Affiche française
INNKEEPERS - THE | INNKEEPERS - THE | 2011
Affiche originale
INNKEEPERS - THE | INNKEEPERS - THE | 2011
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Innkeepers - the

Innkeepers - the

Alors que l’hôtel dans lequel ils travaillent s’apprête à fermer ses portes, Luke et Claire, les derniers employés de l’établissement, comptent bien profiter des derniers jours d’existence de cet endroit pour percer les mystères qui entourent ce dernier.
En effet, l’hôtel a été le théâtre d’un suicide par pendaison il y a plusieurs décennies en arrière et on raconte que le fantôme de la défunte rôde dans les couloirs…

INNKEEPERS - THE | INNKEEPERS - THE | 2011

Après un début de carrière très poussif ("the roost", "trigger man", "cabin fever 2"), le réalisateur américain aux multiples casquettes Ti West a véritablement commencé à faire parler de lui avec les films "the house of the devil" et "the innkeepers" (même si son meilleur film demeure à ce jour selon votre cher rédacteur "the sacrament", bien moins médiatisé cependant que ses deux aînés…). Présentant également des segments sur les projets "V/H/S" et "abc of death", tout en passant par la case acteur dans le très bon "you’re next" d’Adam Wingard, Ti West semble être sur tous les fronts depuis 2009 et beaucoup attendent aujourd’hui impatiemment ses nouvelles réalisations.

Revenons aujourd’hui, par le biais de la présente chronique, sur l’un des films qui a permis à notre ami du Delaware de se forger un nom dans le cinéma fantastique : "the innkeepers". Film de maison hantée et de fantômes / spectres en veux-tu en voilà, ce cinquième film de Ti West mérite-il donc cette étiquette de « grand film d’horreur » que beaucoup lui collent? Réponse dans les quelques paragraphes qui suivent…

Autant l’annoncer d’emblée, même s’il possède des qualités indéniables, "the innkeepers" n’est pas exempt de défauts, loin de là même. L’un des principaux reproches que nous pourrons faire à l’égard de "the innkeepers" est le même que celui qui avait déjà été formulé lors de la sortie de "the house of the devil", le précédent film de Ti West : un manque de rythme et des lenteurs bien trop présentes dans les 45 premières minutes du film.

En effet, très vite l’ennui se fait ressentir et les premiers regards vers nos montres ou téléphones portables deviennent tentants. Plongés dans un hôtel quasi vide en compagnie de deux employés et leurs deux-trois clients de passage, il est clair que l’animation n’est pas trop au rendez-vous.

Une première partie semblant faire la part belle à l’humour avec quelques dialogues amusants, des situations prêtant à sourire bien plus qu’à rire et surtout deux-trois jump scares bienvenus (et paraissant se moquer gentiment de ces effets faciles qu’utilisent bon nombre de réalisateurs pour faire sursauter le public généralement dans ce genre de film traitant de spectres, maisons hantées et autres esprits).
Bien que ces petites touches d’humour soient éparpillées un peu partout dans la première partie du film, soyons francs ces dernières ne suffisent cependant pas à nous tenir en haleine.
Les acteurs sont plutôt convaincants il est vrai et les personnages sont bien travaillés mais il manque clairement dans cette première partie du peps, un peu de tonus pour nous amener vers une seconde et une troisième parties bien plus attrayantes.

Car "the innkeepers" c’est ça : une première partie axée sur l’humour (qui fait par ailleurs office de présentation des personnages, de l’hôtel et des faits passés), une seconde partie voyant apparaître quelques éléments fantastiques et surnaturels (le stress qui s’installe, l’arrivée des premiers vrais frissons), et enfin une dernière partie nous plongeant dans l’horreur et l’effroi (une partie malheureusement pas assez longue diront beaucoup mais qui toutefois fait son petit effet).

Des transitions en cascades (humour vers paranormal et paranormal vers horreur) d’ailleurs fort bien amenées par un Ti West en grande forme : l’humour fait place au stress et aux interrogations au fur et à mesure que nous avançons dans l’histoire pour finalement basculer dans l’horreur pure, les cadrages se resserrent pour favoriser les jump scares et donner cette impression de claustrophobie (chambre, cave…), les couleurs s’assombrissent pour donner cette ambiance lugubre, les séquences s’enchaînent plus vite et certains éléments arrivent brutalement à nos rétines…

Bien que les maquillages soient réussis (les spectres sont réalistes et nous donnent plus l’impression d’être face à des corps vieillis à mi-chemin entre des zombies et des fantômes), "the innkeepers" c’est avant tout une ambiance, une atmosphère. En effet, nul besoin ici de gros effets chocs (numérisés ou non) ou encore d’effets spéciaux à gogo et de gerbes de sang en veux-tu en voilà : Ti West nous plonge dans un univers déjà étouffant, sombre, inquiétant et ce grâce à des jeux de lumières, des cadrages et un traitement du son de très bonnes factures (la scène de la cave où nos deux collègues tentent d’écouter les spectres n’est basée que sur la suggestion, à la manière de "le projet Blair Witch").

Par ailleurs, n’oublions pas également ce qui contribue indéniablement à cette ambiance de maison hantée à la "poltergeist" : l’hôtel dans lequel se déroule la totalité du film. Et Ti West n’a pas choisi le Yankee Pedlar pour rien : cet établissement du Connecticut dans lequel l’équipe du film a pu tourner est réputé pour avoir été justement le siège d’étranges phénomènes paranormaux… Longs couloirs étroits, tapisseries défraîchies, chambres vides : tout est là pour nous rappeler cette impression de solitude et de détresse que nous pouvions ressentir dans un certain "shining"!

Dommage que cette dernière partie soit si brève car hormis les deux passages se déroulant dans la cave, il n’y a pas de scène où la tension est vraiment palpable. Une fin brutale et effrayante qui malheureusement arrive très tardivement et s’arrête presque aussi vite qu’elle a commencé…

Au final, nous retenons certes de très bonnes choses de ce "the innkeepers" mais nous avons surtout l’impression d’avoir perdu beaucoup de temps dans une première partie parfois très longuette même si cette dernière n’est pas toujours dénuée d’intérêt (ne serait-ce que pour ces jump scares amusants).
Notons également que l’épilogue n’apprendra rien à nos malheureuses cervelles qui vont alors devoir faire tout le boulot : le film de Ti West refusant l’explication trop facile et se finissant sur de nombreuses interrogations, chacun peut alors choisir son interprétation de ce qu’il vient de voir (les spectres existent-ils vraiment ? Claire est-elle tout simplement folle et victime de visions ?…).

Un Ti West à voir car il fait partie sans nul doute possible de ses meilleures réalisations à ce jour.

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Note
4
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David Maurice