Deathstalker
Deathstalker
Afin d'empêcher le roi et sorcier Munkar d'obtenir le pouvoir absolu, un guerrier solitaire, nommé Deathstalker, est envoyé en mission par une sorcière pour trouver une épée magique, troisième objet sacré qu'il faut réunir avec un médaillon et un calice pour obtenir ce fameux pouvoir. Le calice et le médaillon sont déjà en possession de Munkar. La quête du Deathstalker va l'amener à croiser moult ennemis sur sa route et à faire connaissance avec le guerrier Oghris et la belle aventurière Kaira...
L'AVIS :
Le succès de "Conan le Barbare" en 1982 a bien évidemment donné des envies à divers producteurs, qui se sont alors engouffrés dans le genre de l'héroïc-fantasy et de la sword & sorcery, avec plus ou moins de réussite. A cette époque, Roger Corman signe un contrat avec l'Argentine pour coproduire dix films avec les USA. Parmi ses dix films, on trouve de nombreux films d'héroïc-fantasy, dont les deux premiers films de la saga "Deathstalker", qui en comptera quatre, mais aussi "Kaine le mercenaire" (1984), "Les Magiciens du Royaume Perdu" (1985), "Barbarian Queen" (1985), "Amazons" (1986) ou "Stormquest" (1987).
Comme souvent dans ce genre de films, les affichistes nous vendent du rêve et le visuel de "Deathstalker" en est la preuve flagrante. Il donne diablement envie de visionner le film de James Sbardellati et on a déjà hâte de voir cet affrontement entre le héros musclé et ce gros monstre tenant une masse d'arme à pointes. Inutile de vous dire qu'on aura pas vraiment ça à l'identique dans le film. Le héros musclé, parlons-en, c'est l'acteur Rick Hill qui l'interprète et on ne peut pas vraiment dire que c'est une bonne prestation. Bon, déjà, sa coupe de cheveux est plutôt ridicule et ça lui donne un air un peu bovin, à la Red Brown pour les connaisseurs. Niveau musculature, c'est correct et dans la bonne lignée du genre. On est très loin de Schwarzenegger mais c'est pas mal quand même. Qui dit heroic-fantasy dit généralement aventure, péripéties, combats, créatures étranges, magie et jolies filles.
Avouons qu'à ce niveau, "Deathstalker" coche toutes ces cases, c'est juste le budget qui ne suit pas trop. Mais on a de l'action, de nombreuses bagarres et combats à l'épée - qui semblent filmés au ralenti mais qui sont présents quand même - de la magie avec même la transformation d'un homme en femme, des monstres caoutchouteux dont un guerrier homme-sanglier, un méchant roi qui est aussi un sorcier, un peu de gore avec têtes et bras tranchées et même un déchirement de corps à la fin, cette dernier étant attaché aux quatre membres par quatre chevaux. Cerise sur le gâteau, les actrices, nombreuses, se dénudent régulièrement et ne sont pas avares de leur charme. L'héroïne, interprétée par Lana Clarkson, risque bien de faire tourner des têtes vu ses attributs mammaires qui auraient donné envie à Russ Meyer de l'engager dans un de ses films. C'est d'ailleurs grâce à ce film qu'elle fit carrière dans le cinéma bis, avant d'être retrouvée morte dans l'appartement de Phil Spector le 3 février 2003.
L'élément érotique est assez présent dans "Deathstalker", le réalisateur a été plutôt généreux sur ce point. Maintenant il est impossible de nier que "Deathstalker" peine à se hisser à un niveau correct, la faute à un flagrant manque d'argent. Décors en carton-pâte, maquillages qui se voient comme le nez au milieu de la figure, mise en scène anémique, séquences d'action mollassonnes et héros sexiste qui n'hésite pas à se taper toutes les filles qui passent à sa portée sans demander leur consentement, nous sommes bien dans l'univers du kitsch assumé. Après, ce n'est pas déplaisant et si votre niveau de tolérance est assez élevé, vous vous amuserez bien devant ce "Deathstalker" quand d'autres trouveront le film navrant au possible. En tout cas, ça m'a donné tout de même envie de visionner les trois autres suites !