Malibu shark attack
Malibu shark attack
A Malibu, en Californie, tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais c’est sans compter sur l’activité sismique de la région qui, non contente de faire remonter à la surface des requins lutins, va provoquer un tsunami qui va noyer une bonne partie de la région, permettant ainsi aux prédateurs d’agrandir leur nouveau terrain de chasse...
Aaaah, Malibu...Un nom qui évoque inévitablement une vision enchanteresse : celle de corps féminins en maillot de bain rouge, parcourant au ralenti les plages, une grosse bouée rouge à la main et deux autres grosses bouées sur la poitrine. Oui Malibu, c’est avant tout Pamela Anderson et David Hasselhoff et leurs sauvetages en mer. Seulement, cette vision idyllique va être gâchée par plusieurs éléments : Pamela Anderson et David Hasselhoff ont quitté la plage, remplacés par une brochette de jeunes qui n’ont pas grand chose à leur envier au niveau intelligence ou physique, reprenant l’éternel cliché des personnages beaux et cons ; et surtout, il y a des requins dans la mer ! L’imagination des producteurs de téléfilms mettant en scène ces prédateurs marins étant sans limite, je m’étonne de ne jamais avoir pensé à cette combinaison si allèchante sur le papier : Alerte à Malibu + Shark Attack. Pourtant, après des "Sharks in Venice", des "Shark Attack 3" ou des "Mega Shark versus Giant Octopus", ça paraît logique. Enfin, d’un certain point de vue...
Mais comme à Malibu ils ne font jamais les choses normalement (non mais franchement, courir au ralenti...), ils vont avoir une espèce de requin qu’on n’a jamais, à ma connaissance, aperçu dans un film de squales : le requin lutin. Aussi, pour vous épargner d’aller vérifier ailleurs, et aussi parce que ça fait des lignes faciles pour ma fiche, je vais vous parler de cette magnifique espèce. Le requin lutin est l’unique représentant des mitsukurinidae. Poisson particulièrement abondant au Crétacé, il vit encore actuellement et se rencontre généralement autour de 300 à 600 mètres de fond. Autant vous dire que vous avez peu de chance de tomber dessus. Un problème pas si anodin que ça, puisque ça empêche toute utilisation d’images de documentaires, et entraîne donc une utilisation à outrance d’images de synthèse ratées, surtout que le réalisateur a l’air super fier de ses créatures. Ce requin d’environ 3 mètres se caractérise principalement par un museau allongé en forme de lame et une mâchoire protractile, qui lui donnent un aspect vraiment étonnant, expliquant peut-être son nom de requin lutin. Cette explication étant aussi claire que la mer au Touquet, la capture tirée du film et montrant l’animal en action vous éclairera sans doute un peu plus. En bref, le requin lutin n’est pas moche, il n’a juste pas le physique facile.
Evidemment, pour justifier la présence d’un tel requin sur les plages de Malibu, il fallait une explication solide. Ou au moins ambitieuse. Et c’est donc l’activité sismique, suivie d’un tsunami, qui permet de retrouver, en toute logique (?) ces créatures s’attaquant à nos protagonistes. On notera quand même l’efficacité des sauveteurs de Malibu face à la menace du tsunami : quand ils n’en profitent pas pour faire un tour en jet-ski ou admirer un de nos requins fraichement abattu, ils conseillent aux personnes présentes sur la plage de se réfugier sur le parking pour être en sécurité, et finissent par manquer de temps et donc se réfugier dans une cabane de sauveteurs (la seule de tout Malibu, apparemment), qui résistera miraculeusement à "une vague plus important que celle de 2004 en Indonésie". Dès lors commencera le siège de ladite cabane par les requins, alors que le synopsis du film me laissait déjà imaginer des requins nageant entre les maisons et dévorant les malheureux surpris par le raz-de-marée...Nous assisterons donc à la place pendant une bonne partie du film à la lutte de ces personnages pris au piège...
Nous n’échapperons pas aux éternels stéréotypes : les sauveteurs musclés et sans cerveau, la fille mignonne et conne, le couple séparé, les futurs mariés, le nouveau petit ami...Si certains étaient tout désignés à finir en brochettes pour les requins, il faut bien avouer que certains survivants surprennent, ce qui est une bonne chose. Ce qui surprend aussi, c’est le mélange entre omniscience et stupidité ultime de ces personnages. Quelques exemples en vrac : à plusieurs reprises, alors même qu’ils ne sont pas encore conscient de la présence des prédateurs, les personnages réagissent comme s’ils savaient qu’ils étaient là : un personnage tombe à pic pour en sauver un autre, sans lui poser de question, et un autre sort le fusil sans qu’il ne lui soit possible de savoir sur quoi il pourra bien tirer ; de l’autre côté, les survivants ne se rendront jamais compte qu’ils auraient été davantage en sécurité sur le toit de la cabane...Les requins ne sont pas en reste, et semblent tellement doués d’intelligence qu’ils nagent au ralenti lorsqu’ils s’approchent d’un personnage dont la mort n’est pas prévue par le scénario....
Ces situations souvent grotesques cotoient néanmoins des moments vraiment jouissifs. Si les attaques des requins sont particulièrement molles, on pourra aisément se rabattre sur les moyens mis en oeuvre par les protagonistes pour les combattre. Sans vouloir gacher le plaisir à ceux qui voudront voir le film, j’évoquerais simplement l’utilisation d’une tronçonneuse, lors d’une dernière partie rappelant immanquablement "Peur Bleue"...Bien sûr, ces rares moments funs ne font pas oublier la médiocrité du reste du film, mais laissent une impression finale agréable, d’autant que le film reste rythmé. On notera également que le réalisateur a, pendant toute la première partie du film, tendance à commencer ou à finir ses plans par des zooms sur les fesses des filles de la plages. Des plans dont l’intérêt cinématographique est limité, mais hé ! nous sommes à Malibu, et à Malibu les filles sont sexy !
Malibu Shark Attack est donc un téléfilm très moyen, mais plutôt agréable à regarder pour un amateur de shark-movie. Passé l’amusement dû à la rencontre improbable entre la célèbre série et le film de requin, et l’étonnement lié au physique du requin lutin, il ne reste certes pas grand chose, mais cela reste suffisamment rythmé et maladroit pour passer un moment sympathique.