Holidays

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Voilà huit courts-métrages d’horreur venus rendre hommage ou démystifier - c’est selon -l’esprit festif attendu des fêtes traditionnelles les plus populaires aux Etats-Unis. Comme de coutume, les histoires sont confiées à des réalisateurs différents et ici, ils seront huit (dont Kevin Smith tout de même !). Alors, êtes-vous tentés ?

HOLIDAYS | HOLIDAYS | 2016

D’habitude, la plupart des films à sketches horrifiques proposent des courts-métrages avec une ligne directrice récurrente plus ou moins cohérente et ce Holidays prend comme thème commun les fêtes importantes ponctuant une année calendaire. Ok, pourquoi pas !? Seulement voilà, le titre qui veut tout de même dire « vacances » voire « jours fériés » en français, se plante tout de même un petit peu. En effet, moi, quand je fête la Saint-Valentin, la Saint-Patrick, la fête des mères ou bien celle des pères, je ne suis pas en congés, parfois en weekend mais pas en vacances ! Il aurait tout de même été plus intelligent de nommer ce métrage « fêtes », non !? Déjà avec un concept aussi foireux, je trouve que ça part mal, mais ne soyons pas tout de suite trop négatif, voyons voir la suite en examinant un par un les courts et leurs scripts.

Le premier segment qui s’intitule « Valentine’s day », signé par les quasi inconnus Kevin Kolsch et Dennis Widmyer, narre l’histoire de Maxine, une jeune fille complexée par un physique assez ingrat et donc harcelée par ses coéquipières du club de natation mais amoureuse de son coach (campé par Rick Peters, un mec qu’on a vu dans un milliard de séries mais jamais dans un grand rôle au cinéma), qui est en attente d’une greffe de cœur.

C’est donc la Saint-Valentin qui ouvre le bal. Certes c’est simple mais pas efficace contrairement à l’adage car c’est d'une effarante banalité. Tout est vraiment trop prévisible. Sérieusement, je crois qu’après avoir lu mon résumé et après une minute de visionnage, tout spectateur qui a au moins deux neurones, aura deviné l'intégralité du déroulement de l'intrigue et sa fin, même si l’ultime plan est sympa. Donc sans grand intérêt même si ça se regarde en attendant mieux.

Vient ensuite « St. Patrick’s day » de Gary Shore (''Dracula untold''), un des cinéastes connus du projet Holidays qui, comme on ne s’y attendait pas, met en images une jeune enseignante tombant enceinte le jour de ladite fête, mais de quoi ? Sûrement d’une bestiole qu’elle décide toutefois de garder…

Vous me croirez ou non, mais celui-ci est assez drôle, notamment dans ses dernières minutes et arrive parfois à créer un visuel intéressant avec une tension qui ne fait que monter. Bon ce n'est pas non plus l'extase absolue car c'est bien pompé sur "The wicker man" (l'original de Robin Hardy de 1973) mélangé à "Rosemary’s baby" (de Polanski en 1968) mais vu le niveau affligeant du précédent, il arrive à tirer son épingle du jeu par son humour noir et sa toute fin absurde à souhait. Assez sympa, notamment pour le final.

C’est « Easter » de Nicholas McCarthy (réalisateur de l’assez bon "The pact") qui prend le relai pour la suite, en choisissant la fête de Pâques. Ici, une jeune fille un peu trop curieuse va essayer de découvrir qui apporte les œufs en ce dimanche sacré. Le fera-t-elle à ses dépens ?

Cette troisième intrigue est assez flippante mais un peu trop rapide à mon goût. Elle montre un monstre issu d’un croisement étrange (franchement, fallait oser !) qui même s’il peut sembler ringard de prime abord, est vraiment innovant. Outre l’ambiance qui est parfois angoissante, ce segment propose une réflexion sur la religion et on se dit que le concept aurait pu être développé sur un format beaucoup plus long. Vraiment pas mal.

Adina Smith (son vrai nom étant Sarah Adina Smith) enchaîne ensuite avec « Mother’s day », relatant le récit d’une femme bien embêtée. En effet, cette dernière tombe enceinte après chaque rapport sexuel et ce, même avec le port de trois préservatifs ! Elle décide alors de faire appel à son médecin mais se retrouve coincée en plein désert le jour de la fête des mères avec une sorte de secte remplie de femmes stériles ! Bonjour l’angoisse !

Il s’agit pour moi de l’un des pires courts de cette anthologie. On nous y présente une idée de départ que l’on n'explique pas vraiment, on tourne en rond pendant quinze minutes autour de celle-ci sans rien raconter mais en brodant pas mal et l'on termine par un petit jump scare des familles sortant de nulle part qui n'explique rien et n'a limite aucun rapport avec le début d'histoire qu'on nous a présenté. Sincèrement, c’est un procédé honteux, une véritable arnaque en somme avec une idée rabâchée des centaines de fois car lorgnant grave sur "Rosemary’s baby" déjà mentionné dans cette critique et un récit qui se traîne en longueur avec une fin faisant office d'unique sursaut d’orgueil gore mais prévisible à cent kilomètres ! Qui a dit bidon !?

