Jeepers Creepers Reborn
Jeepers Creepers: Reborn
Le festival Horror Hound organise son tout premier événement en Louisiane, où il attire des centaines de geeks, de monstres et de fans d'horreur purs et durs de partout. Parmi eux se trouvent Chase et sa petite amie Laine, se sentant obligée de l’accompagner. Mais à l'approche de l'événement, cette dernière commence à avoir des prémonitions inexpliquées et des visions troublantes associées au passé de la ville, et en particulier à la légende locale, celle du Creeper. Alors que le festival débute et que le divertissement sanglant devient frénétique, Laine pense que quelque chose de surnaturel a été convoqué et qu'elle en est la source…
L'AVIS :
Jeepers Creepers Reborn relevait le défi colossal de redémarrer une franchise quelque peu controversée, notamment après le fiasco du médiocre "Jeepers Creepers 3". Toutefois, confier ce projet à Timo Vuorensola, réalisateur du surcoté et donc pas terrible "Iron sky" ne constituait pas l’idée du siècle ! Néanmoins, le premier quart d’heure avec le camion sinistre et déglingué du Creeper revenu à la vie après ses 23 ans de sieste, trimbalant probablement sa réserve de cadavres et qui arrive à son repaire avec le fameux trou (métaphorique) par lequel on y entre avec des témoins oculaires fortuits pouvait rappeler les meilleurs passages de la franchise, mais hélas, ce sera bien tout ! Car effectivement, ce Jeepers Creepers Reborn est, comme son prédécesseur, un mauvais film !
Commençons d’abord par ce qui saute aux yeux : ce dernier épisode de la saga est horrible à regarder ! Non pas qu’il fasse peur comme le premier et très réussi film de la franchise, non, c’est juste que les effets spéciaux sont pitoyables ! Les critiques qui évoquaient les terribles CGI dans ce film ne plaisantaient pas, c’est assez atroce dans l’ensemble ! Pourquoi ? Tout simplement parce que cela fait très bon marché, notamment les arrière-plans qui forcément irritent les pupilles et dont l’usage est, ici, abusif.
Passons sur les effets spéciaux, car après tout il ne faut pas se fier aux apparences et le fond est peut-être mieux que la forme ! Mais que nenni ma bonne dame ! C’est bien simple, Jeepers Creepers Reborn propose un script trop brouillon fourmillant d’événements aléatoires faisant avancer l’intrigue, laquelle nous amènera finalement dans une maison abandonnée où un petit groupe d’individus hétéroclites devra faire face au croquemitaine cannibale dans un jeu du chat et de la souris assez pénible à suivre, tout comme les flashbacks prévisibles servant uniquement à combler les trous béants de l'intrigue.
Autre pierre ajoutée à l’édifice de ce beau ratage, c'est le jeu des acteurs. Leur interprétation sans nuance, notamment celle du petit ami de l’héroïne cabotinant à mort et roulant des yeux comme pas deux, est à proprement parler abominable ! Il faut dire aussi que l’atrophie du scénario n’aide pas : protagonistes clichés au possible et sans aucune profondeur, individus aux comportements stupides qu’il est étonnant que certains d’entre eux puissent survivre aussi longtemps, dialogues insipides voire débilitants, rien ne va ! À ce titre, l’acteur Jarreau Benjamin fait difficilement oublier Jonathan Breck dans le rôle du boogeyman ! Et ce n’est pas la présence au casting de Timo Vuorensola himself et de Dee Wallace ("Hurlements" ou "Cujo") au visage méconnaissable qui vont redorer le blason de cette immondice horrifique tant leurs prestations anecdotiques ne resteront pas dans les mémoires !
Ajoutons également que faute de budget conséquent, le Creeper n’est plus aussi monstrueux qu’avant avec son look à la limite du Sans-Domicile Fixe. En clair, il a plutôt l’air grossier au lieu d’être effrayant ! De plus, il semble comme privé de la violence qui a contribué à le rendre aussi célèbre, si bien qu’il s’apparente à un individu lambda comme tapi dans l’ombre, pas très menaçant et, au final, extrêmement gênant. Notons quand même qu’il est impliqué dans des bagarres et a besoin de l’aide d’autres humains (ici une sorte de secte le vénérant) pour obtenir de la nourriture ! L’essence même de ce personnage emblématique semble avoir donc été trahie car Sean-Michael Argo, le scénariste, n’a semble-t-il pas compris sa logique et son univers, dommage !
Ainsi, c’était peut-être un défi trop grand à relever que de faire renaître cette saga pour le réalisateur moyen qu’est Timo Vuorensola. Malgré un début sympathique et prometteur rappelant le premier opus avec l’antre du monstre, ce dernier épisode est, à l’image du précédent, médiocre : l’intrigue est ridicule, les trois quarts des effets spéciaux sont catastrophiques, le jeu des acteurs est navrant alors que le Creeper a perdu de sa superbe. Cette soi-disant renaissance sonne plutôt le glas d’une franchise avec pourtant un potentiel de dingue qui, à l’instar de celle de "Phantasm" sombrera dans la médiocrité la plus vile ! Non, vraiment, il faut que Timo Vuorensola, au même titre que Victor Salva d’ailleurs, arrête de faire du cinéma car ce film est encore plus mauvais que le précédent pourtant de sinistre mémoire. Souhaitons alors qu’il ne faille pas attendre plus de vingt-trois ans pour que le Creeper reprennent des forces et montre à nouveau son vrai visage !