Affiche française
MEANDRE | MEANDRE | 2020
Affiche originale
MEANDRE | MEANDRE | 2020
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MEANDRE

MEANDRE

Prise en auto-stop en pleine nuit alors qu’elle envisageait de mettre fin à ses jours quelques minutes auparavant, Lisa tombe entre les griffes d’un serial killer. Poignardée par ce dernier, elle se réveille dans un grand tube métallique rempli de pièges mortels. Pour ne pas mourir, la jeune femme va devoir avancer dans ce long conduit et passer au travers de ces multiples pièges qui se proposeront à elle.

MEANDRE | MEANDRE | 2020

L'AVIS:

Tourné en anglais et en français en Seine Saint Denis, à La Courneuve plus précisément, "Méandre" est le second long-métrage de Mathieu Turi, après le sympathique "Hostile" sorti en 2017 qui avait été produit entre autres par Xavier Gens.

Mathieu Turi n’est pas un autodidacte ou quelqu’un arrivé là par hasard et ayant pu faire un film uniquement parce qu’il avait récolté un paquet d’argent. Non, notre compatriote a fait ses études à l’Ecole Supérieure de Réalisation Audiovisuelle pour y étudier plus particulièrement la réalisation cinématographique. Fort notamment de deux courts-métrages primés que sont "Broken" et "Sons of chaos", il a ensuite été formé par de grands cinéastes comme Quentin Tarantino ou Luc Besson pour lesquels il a été assistant-réalisateur sur "Inglourious basterds" et "Lucy".

Présenté au Festival de Sitges en Espagne (un incontournable pour les fans de cinéma fantastique car il s’agit là tout simplement du plus grand festival mondial en la matière) le 11 Octobre 2020, puis passé entre autres par le BIFFF (autre festival réputé en Europe, en Belgique cette fois) en Avril de l’année suivante, "Méandre" souffrira de cette période de Covid durant laquelle les cinémas subissaient plusieurs cycles d’ouvertures/fermetures (le film sortira finalement le 26 Mai 2021 dans les salles obscures). Une période compliquée imprévue au moment de la conception du film qui ne jouera pas en la faveur de ce long-métrage français qui connaitra finalement un vrai regain d’intérêt une fois sa sortie sur support laser annoncée.

Une attente qui fut donc récompensée par cette sortie BR/dvd car le film n’était pas proposé par mes cinémas.
Mais voilà, "Méandre" est finalement un brin décevant par rapport au premier long-métrage "Hostile" de Mathieu Turi sur qui j’avais fondé beaucoup d’espoir.

Car même si le film bénéficie de nombreux points forts (que nous détaillerons juste après), il faut bien reconnaître que cette longue métaphore sur le deuil qui nous est présentée ici (je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler) peine par moments à tenir en haleine le spectateur.
Répétitif dans sa narration, on finit par trouver le temps long devant ce film, si bien que l’on en vient à se demander quand ce dernier va vraiment commencer et offrir ce « je ne sais quoi » qui viendra nous sortir de cette histoire redondante et casser cette monotonie qui s’est installée.

Dire que l’on s’ennuie serait quelque peu exagéré toutefois car "Méandre" bénéficie d’un savoir-faire indéniable de son réalisateur-scénariste comme nous allons le voir tout de suite, mais voilà cette histoire de survie dans un conduit interminable (qui de plus tourne en rond…) ne doit son intérêt qu’à ses quelques passages anxiogènes où notre héroïne est confrontée soit à un piège mortel (bien que ces derniers soient quelque peu simples et répétitifs) soit à cet être brûlé qui la poursuit dans les conduits.

Pour autant, il faut bien admettre que la réalisation est très propre. Entre les très beaux jeux de lumière, le travail effectué sur les sons et bruitages ou encore le casting d’assez bonne facture, "Méandre" sent le professionnalisme et n’a rien à voir avec certaines petites productions fantastiques lorgnant tantôt vers le B tantôt vers le Z. Pas de place pour l’amateurisme ici, nous sommes bien face à un film propre et soigné esthétiquement parlant par son géniteur.

Certains passages rythmés (les courses-poursuites haletantes dans le tuyau quand Lisa sera poursuivie par cet homme brûlé menaçant, les contre-la-montres pour éviter de succomber à certains pièges…) et une bonne sensation de claustrophobie permettent de ponctuer le film de certains bons petits moments revigorants. Parfois l’échappatoire semble bien mince, parfois même peine perdue, mais notre héroïne est coriace, combative, et finit toujours pas trouver cette énergie pour s’en sortir et c’est bien cela qui permet de ne pas tomber dans une lente agonie narrative. Des petits passages plein de peps qui, même si pas forcément originaux, vont nous maintenir en haleine jusqu’à ce final qui vient confirmer cette grande métaphore sous fond de science-fiction développée tout au long du film.

Anxiogène (un plafond qui baisse, un bain d’acide qu’il faut traverser, un homme horriblement brûlé qui poursuit inlassablement Lisa de façon vigoureuse, de grands coups de lance-flammes dans le conduit, des lames tranchantes qu’il faut éviter…), "Méandre" l’est donc par moments et ces passages sont clairement réussis et peuvent parfois nous faire penser à du "Cube" ou du "Saw", à la française cette fois-ci.
Un tensiomètre qui se met en route à chaque mise en fonctionnement de ce compte à rebours intégré dans une lampe de poche qui a été comme greffée au poignet de Lisa en guise de bracelet et qui lui annonce un danger à venir dans quelques dizaines de secondes si elle ne trouve pas une parade.

A tout cela s’ajoutent deux-trois effets sanglants plutôt réalistes qui viennent également ponctuer le film de moments frissonnants.

Avec "Méandre" nous sommes vraiment face à un problème de scénario : bien trop longuet et répétitif, manquant clairement de punch et d’originalité, ce dernier parvient toutefois à maintenir (parfois avec un peu de difficulté il faut le reconnaître) le spectateur en haleine grâce à des passages ayant un peu plus de mordant, anxiogènes et palpitants.
La réalisation quant à elle, très soignée (des effets de lumière parfois saisissants, un travail sur le son indéniable), permet également à ce second long-métrage de Mathieu Turi de nous plonger dans cet univers métaphorique mêlant drame, science-fiction et thriller qu’il nous propose là.

On attend de voir son troisième long-métrage intitulé "Gueules noires" avec notamment Samuel Le Bihan. Aucun doute que la réalisation sera léchée mais espérons par contre un scénario plus travaillé et surtout moins répétitif et longuet comme ce fut le cas pour ce deuxième film à la qualité clairement en dents de scie.

MEANDRE | MEANDRE | 2020
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Bande-annonce
Note
3
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David Maurice