Après ce « massacre », Anthony Scott Burns nous présente sa vision de la fête des pères avec le bien nommé « Father’s day » où l’on voit une jeune femme qui reçoit, le jour de la fête des papas, un magnétophone accompagné d’une cassette audio venant de son père qu’elle croyait disparu et qu’elle n’a pas donc pas revu depuis son enfance. Sur la bande magnétique, des instructions sont laissées par ce géniteur trop longtemps absent, peut-être pour le retrouver, qui sait ?

Du début à la fin, on est étrangement captivé par cette histoire d’enquête sur un papa soi-disant disparu, qui est la plus originale de l’anthologie et que l’on verrait bien adaptée en un plus long format. La tension monte petit à petit pour se terminer dans un étrange bâtiment où tout va se jouer et être révélé. Puis, patatras, un élément vient saborder l’ultime plan alors que ce segment aurait pu/dû être le meilleur du lot. « Pourquoi » ? a-t-on envie de demander au scénariste ?

C’est alors au tour du chevronné Kevin Smith ("Tusk" notamment) de présenter sa fête, et ce ne sera ni plus ni moins que celle de « Halloween » dans un court éponyme : on se dit de fait que l’on va avoir le droit ici à une petite pépite. Celle-ci expose les divergences, un soir d’Halloween, entre une sorte de mac et des jeunes filles bossant pour lui via des webcams devant lesquelles elles s’exposent aux yeux de messieurs pervers.

Outre le fait qu'il n'a quasiment ou presque aucun rapport avec la fête précitée, la stupidité générale de l'ensemble de ce court et l’antipathie du personnage principal ainsi que la superficialité des faire-valoir empêchent toute empathie. C’est très mauvais et n’a vraiment aucun intérêt. On se dit alors que ce segment aurait gagné en nous surprenant davantage ou en en étant beaucoup plus original mais surtout que Kevin Smith est plus à son aise pour les longs-métrages et heureusement !

Scott Stewart (honnête réalisateur de "Priest" et "Dark skies") entre ensuite en action avec « Christmas », que l’on traduira, même avec un niveau d’anglais de primaire, par « Noël » ! Ici, un père de famille va tout faire pour acheter à son fils des lunettes virtuelles dernier cri le soir de Noël, mais il va voir des choses plus qu’étranges, une fois qu’il les aura essayées…

Cette partie avec un Seth Green ("La main qui tue" ou bien Oz dans la série "Buffy contre les vampires") que l’on avait pas vu à pareille fête (admirez un peu le jeu de mots !) depuis longtemps, part d’un postulat plutôt sympa avec cette paire de lunettes permettant de voir les perversions de son prochain et, une fois la première scène passée, on a vraiment envie de voir où elle va nous emmener. Malheureusement,ellel ne nous conduira pas bien loin tant la suite est incohérente, prévisible et sans aucune tension. Quant au plan final, il est tout bonnement ridicule. Bref, très moyen !

On finit par « New year’s eve » d’Adam Egypt Mortimer (c’est quoi ce prénom sérieux !?) avec ce couple de losers qui s’est rencontré sur Internet et qui va s’offrir une soirée du Nouvel An inoubliable !

Certes, l’histoire est assez prévisible, mais c’est relativement drôle et nanti d’une fin qui clôture bien l’ensemble car c’est un bon retournement de situation auquel nous assistons là ! Et puis quel plaisir de retrouver la ravissante Lorenza Izzo ("The green inferno", "Knock knock"), madame Eli Roth à la ville, toujours aussi badass et déjantée !

Ce long-métrage anthologique est, comme tous les films à sketches horrifiques, très inégal. La plupart des segments souffrent d'un gros problème : la fin. Soit celle-ci est trop rapide, soit elle arrive comme un cheveu sur la soupe et n'a donc rien à voir avec ce qui s'est déroulé devant nos yeux juste avant. Dommage, car il y avait du potentiel, dont l'histoire entre la jeune femme et son père, la plus captivante à mon sens. Donc, si l’on fait la moyenne des courts, l'ensemble est plutôt banal car je suis souvent resté sur ma faim. Pour faire court, c’est un peu comme si on regardait à chaque fois des histoires différentes sans lien réel et qu’au terme de chacune on se disait : « Et alors, c’est ça la fin ? ». Avouez que c’est tout de même frustrant !

HOLIDAYS | HOLIDAYS | 2016
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Note
3
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Vincent Duménil