L'AVIS:

"Z Experiments" ("Nazi overlord" de son vrai nom) est un petit film américain inconnu du Grand Public ayant fait son entrée en France sous la forme d’un petit DTV en provenance direct de chez FIP Films.

Pour celles et ceux n’ayant jamais entendu parler de cette firme, FIP films est une société indépendante française d'acquisition et d'édition de films internationaux exerçant depuis 1985. On y trouve un peu de tout dans leur catalogue, qu’il s’agisse de films fantastiques fauchés sans grand intérêt (comme "Yéti", "Lost Colony", "Malibu shark attack", "Mimesis – la nuit des morts vivants", "The circus games"…) ou de longs métrages sympathiques voire même très bons ("The machinist", "The Jane Doe identity", "Veronica", "Abandonnée", le "Faust" de Yuzna, "The communion girl", "Transylmania", "Rage", "Julia X", "Sushi girl"…). Autant dire que nous ne savons jamais vraiment (quoique l’on peut parfois s’en douter…) si nous allons avoir affaire à une bonne bisserie agréable à visionner ou à un film raté de bout en bout au budget rikiki. En tout cas, une chose est sûre : vous pouvez vous faire bien souvent votre propre avis pour pas bien cher soit en regardant gratuitement le film sur Youtube (plusieurs sont disponibles) soit en l’achetant chez des destockeurs comme Noz car beaucoup de leurs films se retrouvent régulièrement dans leurs bacs (c’est le cas de ce "Z Experiments" acheté un euro symbolique par exemple et dont il est question ici).

La parenthèse étant à présent fermée concernant FIP Films, place à présent à ce qui nous intéresse ici : la chronique de ce fameux "Z Experiments", alias "Nazi overlord".

Avec un résumé pareil, on pense forcément à des tas de films aux budgets différents les uns des autres ("Overlord", "Outpost", "Frankenstein’s army"…) mais ayant tous comme point commun de nous plonger dans ces expériences secrètes de Nazis pendant la seconde guerre mondiale, des expériences qui bien évidemment virent dans le fantastique et le surnaturel.

Bon, ici nous n’échapperons pas aux clichés du genre (on fait un bout de chemin un brin longuet dans la forêt pour ensuite se faire passer pour un Nazi pour infiltrer la base, on rencontre le « scientifique fou » et quelques cobayes malheureux, on se retrouve piégés forcément et on finit au premier rang pour les expériences scientifiques…) mais là n’est pas le problème de "Nazi overlord". Non, le souci vient d’ailleurs : la réalisation est chaotique et le casting peu professionnel et bien pauvre, conséquences d’un manque de budget évident.

Car oui : à ces scènes mal filmées et mal cadrées par moments, cette image parfois dégueulasse et ces effets spéciaux très cheap dans les scènes d’action (les flammes tout comme les explosions sont numérisées avec peu de moyens) se rajoute un rythme bien trop long dans la première partie (on se fait royalement chier pendant un sacré moment avant de tomber enfin sur la fameuse base secrète). La réalisation n’est donc vraiment pas au top et souffre d’un budget que l’on juge bien faiblard, ce qui n’épargne pas le casting comme en témoignent ces acteurs peu convaincants (et ce ne sont pas Tom Sizemore - vu dans "Il faut sauver le soldat Ryan" ou "La chute du faucon noir" – ou Dominique Swain - vu dans "Volte/Face" et "Alpha dog" - qui vont sauver le film de Rob Pallatina de la noyade). Des attitudes ridicules, des expressions faciales exagérées ou encore des réactions incohérentes viennent se mêler à des dialogues guère intéressants dont le doublage reste encore un mystère dans sa conception tellement c’est mauvais par moments…

Et pourtant on ne peut pas dire que le scénario soit mauvais. Oui, c’est classique (très classique même) dans toute la première partie mais la seconde moitié de "Nazi overlord" est indéniablement plus intéressante, même si le scénariste ne va pas au bout de toutes ses idées. L’originalité de l’expérience est là, le final est bien pensé, mais certains passages demeurent une vraie énigme me concernant (pourquoi notre scientifique se met-elle à nu pour une expérience si ce n’est pour émoustiller le public masculin au vu de son très beau fessier par exemple ?) et certaines séquences sont balancées avec une facilité extrême (il est si facile de rentrer dans cette base secrète et ensuite d’y voir aussi peu de nazis à dégommer, si simple d’être à la vue de nazis cachés dans les arbres et de ne pas prendre la moindre balle…). Un peu (beaucoup) de gâchis par-ci par-là qui s’avèrent vraiment dommage car cela ne fait que renfoncer un clou déjà bien martelé par la réalisation chaotique décrite un peu plus haut.

Bref, ne nous éternisons pas plus longtemps ici, le principal ayant été dit dans les paragraphes de cette chronique.
Hormis certaines idées scénaristiques originales et bienvenues dans la seconde moitié du film, rien ne va… Il y a tellement mieux à voir dans le catalogue de Fip Films qu’il ne faut pas perdre de temps avec ce "Z Experiments". Et surtout ne vous faites pas avoir comme moi par le verso de la jaquette qui cite un « 3 étoiles » pour Bloody Disgusting (ils sont sérieux nos confrères américains ???) et qui utilise une tournure de phrase maline laissant penser que le film a été produit par J.J. Abrams (dont on cite quelques références bien évidemment…).