Malignant

Malignant

Depuis que Madison Mitchell a pris le coup de trop par son mari violent Derek, de terribles visions de meurtres horribles viennent la hanter. C’est d’autant plus troublant qu’elle a l’impression d’y assister et que des crimes seront véritablement commis par la suite ! Se sentant en danger alors qu’elle a une nouvelle fois fait une fausse couche, elle demande donc de l’aide à son entourage, dont sa sœur Sydney. Mais quelque chose de malveillant semble la suivre et pourrait être lié à elle depuis le passé…

Malignant | Malignant | 2021

L'AVIS :

Dire que la filmographie de James Wan est inégale mais éclectique, relève de l’euphémisme ! Géniteur des franchises à succès que sont devenues "Saw", "The conjuring" ou encore "Insidious", il a aussi réalisé, entre autres, un énième film de poupée malfaisante "Dead silence", le vigilante movie "Death sentence", mais également un segment de Fast and furious et les deux Aquaman ! Avec Malignant (qu’on pourrait traduire par « malsain », « malfaisant » ou « malin »), James Wan revient à son genre de prédilection : l’horreur. Et très franchement, on aime à le retrouver là car on jubile très souvent devant ses tics de réalisateur touche-à-tout : plan-séquences et mouvements de caméra pouvant donner la nausée, sempiternels jump scares, retournements scénaristiques de dernière minute issus d’on ne sait où, j’en passe et des meilleurs !

Ici, place à la nostalgie avec un film sorte d’hommage à l’épouvante des années 80 avec des clins d’œil à Dario Argento, David Cronenberg, Wes Craven, John Carpenter et même Brian De Palma, il y a pire quand même comme références, non !? Le seul hic et il est de taille, c’est que le réalisateur australien n’a semble-t-il pas tout digéré car l’ensemble sent trop le déjà-vu ailleurs et en mieux ! Ainsi, pendant près d’1h20, on suit les pérégrinations de la pauvre Madison, surnommée Maddie, qui entend des voix dans sa tête, a des visions horribles, alors qu’autour d’elle les cadavres tombent, comme s’il en pleuvait ! Pendant ce temps-là, un duo de flics paraissant toujours à la ramasse mène l’enquête, alors que le casting n’étant pas bien fourni (seule Annabelle Wallis incarnant Madison a joué dans quelque chose de vraiment connu, la franchise "Annabelle" alors qu’on notera l’apparition de Mike Mendez, le réalisateur de "Le couvent" et de "Profanations" !) pédale dans la choucroute en débitant des dialogues insipides dignes des plus belles heures de « Les mystères de l’amour », pour les connaisseurs ! On frôle ainsi la parodie de long-métrage horrifique !

Puis, le miracle eut lieu ! En effet, dans le dernier tiers du métrage, ça devient complètement fou, notamment à partir de la révélation ! Ça avait déjà un peu commencé avant avec une belle scène de course-poursuite entre l’inspecteur Shaw (répondant au doux prénom de Kekoa !?) et le tueur probable, alternant mouvements de caméra nous perdant dans le décor et prises de vue subjective virevoltantes. Toutefois, c’est à partir de la divulgation du lourd secret pesant sur Maddie que ça devient complètement dément, surtout avec la scène au commissariat de police, carrément insensée visuellement parlant avec tous ces morts qui s’amoncellent comme dans un jeu vidéo et remplie d’acrobaties issues des meilleurs Wu xia pian !? Alors quand ce spectacle grand-guignolesque sans aucune peur du ridicule laisse place à un raccord incroyable voire complètement dingue, qui se joue autour de la chute d’un personnage captif, on ne pourra qu’applaudir des deux mains, devant ce long-métrage inégal certes, mais ô combien jubilatoire dans sa dernière partie !

Visuellement bourré de plans inventifs, Malignant, qui est sorti dans une sorte d’indifférence générale, résume à lui seul tout ce qui a fait le sel des précédents films de James Wan, à savoir : le hors-champ mêlé avec le frontal aux effets de caméra tourbillonnants, la représentation des espaces mentaux immersive comme si on y était, les torsions narratives et autres deus ex machina de derrière les fagots. Le seul problème c’est que tout cela est greffé à un récit semblant daté, rappelant trop le cinéma Bis des années 80 lui conférant là un aspect cheap voire expérimental jamais vu ! Au final, malgré son côté foutraque et ses grosses longueurs ce film vaudra surtout pour son dernier quart d’heure carrément hallucinant, mais il aura alors fallu tenir jusque-là !

Malignant | Malignant | 2021
Malignant | Malignant | 2021
Malignant | Malignant | 2021
Bande-annonce
Note
3
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Vincent Duménil