Gliitch
Gliitch
Une équipe de tournage formée de Claire, Lila, Louise et Fred part à l’aventure afin de faire un reportage sur le tourisme extrême. Guidée par l’étrange Monika proposant ce type de visites avec au choix : l’exploration de Tchernobyl, d’hôpitaux abandonnés ou encore d’asiles désaffectés, notre petite équipe de reporters a finalement choisi la classique « forêt hantée », un thème qui marche toujours. Mais est-elle réellement comme décrite ? Armés de leurs caméras et prêts pour le film du siècle, ils sont bien loin d'imaginer ce qu'ils vont y découvrir…et nous avec !
L' AVIS :
La mode a beau être passée depuis longtemps, le found footage continue d'exercer sur moi une complète et malsaine fascination, aussi quand j’appris que les français se lançaient dans la réalisation d’un énième Blair Witch mais dans notre cher hexagone, mon sang ne fit qu’un tour et je n’hésitai alors pas à me lancer corps et âme dans le visionnage de ce film. Je tiens à préciser de prime abord que je n’avais pas aimé il y a vingt-quatre ans de cela "Le projet Blair Witch" parce que l’on n’y voyait rien et que ce long-métrage d’opportunistes avait dû son succès à une superbe campagne de marketing en amont et Dieu sait pourtant combien j’aime les found footage movies ! Certains sont, à mon sens, très bons (bien évidemment le formidable "[REC]", "Lake Mungo", "The den", "Creep" et sa suite, "Digging up the marrow" et le tout récent "Dashcam") et d’autres -malheureusement la quasi majorité- juste navrants (cf. l’espagnol "Atrocious" ou encore le séminal "The last broadcast" parmi tous les étrons similaires qui pullulent). Qu’allaient donc pouvoir ajouter les français à ce genre exploité sous toutes les coutures et qui ne surprend plus personne à moins d’avoir une idée géniale ou hyper novatrice ? Et bien la réponse est simple : rien du tout, que tchi, nada, nothing, walou ou peau de zob pour les poètes !
En effet, on tient-là une belle purge des familles avec un décor déjà vu maintes fois (des bois et un lac, des bâtisses abandonnées, filmés de nuit), une intrigue pas franchement folichonne (l’exploration d’une forêt soi-disant hantée), des défauts inhérents malheureusement communs à beaucoup de productions (comme par exemple la caméra qu’un personnage transporte partout avec lui notamment en situation de danger, suscitant deux types de questions : « mais pourquoi continue-t-il de filmer alors qu’on en veut à sa vie ? » ou bien alors « qui peut bien tenir ladite caméra sur ce plan étrange où le protagoniste est à terre ou dans une position inconfortable ? »), une bande originale pas forcément raccord avec ce qui est filmé et surtout, des acteurs en totale roue libre dont la palme d’or revient à la guide qui pète un câble, tout bonnement ridicule ! Toutefois, j’aurais dû me douter en regardant le Curriculum Vitae de l’équipe de Gliitch qu’il ne fallait pas s’attendre à grand-chose tant les références de chacun (hormis pour Hugo König dont le "Night Shot" de 2018 a pourtant bonne réptation !) étaient malingres sur le papier, que dis-je sur le confetti leur servant de CV !
Pourtant, j’avais réellement envie de l’aimer ce long-métrage ! D’une part parce que c’est français ma bonne dame et qu’il faut encourager ce type de projet au sein de notre chère contrée et qu’ensuite, il y avait deux, trois bonnes idées comme : celle de la maison qui sert de catharsis à l’héroïne par rapport à une enfance difficile voire brutale et le tout dernier plan, rarement vu sur les écrans et pour le coup, relativement innovant. Toutefois, le reste est tellement à l’avenant ou tout simplement mauvais que ce que l’on retiendra avant tout de Gliitch c’est…finalement pas grand-chose tant ça fait amateur et que ça pique les yeux ainsi que les oreilles !
Déjà ça commençait très mal avec un besoin incompréhensible du réalisateur de tenter d’expliquer en début de film les termes « glitch » (passe encore) et surtout celui de « found footage » que l’on commence à connaître par cœur ! D’ailleurs, qu'est-ce que ça veut dire « glitch » ? Pour les ignorants (comme moi), un glitch est un petit problème ou une erreur de programmation survenant dans le circuit électronique d'un ordinateur provoquant sa défaillance. On parle également de glitch dans l'univers des jeux vidéo lorsqu'un bug apparaît, par exemple la disparation d'un objet ou d'un personnage. Il semblerait donc que le deuxième sens du mot soit celui qui se rapproche le plus du métrage objet de cette critique, mais bon, quel est vraiment l’intérêt ? Tout comme les séquences qui suivront et ne servent qu’à mettre en valeur ou à dévaluer, c’est selon, des acteurs loin d’avoir un jeu académique ! Et puis avant la toute fin, pourquoi d’un seul coup des bandes noires horizontales apparaissent en haut et en bas de l’écran ? On vient de changer de caméra subitement pour passer au camescope ? WTF ! A moins que le glitch, ce soit tout ça finalement, enfin bref, tout ça pour dire qu’on s’en tamponne carrément le coquillard, non !?
Vous l’aurez aisément compris à la lecture de cette chronique, mais Gliitch contient tous les ingrédients pour en faire un beau navet que l’on est finalement content de ne pas avoir vu au cinéma ! On a ainsi eu le droit, à la réalisation, à l’œuvre d’un lascar qui malgré un bel essai dans le found footage en 2018, mettait ici en images une intrigue et un scénario de faible envergure et déjà vus ad nauseam. Le tout est filmé sans technique à l’aide certainement d’un Samsung ou bien d’un Nokia dernier cri et joué par un casting loin d’être « de rêve » (mentions spéciales à la guide pour son jeu d’actrice déplorable et à la fille qui veut faire l’amour dans la caravane pour sa grâce), avec pour fond, un décorum pas très recherché et limité à un petit périmètre alors qu’il semblerait pourtant que dans nos campagnes françaises, on trouve des coins bien glauques et ce, sur des milliers d’hectares ! Bref, rien ne peut être sauvé dans ce métrage qu’on se doit d’oublier rapidement pour pouvoir passer à autre chose. Vite !