Winnie the pooh : Blood and honey

Winnie the pooh : Blood and honey

Abandonnés dans la forêt des Rêves Bleus par leur ami humain Jean-Christophe parti pour l’Université, Winnie l’Ourson et ses amis Porcinet et Bourriquet vont devoir survivre par eux-mêmes. Perdus, désorientés et morts de faim, nos compères vont sombrer dans le cannibalisme et dévorer Bourriquet avant de s’en prendre aux personnes ayant le malheur de croiser leur chemin, animés par cette rancœur qu’ils gardent au plus profond d’eux…

Winnie the pooh : Blood and honey | Winnie the pooh : Blood and honey | 2023

L'AVIS:

"Winnie the pooh : blood and honey" est un film britannique indépendant distribué en France par ESC Distribution et qui connut même en 2023 une sortie en salles bien que le film s’adresse à une population bien spécifique et ciblée.
Prenez en effet un Classique des Studios Disney, à savoir "Winnie l’Ourson", et transformez l’histoire en slasher movie où nos braves bêtes deviendraient des croisements entre des rednecks et des serial killers, prêts à tout pour massacrer toute personne ayant le malheur de s’approcher de leur forêt. Saupoudrez le tout d’un gros brin de naïveté et d’une bonne pincée de scènes sanglantes, le tout cimenté par les clichés propres au genre et vous obtenez là le film WTF auquel nous nous attendions en voyant l’affiche du film et, plus tard, sa bande-annonce.

Et ce que l’on peut dire, c’est que ce long-métrage de Rhys Frake-Waterfield aura fait parler de lui… mais pas qu’en bien. Grand vainqueur des Razzie Awards avec plusieurs récompenses à l’issue de la cérémonie (pire réalisateur, pire scénario…), "Winnie the pooh : blood and honey" aura su se faire sa petite pub et nombreux sont les fantasticophiles (curieux, intrigués) à s’être laissés tenter par les nouvelles aventures de Jean-Christophe (d’ailleurs d’autres longs-métrages de Disney seront transformés en films d’horreur par la suite).

Alors oui, c’est bête et le scénario est à la fois mince, simpliste et bourré de petites incohérences mais la mayonnaise bien qu’imparfaite n’est pas bonne à jeter pour autant, comme le montra notamment le TOP/FLOP 2023 de la Rédaction dans lequel le titre fut cité dans le Flop d’un seul membre de l’équipe (tout le monde n’avait toutefois pas vu le film, je vous l’accorde…).
Tout n’est pas mauvais loin de là, et ce malgré toutes ces attaques contre le film.

Et pourtant le film de Rhys Frake-Waterfield semblait vouloir tendre la joue dès les premières minutes avec son couple de protagonistes quelque peu idiots, non aidés par des dialogues niais au possible. Deux grands dadais qui se retrouvent en pleine forêt à chercher les amis imaginaires de l’un d’entre eux, voyez un peu le tableau… Oui, dès l’introduction, nous savions pertinemment que nous allions avoir droit à un scénario pas très fut-fut et à un casting au ras des pâquerettes.

Hé bien on ne s’était pas trompés : les jeux d’acteurs sont vraiment médiocres (ça hurle, ça pleure et le tout en surjouant presque systématiquement) et les personnages inintéressants au possible.
Ceci dit, un slasher movie ne brille que très rarement par son casting et ses personnages qui généralement servent de chair à canon… Et ici nous pouvons aisément dire que les règles du slasher movie et du survival movie sont bien respectées : une galerie de futures proies comme on les aime (bien sottes et très stéréotypées : nous avons droit aux lesbiennes, à la bimbo, à l’intello…), une station service désaffectée (ça aussi on adore), quelques rednecks, un peu de torture et quelques meurtres graphiques (sur lesquels nous reviendrons après)… Tous les clichés sont là !

Mais voilà, il faut bien l’admettre : certains défauts sont vraiment gênants par moments et nuisent au film de Rhys Frake-Waterfield.
A commencer par les costumes qui sont en rien esthétiques et discréditent nos vilains méchants que l’on veut être de véritables animaux : le masque de Porcinet montre une démarcation avec le torse de l’acteur (bye bye le réalisme) tandis que le masque de Winnie est très rigide et ne laisse pas apparaitre les émotions de notre vilain ourson (nous voyons bien qu’un acteur arbore un simple masque une fois de plus)…

Puis c’est au tour de nombreuses incohérences que nous n’allons pas lister les unes après les autres (au risque de gonfler beaucoup trop le nombre de lignes de cette chronique) et qui gênent là-aussi le bon déroulement du film. Des exemples ? Les filles qui parlent au premier étage, juste au-dessus de Winnie qui visiblement est sourd comme un pot (trop de miel dans les oreilles manifestement…). Une femme qui se retrouve (par chance ?) torturée alors que tout le monde meurt habituellement après avoir croisé Porcinet et Winnie. Une jeune fille qui se laisse tuer dans une piscine alors qu’il suffisait de sortir de l’eau pour échapper à une triste fin vu le rythme mollasson de son agresseur…
Le résumé en lui-même faisait déjà la part belle aux incompréhensions/incohérences (pourquoi Winnie et ses amis deviennent-ils cannibales ? Comment deviennent-ils aussi monstrueux ? Comment ont-ils réussi à construire ce camp en pleine forêt sans que personne n’y prête attention ?...) donc pas de surprise finalement dans ce qui allait suivre durant les 1h10 restantes.

Et pourtant, oui pourtant, je ne peux pas dire que j’ai passé un mauvais moment devant "Winnie the pooh : blood and honey". On en revient à ce fameux paradoxe de début de chronique rappelez-vous.
Aussi médiocre soit le scénario, c’est en effet plutôt rythmé et les 1h20 passent relativement vite : les meurtres s’enchaînent et entre deux mises à mort sanglantes les séquences d’angoisse (l’antre des monstres, le home invasion…) sont là pour nous faire passer un plutôt bon moment, dans le sang et la bonne humeur.

Car oui c’est bien sanglant par moments : écrasement de tête sous un pneu de voiture (avec l’œil qui sort de son orbite en prime), bras cassé, passage dans un broyeur, machette en pleine bouche… Le film ne fait pas dans la dentelle bien qu’il souffre d’un budget restreint (cela se sent dans pas mal d’effets spéciaux).
Et cette ambiance lugubre mêlée à cette impression d’isolement et d’insécurité plutôt bien retranscrite ici, avec également quelques décors bien glauques (l’antre des monstres avec ses seaux de sang et boyaux, ses squelettes suspendus ou posés en position assise…) font leur petit effet !

Alors oui c’est très niais par moments, très souvent mal joué et bourré de petits défauts mais je n’ai pas du tout passé un moment désagréable devant ce film paradoxalement : c’est rythmé, original pour le coup, quelques fois amusant, parfois bien saignant et souvent glauque ! Mais pourquoi donc tant de haine alors ? (…)

Winnie the pooh : Blood and honey | Winnie the pooh : Blood and honey | 2023
Winnie the pooh : Blood and honey | Winnie the pooh : Blood and honey | 2023
Bande-annonce
Note
3
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David Maurice