Maneater
Maneater
Pour remonter le moral de Jessie, qui vient d'annuler sa lune de miel suite à une rupture avec son fiancé, un groupe d'amis décide de venir avec elle dans un lieu paradisiaque pour passer du bon temps. Après avoir été déposé en bateau sur une île, le groupe va devenir la proie d'un grand requin blanc, qui a déjà quelques victimes à son actif, dont la jeune fille d'Harlan Burke, un ancien capitaine qui ne vit plus que pour se venger du squale...
L'AVIS :
Y'a t-il une année dernièrement qui n'a pas vu débarquer sur les écrans de cinéma ou de télévision un shark movie ? Depuis "Les Dents de la Mer" en 1975, on ne compte plus les films mettant en vedette des requins de toutes sortes, dont la fameux requin blanc bien sûr. En 2022, Justin Lee décide justement de faire de ce dernier le méchant prédateur de son film "Maneater", et vu ses intentions de départ, à savoir faire un bon film de suspense qui ne soit pas trop divertissant mais plutôt stressant, on se dit qu'on tient peut-être là un bon film de requin justement, qu'on pourra ranger à côté de "The Reef" (2010) ou "Instinct de survie" (2016).
Manque de bol, "Maneater" ne répondra pas à nos attentes, la faute à un budget minimaliste qui contraint le réalisateur à user d'images de synthèse plus que de raison et surtout au rendu pas franchement réussi. Franchement, rendez-nous les requins à l'ancienne de Jaws ou de La Mort au Large plutôt que ces ignominies en synthèse. Parce que les effets sont ratés la plupart du temps et qu'on les voit comme le nez au milieu de la figure. Quand on a un budget conséquent, pourquoi pas à la rigueur, mais là, ce n'est pas le cas ou les attaques du squale sont vraiment moches et en deviennent risibles. Ajoutons à cette pauvreté synthétique une histoire vue et revue, qui n'offre aucune surprise ni rebondissement, et qui ne sert au final qu'à offrir au requin un nombre de victimes conséquent. C'est bon, on en a marre de la pauvre fille qui vient de se faire plaquer et dont les amis vont tenter de la dérider en l'emmenant dans un endroit paradisiaque que va venir noircir un requin bien sûr, transformant les fameux amis de la pauvre héroïne en chair à pâté. Les gens ont beau critiquer "En eaux troubles" avec Jason Statham, je préfère cent fois ce dernier que ce tristounet "Maneater".
Outre l'héroïne dont le moral est à plat (Nicky Whelan) et ses amis fêtards, on a le cliché du vieux loup de mer qui en a marre que les autorités locales ne fassent rien contre le prédateur à aileron et qui décide d'aller l'attaquer sur son territoire. Un clone de Quint donc, la classe en moins. Notre homme s'appelle ici Harlan Burke, il est interprété par Trace Adkins et il s'en va chasser le grand requin blanc au fusil à pompe, tout seul, comme un grand. Bah voyons. Pire que tout, sa dernière réplique à la fin du film, quand un homme vient lui demander de l'aide car sa station balnéaire est la proie d'un requin et qu'il répond "il va nous falloir un plus grand bateau" ! J'aime bien d'habitude les petites références ou les clins d'oeil aux classiques du genre mais là, franchement, c'était too much.
Reste de beaux paysages, des filles en maillot de bain dont on se contrefout royalement, un nombre d'attaque de requin correct, certains plans avec un requin construit en dur qui ne vaut pas mieux que les effets en CGI mais quand même, un final what the fuck irréaliste au possible (enfin moi je trouve...) et puis c'est tout. C'est mou du genou, ça recycle à donf tout ce qui a déjà été vu ailleurs, y'a jamais de tension et on finit par s'ennuyer plutôt qu'autre chose. Bref, "Maneater" ne redorera pas la sharksploitation...