Affiche française
Dark glasses | Occhiali neri | 2022
Affiche originale
Dark glasses | Occhiali neri | 2022
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Dark glasses

Occhiali neri

Un mystérieux tueur assassine des escort-girls et la police reste impuissante à le stopper. L'une d'entre-elles, Diana, réchappe de peu à une tentative de meurtre mais devient aveugle suite à un violent accident de voiture provoqué durant sa fuite. Un accident qui a coûté la vie des parents du jeune Chin, un petit garçon asiatique placé dans un orphelinat. Devant réapprendre à vivre, Diana bénéficie du soutien de Rita, qui travaille dans un association d'aide aux aveugles. Diana noue une solide relation avec le petit Chin mais bientôt, le tueur fait son retour et veut terminer ce qu'il avait commencé...

Dark glasses | Occhiali neri | 2022

L'AVIS :

Alors âgé de 82 ans, Dario Argento se voit solliciter par sa fille Asia pour tourner un nouveau film. Cette dernière a en effet retrouvé un scénario datant de 2002 qui n'avait pu aboutir sous la forme d'un film, la boite de production ayant fait faillite. Cela fait dix ans que Dario n'a plus tourner de film, son dernier en date étant le très sous-estimé "Dracula 3D", un film qui, malgré ses quelques défauts, est tellement supérieur pour ma part à des titres comme "Trauma", "Vous aimez Hitchcock ?", "Giallo" ou "The Card Player". Bref, passons. Réalisateur en fin de course, les fans n'attendent plus grand chose d'un nouveau film de Dario Argento, l'âge d'or de ce génial metteur en scène étant derrière lui depuis de nombreuses années. Reste qu'il est impossible de ne pas s'y intéresser un tant soit peu car même dans ses films les plus mineurs, il y a toujours quelque chose qui retient l'attention, des plans ou une scène qui nous rappelle le formidable compositeur d'images qu'il a été.

La vision de "Occhiali Neri", soit Lunettes noires en français, ne viendra pas rehausser son blason, ni redorer l'aura perdu du giallo, la faute à un scénario assez branlant et franchement anecdotique, notamment en ce qui concerne les motivations du tueur, qui donneraient presque à verser une larme tellement c'est à la limite du ridicule. Mais comme dit ci-avant, il y a toujours quelque chose à retenir d'un film de Dario Argento. Et c'est encore le cas ici. Le premier meurtre au début du film en est le parfait exemple, avec cette escort-girl qui se fait stranguler de manière bien sanglante, avec des effets-spéciaux à l'ancienne très réalistes, le tout sur une excellente partition musicale du Français Arnaud Rebotini, compositeur qui a été choisit par Asia Argento elle-même, et dont les nappes de synthétiseurs nous ramènent dans les années 70 /80, à la grande époque des Goblin, de Claudio Simonetti et consorts. Autre point positif, la prestation de l'actrice Ilena Pastorelli, qui interprète Diana, notre escort-girl qui va devenir aveugle. Le visage, la coupe de cheveux de l'actrice et son physique très sexy m'a fait penser à Barbara Magnolfi, ce qui n'est peut-être pas fait exprès. Elle se montre assez crédible dans la peau de son personnage et délivre de jolies émotions, jouant également la femme effrayée de manière convaincante, la cécité lui imposant une fragilité de tous les instants.

Au niveau des meurtres, ils restent assez classiques mais sont filmés efficacement et se montrent peu avare en ce qui concerne les effusions de sang. On trouve même un gros clin d'oeil canin à "Suspiria" à la fin du film, je vous laisse la surprise. Même Asia Argento, dans un rôle assez anecdotique en fin de compte, s'en sort bien, ce qui était loin d'être le cas dans Dracula 3D. Et puis impossible de nier que Dario Argento sait encore manier une caméra et composer des plans visuellement superbes. La scène de l'accident de voiture qui rend Diana aveugle est superbement chorégraphiée par exemple. D'autres plans font également preuves d'une grande maîtrise technique. Il est donc vraiment dommage que le récit ne soit pas à la hauteur des ambitions et pénalise grandement "Occhiali Neri". Autre point faible, la présence d'un jeune enfant pour accompagner l'héroïne, une figure classique, omniprésente dans le cinéma et qui parfois passe bien, et parfois nous soûle plutôt qu'autre chose.

Pour ma part, c'est la seconde option qui m'a éclaté au visage ici, même si le jeune Andrea Zhang n'est pas en cause. Mais sa relation avec Diana vient phagocyter la majorité du film et ne laisse en fait que peu de place au suspense et au giallo lui-même, tout en donnant, paradoxalement, une profondeur au personnage de Diana, une réelle sensibilité qui s'avère même touchante. Certes, l'histoire est épurée et tente de ne pas reproduire tout ce qui a déjà été fait dans le domaine. Une initiative louable mais qui manque un peu de peps au final et ramollit un rythme déjà pas bien enlevé, mais jamais ennuyeux. Occhiali Neri n'est donc pas sans défauts mais n'est pas pour autant déshonorant, tant est qu'on éprouve une réelle empathie pour son réalisateur. Ce chant du cygne n'est pas à mettre au pilori et s'il ne brille pas de mille feux, loin s'en faut, il reste divertissant et intrigant, sous peu qu'on n'en attende pas trop. C'est en tout cas loin d'être le plus mauvais film de son réalisateur.

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Bande-annonce
Note
2
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Stéphane Erbisti