Maxxxine
Maxxxine
À Los Angeles dans les années 80, Maxine Minx, une vedette de films pour adultes et aspirante actrice, obtient finalement le rôle tant espéré, mais lorsqu’un mystérieux tueur traque les starlettes d’Hollywood, des indices sanglants menacent de dévoiler le sombre passé de Maxine....
L'AVIS :
"Maxxxine" est le dernier volet d’une trilogie écrite et réalisée par Ti West. Même sans avoir vu "X" et "Pearl", on comprend vite l’essentiel de ce slasher. "X" rendait hommage aux films d’horreur des années 70, tandis que le préquel "Pearl" offrait une version sombre et décalée du Technicolor de Douglas Sirk, avec Mia Goth jouant plusieurs rôles. "Maxxxine" s’inspire de divers genres cinématographiques, notamment le film d’exploitation et le film noir, pour offrir une vision sinistre de Los Angeles des années 1980. Ti West utilise des couleurs vives et des éclairages néon pour créer un contraste avec les lieux sombres de l’histoire, rendant aussi hommage au giallo avec un tueur mystérieux et des meurtres graphiques dans des décors éclatants. L’Hollywood de West, loin d’être glamour, alterne entre rues néonées la nuit et décors fades le jour, avec une musique synthétique de Tyler Bates rappelant les films de Mann et De Palma.
Néanmoins, l’intrigue de "Maxxxine" ne se montre pas aussi innovante que celle des films précédents. Tandis que "X" et "Pearl" repoussaient les limites du cinéma traditionnel, «MaXXXine» se contente d’imiter le style sans véritablement innover. Les clins d’œil à "X" et "Pearl" sont intéressants, mais l’histoire reste assez conventionnelle, mélangeant divers genres et créant une atmosphère maîtrisée, sans offrir de véritables surprises.
Le traqueur de la nuit, Richard Ramirez, est en liberté, terrorisant les citoyens qui redoutent de devenir ses prochaines victimes. Parallèlement, les conservateurs s’inquiètent de l’impact des films et de la musique, affirmant qu’ils pourraient entraîner les jeunes Américains vers le satanisme. Cette période est marquée par des images emblématiques, telles que Dee Snider de Twisted Sister, témoignant devant le Sénat sur la question de la censure dans la musique. Dans ce climat, nous retrouvons Maxine Minx, vue pour la dernière fois en 1979, fuyant un tournage de film pour adultes ("X"). Désormais en 1985, elle est à Hollywood, déterminée à se faire un nom au-delà des films pornographiques. La scène d’ouverture la montre en train d’auditionner pour «The Puritan II», une suite d’un film d’horreur. L’intrigue principale suit plusieurs jeunes femmes proches de Maxine, qui sont entraînées vers une fin tragique. Bien que Maxine ne soit pas la meurtrière, deux détectives du LAPD (Michelle Monaghan et Bobby Cannavale) la recherchent pour obtenir son aide. De plus, un détective privé de la Nouvelle-Orléans, engagé par une figure sinistre de son passé (Kevin Bacon), la piste également.
Le personnage de Maxine est captivant par son arrogance et sa détermination à atteindre la célébrité, rappelant des figures emblématiques comme Veronica Lake et Katharine Hepburn des années 1940. Ti West examine la nature destructrice des médias de masse, mais son approche manque parfois de profondeur et d’originalité. Elle évoque les grandes figures des années 1940 comme Veronica Lake et Katharine Hepburn, avec son charisme et sa détermination. Ti West met en avant la nature destructrice des médias de masse, mais son approche manque de fraîcheur et de véritable profondeur.
La trilogie de Ti West se concentre sur Pearl et Maxine, incarnées par Mia Goth, dont les ambitions les poussent à des actions répréhensibles. En explorant leur quête de célébrité, les films interrogent la relation complexe entre sensualité et art dans le cinéma.
Maxine rend hommage à Marilyn Chambers, une figure emblématique du cinéma pour adultes des années 70, notamment connue pour "Derrière la porte verte". Chambers a tenté de se faire une place à Hollywood, mais a souvent été limitée à des rôles dans le cinéma X, malgré ses ambitions. Dans "Maxxxine", le personnage de Maxine porte une tenue inspirée de celle de Chambers dans le film "Rage" de David Cronenberg, soulignant encore davantage le lien entre les deux figures et les défis rencontrés par les actrices de cinéma X pour s’imposer dans le cinéma traditionnel.
La trilogie met en lumière les obstacles rencontrés par ces actrices pour évoluer au-delà du cinéma pour adultes. Malgré leur talent, elles sont souvent freinées par le stigma associé à leurs rôles précédents, illustrant les difficultés persistantes pour celles qui cherchent à transcender le genre du cinéma X.
Dans "Maxxxine", le film rend hommage aux racines du cinéma d’exploitation, en particulier aux films giallo italiens, comme le montre l’utilisation de gants noirs par le tueur, un clin d’œil à "L’Oiseau au plumage de cristal" de Dario Argento. Maxine, en quête de célébrité à travers ce projet de série B, espère se libérer de son passé de star du porno. Le film explore ainsi la frontière entre le cinéma d’horreur et le cinéma érotique. Les références ne s’arrêtent pas là. "Maxxxine" rend également hommage à "L’Ange de la vengeance" (1981) d’Abel Ferrara, en reflétant sa représentation crue et intense de la violence, ce qui amplifie la tension et l’impact émotionnel du film. De plus, "Maxxxine" partage des similitudes avec "Hardcore" (1979) de Paul Schrader, notamment dans la manière dont il traite la transition difficile entre le monde du cinéma pour adultes et celui du cinéma mainstream. Ce parallèle met en lumière les défis rencontrés par Maxine alors qu’elle tente de dépasser son passé de star du X pour accéder à une reconnaissance plus large.
Le personnage du détective privé engagé pour traquer Maxine, joué par Kevin Bacon, fait écho aux détectives sordides des slashers des années 80. Avec un hommage subtil à Chinatown grâce à son pansement sur le nez, ce personnage enrichit la palette des influences que "Maxxxine" intègre, offrant ainsi une réflexion sur les intersections entre différents genres cinématographiques et leurs représentations culturelles.
"Maxxxine" explore de manière critique l’impact psychologique des productions hollywoodiennes sur des esprits déjà instables. En combinant l’éveil sexuel avec des éléments de film noir et une satire mordante, le film met en avant les effets potentiellement nocifs des œuvres cinématographiques et de la culture qu’elles véhiculent. À travers ses choix stylistiques et ses références, Ti West scrute les recoins troublés de l’histoire du cinéma, dévoilant ainsi les influences insidieuses de l’industrie sur les individus et la société.
Malgré l’intérêt des éléments méta et la qualité du casting, ce troisième opus se révèle être le plus faible et le moins audacieux de la trilogie. Le dernier acte, particulièrement embrouillé, soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses, la révélation de l’identité et des motivations du tueur laissant le spectateur dans une confusion persistante..