Affiche française
HIDDEN 2 | THE HIDDEN 2 | 1993
Affiche originale
HIDDEN 2 | THE HIDDEN 2 | 1993
Un film de
Scénario
Date de sortie
Pays
Couleur ?
oui
Musique de

Hidden 2

The hidden 2

Quinze ans après les aventures d'un horrible et belliqueux extraterrestre vaquant de corps en corps pour anéantir la race humaine, alors que Lloyd Gallagher et Thomas Beck, de compétents policiers, veillaient au grain, la fille de Beck, Juliet, va faire équipe avec un agent venu sur Terre découvrir ce qui est arrivé à son ex-partenaire. Pendant ce temps, l'atroce créature est parvenue à changer d'enveloppe corporelle et à donner naissance à plusieurs êtres. Ceux-ci se sont développés dans un entrepôt jusque-là désaffecté et s'apprêtent à sortir de leur hibernation alors que des lascars décident d'organiser une immense rave dans ce lieu soi-disant déserté. Est-il alors trop tard pour que Juliet et son acolyte stoppent, à temps, la prolifération des méchants aliens ?

HIDDEN 2 | THE HIDDEN 2 | 1993

Le premier quart d'heure du film est vraiment bien et pour cause : on est en train de regarder des archives du premier opus de cette franchise (les dernières minutes, pour être précis) dans lequel jouait Kyle MacLachlan interprétant Lloyd Gallagher ! Mais voilà, dans la suite du classique "The hidden", pas de Kyle mais plutôt un héros mièvre répondant au doux et ô combien inspiré nom de MacLachlan ! Si ça, ça ne vous donne pas envie de voir Hidden 2, je ne sais pas ce qu'il vous faut !

Une fois le début du film passé, après avoir en plus dû subir un générique des plus longs, on tombe dans l'ennui le plus profond puisque c'est très simpliste et ça a un air de déjà-vu. Pourquoi ? Ben parce que c'est encore une fois un chien qui sert d'hôte temporaire au parasite extraterrestre et que cela avait déjà été vu dans le métrage original ! L'histoire est ici censée se passer 15 ans après les faits relatés dans "The hidden" et depuis, la fille de Beck, le flic ami avec le gentil alien Kyle, s'est accoquinée avec un autre sympathique extraterrestre venu sur Terre contrecarrer les plans du survivant et de sa progéniture. C'est assez problématique pour faire un bon film ça Madame. Pourquoi ? Ben parce que c'est pratiquement la même chose (à part la pseudo romance à deux francs six sous) que dans le long métrage avec Kyle MacLachlan ! Sauf que là, plus d'humour noir ou d'effet de surprise dû aux gadgets utilisés et que le casting, pour sa part, est affligeant tant les acteurs (et ce, tous réunis) n'ont pas plus de charisme qu'une huître. J'avoue que là, c'était vraiment difficile d'assister à ce film aussi poussif, reprenant, mais à mauvais escient, toutes les ficelles du premier du nom pour en faire une série Z pathétique au possible. Alors pourquoi l'avoir réalisé et produit me direz-vous la bave aux lèvres ? Ben tout simplement parce qu'au début des années 90, il est de bon ton de produire des séquelles pour récolter un max de thunes (cf. la série des Freddy et autres "Critters" et "Ghoulies"). Seulement là où le bât blesse, c'est qu'ici le budget est riquiqui, donc on va faire de ce Hidden 2 un direct-to-video avec des stockshots du premier opus comme ça, ça nous coûtera moins cher. Et puis on va prendre un réalisateur quasi inconnu (Seth Pinsker, mais qui est-ce ?) et s'entourer d'un casting de haut vol (non, là je déconne) : Kate Hodge (vue dans "Massacre à la tronçonneuse 3") et Raphael Sbarge (on peut faire plein de jeux de mots marrants avec son patronyme !) tenant un des premiers rôles dans l'inénarrable "Carnosaur". Et puis comme on est vraiment à sec, on va feinter. On n'a pas pu se payer Michael Nouri ? Pas de problème, puisque l'on va affubler l'acteur censé jouer Tom Beck 15 ans après d'un maquillage super grossier en avançant un argument vraiment pas finaud (le corps de l'hôte ne peut supporter trop longtemps l'entité alien). On ne peut pas tourner trop de scènes d'action ? Là non plus, pas de souci puisque notre ami Pinsker, qui est très malin, a vu "Starman" de l'illustre John Carpenter et va, lui aussi, octroyer au film une histoire d'amour entre les deux principaux personnages ! Mais voilà, l'interprétation calamiteuse des acteurs et l'insipidité des dialogues font que la mayonnaise ne prend pas du tout. On n'a pas non plus les moyens de créer une horde de créatures (je rappelle quand même que le film est sous-titré : la prolifération…) ? Pas de panique puisque l'on va laisser les monstres dans leurs cocons et n'en montrer qu'un à l'écran. D'ailleurs ce dernier peut désormais se balader tranquillement sans heurts et ressemble à une araignée géante alors que dans "The hidden" l'alien était très vulnérable hors du corps de son hôte et qu'il avait plutôt l'apparence d'une limace géante !?

Y a-t-il toutefois quelque chose à sauver dans ce naufrage ? Ma foi, si on ne joue pas trop les fines bouches, on peut dire que la musique n'est pas trop mal et que l'équipe a même eu l'audace de changer la partition des 15 minutes de stockshots du début pour garder plus de cohésion avec la suite de l'histoire. Si ce n'est pas faire preuve de professionnalisme ça, ma bonne dame, je vous demande ce que c'est !


"The hidden" était un petit film de science-fiction des plus efficaces, d'ailleurs les spécialistes en la matière ne l'ont pas bombardé de récompenses pour rien (notamment le Grand Prix du festival d'Avoriaz en 1988). On pouvait donc être en droit de s'attendre à une suite potable même frisant la série B, on n'est pas si difficile que ça quand même ! Seulement voilà, Jack Sholder, le réalisateur du premier épisode est, lui, un bon artisan du film de genre. Mais il n'est pas là, c'est alors, pour le coup, la grande catastrophe : le scénario est stupide, les personnages sont fantomatiques et il n'y a aucune alchimie entre les protagonistes (ce qui la fout mal pour des héros supposés vivre une histoire d'amour !), les effets spéciaux sont minables voire inexistants (Pinsker manie d'ailleurs l'ellipse avec perfection puisque l'on n'assiste pratiquement jamais au passage de l'alien dans un corps humain par la voie buccale). Bref, vous l'aurez aisément compris, on a ici un film digne d'être récompensé aux Razzie Awards, distinguant chaque année les pires acteurs, scénaristes, musiciens, réalisateurs et films produits par l'industrie cinématographique ! Alors faites vous plaisir, visionnez l'original deux fois de suite au lieu de voir cette immondice, c'est un conseil !

HIDDEN 2 | THE HIDDEN 2 | 1993
HIDDEN 2 | THE HIDDEN 2 | 1993
HIDDEN 2 | THE HIDDEN 2 | 1993
Note
1
Average: 1 (1 vote)
Vincent Duménil