Affiche française
DISPARUS - LES | APARECIDOS | 2007
Affiche originale
DISPARUS - LES | APARECIDOS | 2007
Un film de
Scénario
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oui
Musique de

Disparus - les

Aparecidos

Alors qu’ils se rendaient en Argentine pour signer le testament de leur père cliniquement mort, signatures qui permettraient alors aux médecins d’arrêter les machines le maintenant en vie, Malena et son frère Pablo découvrent un vieux journal décrivant des crimes ayant été perpétrés vingt ans plus tôt.

Ce petit journal ayant attisé sa curiosité, Pablo décide de passer la nuit avec sa sœur dans le Motel où l’un des meurtres a été commis jadis. En pleine nuit, d’étranges bruits émanent de la chambre voisine, la même que celle où s’était déroulé l’homicide décrit dans le petit journal. A leur grande surprise, Pablo et Malena se rendent rapidement compte qu’ils sont en ce moment même témoins du crime ayant été perpétré il y a vingt ans! Durant leur enquête, les deux jeunes gens vont apprendre bien des secrets jusque là non dévoilés…

DISPARUS - LES | APARECIDOS | 2007

Le cinéma espagnol aime le fantastique : ce n’est plus un secret pour quiconque s’intéresse au cinéma de genre. De Jaume Balaguero à Alejandro Amenabar, en passant par des Narciso Ibanez Serrador, Jorge Grau, Nacho Cerda, Juan Piquer Simon, Jaume Collet-Serra sans oublier des Alex de La Iglesia et Jesus Franco Manera que nous ne présentons même plus, le cinéma fantastique ibérique fonctionne depuis des décennies et a même le vent en poupe depuis plusieurs années maintenant (depuis un certain "les autres" d’Alejandro Amenabar et l’arrivée de Jaume Balaguero derrière la caméra).

Alors que certains long-métrages connaissent un énorme succès ces 10-15 dernières années ("les autres", "l’orphelinat", "fragile", "la secte sans nom", "le jour de la bête", "rec", "l’échine du diable"…), d’autres au contraire se font leur propre petit bonhomme de chemin et demeurent quelque peu discrets malgré des qualités parfois non négligeables ("à louer", "abandonnée", "timecrimes", "les proies"…).

Et "les disparus" fait justement partie de cette deuxième catégorie de films. Sans pour autant casser la baraque avec son histoire de spectres, Paco Cabezas signait là un très honnête premier film que beaucoup de critiques n’ont pas manqué de saluer à sa sortie (très discrète par chez nous soit dit en passant car aucun passage en salle n’a été fait, seul le dvd nous a permis de visionner ce long-métrage espagnol).

Là où "les disparus" marque incontestablement des points, c’est dans son scénario. Originale, cette histoire de fantômes qui répètent sans cesse les évènements d’une nuit tragique s’étant déroulés vingt ans auparavant fait mouche et attise une certaine curiosité chez le spectateur désireux de percer les mystères qui entourent ce que l’on pourrait penser être une sorte de malédiction.

Quand on se penche sur le scénario du film de Paco Cabezas, on pense d’ailleurs inévitablement à des films tels que "timecrimes", "triangle" ou encore le moins connu "wind chill" qui sont construits également sur ce que je qualifie de « scénario en boucle ».
Alors certes, ici l’histoire est bien moins complexe et creusée que dans les deux premiers films cités ci-avant (le film de l’espagnol Nacho Vigalondo étant un pur régal pour celles et ceux aimant se torturer les méninges) mais il est toujours intéressant, comme dans le film de Christopher Smith, de voir comment peut être changé le passé quand on fait interagir des vivants avec des morts.

Cependant, là où par exemple un film tel que "triangle" réussissait sans grande peine (un petit brin de réflexion suffisait pour comprendre pleinement ce scénario subtil) et avec beaucoup de plaisir à nous amener de surprise en surprise, "les disparus" montre parfois quelques limites dans ce scénario se voulant peut-être un peu trop gourmand par moments.
En effet, à trop vouloir nous plonger dans ces interactions entre les évènements passés (qui se répètent) et les personnages bien vivants eux, on note parfois quelques petites incohérences voire même des petits flous (bref des choses pas tout à fait claires dirons-nous) dans le scénario (certains éléments surnaturels semblant « envoyés un peu à la va-vite »).

"Les disparus" réussit également à nous tenir en haleine jusqu’au dénouement final du fait que l’histoire d’une part nous dévoile au compte-goutte des indices parfois précieux à la bonne compréhension du scénario et d’autre part nous gratifie de quelques passages frissonnants comme on en espérait dans ce type de production, et ce malgré un rythme quelque peu lent il est vrai par moments.

Plusieurs moyens sont d’ailleurs mis en œuvre pour éviter qu’un rythme trop mou ne s’installe durablement dans le scénario de Paco Cabezas. Ainsi, "les disparus" va chercher dans un premier temps à angoisser son public en lui offrant quelques brefs sursauts (certaines apparitions soudaines font leur petit effet) et deux-trois séquences nocturnes dans des lieux peu fréquentables la nuit (vieille usine, forêt, cave…). Le rythme va également parfois s’accélérer pour nous mettre face à un ennemi quasi invisible mais terriblement menaçant et énergique (les poignées de portes s’excitent, les coups résonnent contre les portes, les corps des malheureuses victimes sont élevés en l’air puis parfois balancés contre des miroirs ou des pare-brises…) et même nous plonger dans une rapide course-poursuite en voitures à la manière d’un "duel" de Spielberg.

Quelques passages haletants en perspective donc, servis par des acteurs faisant ici un travail d’honnête facture.
Ruth Diaz nous interprète une Malena en plein cauchemar, tétanisée et horrifiée par cette histoire tragique qui se répète et ne semble vouloir les laisser en paix tandis que son frère Pablo, lui, souhaite connaître la vérité et changer le cours des choses même si cela peut lui coûter la vie… Deux comportements totalement différents qui caractérisent donc deux personnages qui ne vivront pas cette aventure de la même manière il va sans dire.

Au final, "les disparus" fait partie de ces petits films espagnols trop vite oubliés qui pourtant montrent quelques qualités non négligeables. A commencer par un scénario qui, même si ce dernier montre quelques limites, a le mérite de nous offrir une histoire originale mettant en scène des spectres dans un contexte tragique et mystérieux (crimes politiques) de l’Histoire d’Espagne (tiens, cela rappelle étonnamment "l’échine du diable" non?...).

DISPARUS - LES | APARECIDOS | 2007
DISPARUS - LES | APARECIDOS | 2007
DISPARUS - LES | APARECIDOS | 2007
Note
4
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David Maurice