Affiche française
Sputnik, espèce inconnue | Sputnik | 2020
Affiche originale
Sputnik, espèce inconnue | Sputnik | 2020
Un film de
Date de sortie
Pays
Couleur ?
oui
Musique de

Sputnik, espèce inconnue

Sputnik

URSS, 1983. De retour d’une mission dans l’espace, une capsule russe se crashe sur Terre avec à son bord un cosmonaute mort dans des circonstances inconnues et un autre, Constantin, devenu amnésique. Ce dernier est alors amené dans une base militaire ultrasecrète et sécurisée pour y suivre de nombreux tests afin de comprendre ce qui a bien pu arriver lors du retour de la capsule sur Terre.
Tatiana, une psychologue alors en plein tourment dans un procès, se voit proposer comme travail de faire toute la lumière sur le cas Constantin en échange de sa totale liberté. Mais très vite, la jeune femme va comprendre que le cosmonaute n’est pas revenu seul de l’espace : quelque chose sommeille en lui, quelque chose qui pourrait bien s’avérer dangereux pour l’espèce humaine…

Sputnik, espèce inconnue | Sputnik | 2020

L'AVIS:

La 28ème édition du Festival International du Film Fantastique de Gérardmer qui s’est déroulée en 2021 en pleine crise de la Covid sous format virtuel aura été l’occasion de découvrir deux bons films russes en hors-compétition, "Superdeep" d’une part et "Sputnik" d’autre part.

C’est sur le second film que va porter cette chronique (celle de "Superdeep" étant également disponible sur note site). Une chronique assez difficile à rédiger dans le sens où le spoiler est difficilement évitable : c’est pourquoi votre aimable serviteur a mis des balises pour annoncer une révélation et ainsi éviter de dévoiler ce qui fait peut-être la plus grande originalité du long-métrage du jeune Egor Abramenko, 33 ans lors de la réalisation de "Sputnik", son premier film.

Alors "Sputnik" c’est quoi exactement ? Un titre d’autant plus intrigant que celui-ci correspond à la fois (selon si on l’écrit "Sputnik" ou "Spoutnik") à une agence de presse multimédia internationale lancée officiellement par le gouvernement russe en 2014, une famille de satellites lancés par l’URSS depuis 1957 ou encore plus récemment un vaccin russe développé lors de la crise sanitaire de la Covid-19.
Difficile donc avec ce titre de deviner quel sera le contexte du film d’Egor Abramenko et c’est tout simplement en lisant le résumé ou en regardant la bande-annonce sur le Net que nous comprenons aisément que nous sommes ici en pleine science-fiction, avec son lot d’étrangetés, de mystères et d’extraterrestres.

Car, sans spoiler (le résumé officiel le laisse sous-entendre fortement et la bande-annonce le dévoile furtivement), c’est bien d’extraterrestre qu’il s’agit ici. Plus précisément d’un parasite extraterrestre [début spoiler] qui se loge dans l’estomac d’un cosmonaute pour y vivre en parfaite symbiose [fin spoiler].
Nous voici donc face à un film de monstre spatial comme nous en connaissons déjà un sacré paquet, que l’on parle de "Alien", "Predator" et autre "The thing" par exemple.
Mais de par sa narration lente et ses aspects contemplatifs et émotionnels, nous rapprocherons plus volontiers ce "Sputnik" d’un "Splice" de Vincenzo Natali (le papa de "Cube" pour celles et ceux qui ne connaitraient pas le monsieur).

Voilà un long-métrage qui attire toute notre attention, que ce soit pour sa narration propre et soignée (mêlant émotionnel, action et science-fiction), sa belle photographie, sa galerie de personnages bien interprétés et suffisamment exploités même si parfois stéréotypés (nous aurons droit au vilain directeur ou encore au scientifique orgueilleux) ou son extraterrestre atypique (aussi bien dans sa modélisation que dans son mode de fonctionnement, nous le verrons plus tard).
La dominante scientifique dans le scénario est également des plus intéressantes et vient apporter un peu plus de crédibilité à cette histoire de SF il est vrai, mais également son lot de rebondissements. Sans rentrer dans des détails du domaine de la biologie qui pourraient faire perdre pied à plusieurs d’entre nous, les explications données par le scientifique de la base militaire et la psychologue Tatiana se suffisent à elles-mêmes et maintiennent ce côté intrigant recherché. Des bribes scénaristiques de nature scientifique qui seront données au fil de l’eau jusqu’à ce final bienvenu.

Et même si certains trouveront le rythme du film assez lent dans sa première partie (nous sommes dans un contexte d’expérimentations, de tests médicaux, qui certes n’est pas des plus remuants), une fois passées les 45 premières minutes, le rythme s’accélère et la narration fait la part belle à notre parasite. En contrepartie, la première moitié qui nous offre quelques révélations sympathiques au sujet de notre extraterrestre (une partie plus portée sur l’aspect scientifique) fera place à une seconde moitié de métrage moins originale (forcément le film perd de sa singularité, une fois la vérité dévoilée sur le cosmonaute Constantin qui n’est bien évidemment pas revenu seul de sa virée dans l’espace vous l’aurez aisément compris), bien plus basée sur l’action (des attaques de notre parasite, un assaut de soldats…) même si les 20 dernières minutes ne manqueront pas de sortir quelque peu des sentiers battus avec sa petite touche émotionnelle finale qui viendra terminer de bien belle façon le film d’Egor Abramenko.

En ce qui concerne notre fameux extraterrestre (bah oui il faut bien en parler un peu), hormis toute l’originalité qui demeure dans son mode de fonctionnement (sa nourriture favorite, sa façon de survivre… Je vous laisse découvrir tout cela en regardant le film !), sa modélisation est vraiment réussie et nous rappelle certains monstres de l’espace gluants/visqueux que nous avons déjà pu voir par le passé dans des films de SF. Son agilité à se mouvoir, sa rapidité quand il s’agit de sauter sur ses proies ou encore son agressivité en font un adversaire redoutable même pour des soldats pourtant aguerris.

C’est conquis que je ressortis donc du visionnage de "Sputnik" lors de la 28ème édition du Festival de Gérardmer. Et le deuxième visionnage, cette fois-ci suite à la sortie BR/dvd du film en France (une sortie très discrète), viendra confirmer tout le bien que je pense de ce premier long-métrage d’Egor Abramenko.
Un film qui vient de nous prouver que le cinéma russe fantastique est bien présent bien qu’assez peu représenté dans le cinéma fantastique contemporain. "Night watch" et "Day watch" ont bel et bien des successeurs bien plus intéressants qu’un "Guardians", en témoignent les deux films du hors-compétition qu’il nous a été donné de voir lors du festival géromois en format virtuel, crise sanitaire oblige, ou encore par exemple "La légende de Viy" vu également à l’occasion de cette même manifestation vosgienne quelques années auparavant, dans un tout autre registre mais toujours dans ce milieu que nous aimons tant : le fantastique.

Sputnik, espèce inconnue | Sputnik | 2020
Sputnik, espèce inconnue | Sputnik | 2020
Sputnik, espèce inconnue | Sputnik | 2020
Bande-annonce
Note
4
Average: 4 (1 vote)
David Maurice