 2020
Affiche originale
#Alive | #Saraitda | 2020
Un film de
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#Alive

#Saraitda

Joon-woo s’aperçoit avec stupeur qu’une partie de la population dans les rues s’est transformée en bêtes sanguinaires, provoquant le chaos en bas de son immeuble dans lequel il décide rapidement de se réfugier. Enfermé dans son appartement, le jeune homme va devoir survivre à cette horde de personnes contaminées par une sorte de virus qui peuplent son quartier et arpentent les couloirs de son immeuble à la recherche de proies humaines.

Alors qu’il vit terré dans son appartement, Joon-woo va faire la rencontre de Yoo-bin, une jeune fille habitant l’immeuble d’en face. Ensemble ils vont faire face aux attaques des contaminés qui sont de plus en plus nombreux dans le quartier.

#Alive | #Saraitda | 2020

L'AVIS:

Long-métrage sud-coréen, "#Alive" fera environ 2 millions d’entrées au cinéma dans son pays d’origine, ce qui ne lui permettra malheureusement pas d’être rentabilisé et ce qui lui vaudra alors une sortie dans le reste du Monde sur la plateforme Netflix.

Les films d’infectés et de zombies (oui ce n’est pas pareil même si nous y trouvons de nombreuses similitudes…), nous en connaissons un rayon et nous continuons d’en voir fleurir un paquet chaque année avec plus ou moins de réussite. Chaque partie du Globe y va de ses petites ou grosses productions et du côté de la Corée du Sud (dont il est question ici) nous ne sommes pas en reste avec notamment ce gros succès que fut "Dernier train pour Busan" (qui sera suivi par "Peninsula"), le très bon "Rampant" et ce fameux "#Alive" (chroniqué aujourd’hui) pour ne citer que ceux-là ces dernières années.

Lumière aujourd’hui sur "#Alive" de Cho Il-hyeong qui nous offre des ribambelles de personnes contaminées par un virus et qui vont donner du fil à retordre à nos deux protagonistes piégés dans leurs appartements respectifs.

Alors que nous redoutions au départ de tomber sur un film avec comme unique contenu un jeune homme et un appartement dans lequel il vit retranché (je pense à des films comme "La nuit a dévoré le monde" ou "Berlin undead"), le film de Cho Il-hyeong va heureusement s’ouvrir à d’autres environnements (on sort enfin de l’appartement pour voir ce qu’il se passe ne serait-ce que dans les couloirs de l’immeuble) et à d’autres personnages (pas beaucoup plus mais cela casse une lenteur de narration et un ennui qui commençaient déjà à se ressentir au bout d’une grosse vingtaine de minute seulement).

L’histoire ne casse pas trois pattes à un canard (personne ne me contredira à ce sujet je pense) et s’avère très linéaire mais les quelques petites péripéties (plus ou moins téléphonées) et scènes d’action éparpillées dans le film permettent sans grand mal de nous faire passer un bon petit moment devant notre téléviseur.
Heureusement dirons-nous car le film peinait à démarrer et c’est surtout une fois passée la première demie heure que l’on décide donc de sortir enfin de cet appartement que l’on imaginait déjà être la tombe de notre protagoniste.

Le personnage de Joon-woo est plutôt bien travaillé dans la première partie du film dans laquelle on nous présente un jeune homme bien oisif préférant visiblement passer son temps sur ses jeux vidéo plutôt que de travailler ou ne serait-ce aller chercher des courses pour la famille. Après quelques moments douloureux dus à l’anxiété et à la solitude (visions et hallucinations auditives où il croit entendre ses parents se faire dévorer), Joon-woo va vouloir mettre fin à ses jours jusqu’à ce qu’il fasse la rencontre d’une autre survivante habitant dans l’immeuble d’en face qui va lui redonner goût à la vie et lui donner l’envie de se battre.
Exit le jeune homme fragilisé qui, malgré quelques élans fougueux en début de film (il avait tenu tête à un voisin contaminé en le sortant de chez lui avant de tuer ensuite un contaminé dans le couloir de son immeuble), avait sombré dans la mélancolie et la détresse : place à présent à un homme-courage prêt à se battre contre des hordes de contaminés pour aider sa copine de galère et trouver refuge loin de ces êtres sanguinaires.

A l’inverse, le personnage de Yoo-bin est relativement creux. Nous ne savons pas grand-chose d’elle mis à part qu’elle semble bien débrouillarde (elle vit seule depuis un bon moment sans jamais avoir été mordue), maline (elle confectionne des pièges avec ce qu’elle trouve autour d’elle) et combative (sa petite silhouette et son agilité dans les combats font indéniablement penser à une certaine Hit-Girl dans "Kick Ass"). Mais voilà, nous ne savons que peu de choses à son sujet et cette dernière semble là avant tout dans le script pour redonner du peps à notre héros et mettre en scène des séquences de bagarres et autres courses-poursuite. Bon, c’est toujours cela de pris mais un petit travail d’écriture à son sujet aurait peut-être pu être sympathique car dans ce style de film où tout semble tourner autour de 2-3 protagonistes le soin apporté aux personnages est important.

Le film n’est pas avare non plus en petites incohérences (le manque de réseau dans l’immeuble qui semble revenir une fois dehors quand on tend son portable au bout d’une perche, la facilité pour se sortir d’une horde de contaminés en pleine rue…) ou maladresses dans le scénario (cette séquence sans réel intérêt où Joon-woo et Yoo-bin cuisinent des pâtes, les trente premières minutes quelque peu soporifiques une fois passée l’introduction avec l’altercation avec le voisin contaminé…) mais ce qui fait clairement la différence avec bien des films de contaminés/zombies sur ces dernières année se trouve ailleurs, ni dans le scénario et les personnages mais bien dans l’ambiance et les contaminés eux-mêmes !

Car oui l’ambiance, une fois passées les trente premières minutes de film, est palpable. Les excursions hors de l’appartement, arpentant les couloirs de l’immeuble aux murs tachés de sang à la recherche d’un appartement ouvert, de nourriture ou tout simplement de survivants font leur petit effet, surtout que nous savons les contaminés jamais bien loin, prêts à accourir au moindre bruit.

Avec leur démarche de pantins désarticulés et leurs regards vides et vitreux, ces êtres démoniaques font froid dans le dos et il ne fait aucun doute que nous sommes face à ce qui se fait de mieux en termes de contaminés au cinéma. Rien que cela.

Capables de se renverser tels des dominos mais capables aussi de courir (certes moins vite que des zombies de "Dawn of the dead" mais avec toutefois beaucoup de vivacité et d’énergie) bien que leurs mouvements demeurent quelque peu saccadés, nos contaminés s’avèrent des plus menaçants et sont suffisamment convaincants pour que nous soyons happés lors des scènes de course-poursuite dans les couloirs de l’immeuble où sont réfugiés nos deux jeunes survivants.

La technique est là et c’est indéniable (une ambiance pesante par moments, des scènes d’altercations et de course-poursuites haletantes, des contaminés saisissants et réalistes) mais malheureusement le scénario manque d’originalité et s’avère bien trop linéaire pour réellement marquer les esprits. Voilà ce que l’on pourrait dire de "#Alive" en quelques mots.

Ne boudons pas pour autant notre plaisir car même si le film était quelque peu laborieux par moments (les trente premières minutes, la rencontre entre les deux protagonistes principaux), il a su nettement se rattraper dans sa seconde partie bien plus convaincante (plus rythmée, plus frissonnante aussi).

#Alive | #Saraitda | 2020
#Alive | #Saraitda | 2020
#Alive | #Saraitda | 2020
Bande-annonce
Note
4
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David Maurice