Affiche française
LAST WILL AND TESTAMENT OF ROSALIND LEIGH - THE | THE LAST WILL AND TESTAMENT OF ROSALIND LEIGH | 2012
Affiche originale
LAST WILL AND TESTAMENT OF ROSALIND LEIGH - THE | THE LAST WILL AND TESTAMENT OF ROSALIND LEIGH | 2012
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Last will and testament of rosalind leigh - the

The last will and testament of rosalind leigh

À la mort de sa mère, Léon retrouve la maison familiale dont il a hérité. Cela ne l'enchante guère car cette maison recèle certains souvenirs qu'il souhaite chasser de sa tête. Une fois entré dans cette demeure, il retrouve tout ce qu'il a cherché à fuir, notamment le fanatisme religieux de sa mère via les multitudes de statues de pierre qui logent au sein de cette maison aux allures de temple. Et à force de fouiller les souvenirs familiaux, il va découvrir de plus en plus de choses sur le passé trouble de sa mère…

LAST WILL AND TESTAMENT OF ROSALIND LEIGH - THE | THE LAST WILL AND TESTAMENT OF ROSALIND LEIGH | 2012

Rédacteur en chef, fondateur et président de « Rue Morgue » ( Le magazine de cinéma horrifique canadien) depuis sa création en 1997, Rodrigo Gudino se lance dans la réalisation d'un long métrage fantastique. Pour cette première incursion, le réalisateur nous offre une curieuse histoire, prenant à contre-courant les modes actuelles du genre (rien que dans l'utilisation de la voix off). The Last Will and Testament of Rosalind Leigh est bel et bien un film fantastique, mais qui explore en amont une réalité universelle : la solitude et le poids psychologique qu'elle draine.

Dans cette œuvre se présentent trois personnages qui se trouvent être de différentes natures mais qui cohabitent au sein de ce marasme émotionnel : le fils désabusé, conservant de sombres peurs issues de son enfance, sa mère décédée qui tente de communiquer avec son rejeton par tous les moyens et la maison, vecteur de tous les souvenirs bénis et malsains. Ce canevas s'assemble au fur et à mesure d'une arythmie hypnotique qui semble happer le spectateur et nous entraîne dans un formidable cauchemar éveillé. Le cadrage d'une précision hallucinante nous saisit d'entrée dans cette histoire où l'absence de communication a détruit nos deux personnages. La voix off délivre un texte sublime et subtil sur l'amour et le regret de la perte de l'être aimé. Le fils seul replongé dans une maison riche en mauvais souvenirs se confronte au sombre secret de sa famille dont l'âge lui permet de saisir le sens. Tous ces éléments s'assemblent, se croisent dans une histoire profondément bouleversante et hypnotique et qui fait la part belle à l'émotion.

Rodrigo Gudino montre en plus ici un don certain pour la mise en scène et la mise en place de son intrigue et parvient à instaurer ce qui manque cruellement aux films d'horreur contemporains : la peur. Le malaise s'instaure par l'attachement immédiat qu'on ressent pour le personnage principal ainsi que le caractère particulier de la demeure. Cette maison magnifiquement filmée est remplie de détails étranges et est envahie de statues de pierre qui représentent l'objet du culte de sa mère : les anges ! De plus, le film arrive à nous immerger dans le malaise d'une manière bien insidieuse. En effet, cette plongée dans cette maison est accompagnée par la détresse de la mère qui en voix off nous offre ses regrets et ses craintes ainsi que le désespoir dû à la perte de son fils. Cette non conversation unique renforce la solitude extrême que ressentent Léon et feu sa mère, et permet à l'irrationnel d'envahir la perception de Léon et nous entraîne dans un environnement où chaque recoin devient étranger et étrange et où le malaise est omniprésent.

Pour un premier film, on aura rarement vu une telle maîtrise de l'écriture scénaristique tellement l'ensemble frappe par sa cohérence implacable. La mise en scène n'est pas en reste car Rodrigo Gudino arrive à réussir un pari fou : il rend visible l'invisible en n'usant d'aucune facilité, il choisit d'offrir un texte cité en voix off par une incroyable présence absente interprétée par une Vanessa Redgrave (BLOW-UP d'Antonioni) en grande forme et d'allier à ça des longs travellings d'une fluidité étourdissante au sein de son étrange demeure. Tant est si bien que l'on parvient à voir et ressentir les émotions de cette mère rongée par le regret et l’incompréhension. Pour finir, il convient de noter une autre grande force de ce long métrage unique : la force émotionnelle terrasse littéralement le spectateur car la solitude est le propre de l'homme et les difficultés de communication avec nos proches sont dans l'ensemble notre fardeau à tous et le film nous renvoie forcément à certaines de nos propres solitudes.

Ce film pourra en ennuyer certains mais en impressionnera beaucoup tant il est aussi ‘’malaisant’’ qu'émouvant, à tel point qu’il se transforme en une expérience sensorielle comme rarement vu au cinéma.

En trois mots je dirai seulement : A VOIR ABSOLUMENT.

LAST WILL AND TESTAMENT OF ROSALIND LEIGH - THE | THE LAST WILL AND TESTAMENT OF ROSALIND LEIGH | 2012
LAST WILL AND TESTAMENT OF ROSALIND LEIGH - THE | THE LAST WILL AND TESTAMENT OF ROSALIND LEIGH | 2012
LAST WILL AND TESTAMENT OF ROSALIND LEIGH - THE | THE LAST WILL AND TESTAMENT OF ROSALIND LEIGH | 2012
Note
5
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Romain Deshayes