Dinoshark
Dinoshark
Le réchauffement planétaire provoque la fonte des glaces et l'éclosion d'un oeuf d'un requin-dinosaure préhistorique resté congelé pendant des millions d'années...
Après «Dinocroc», qui n’était déjà pas bien génial, Roger Corman propose à Syfy une suite, mais la chaîne refuse, estimant que si le public apprécie ce genre d’histoire, il préfère voir un peu de nouveauté plutôt qu’une suite. Au revoir Dinocroc 2 (même si quelques mois plus tard sortira «Dinocroc vs Supergator»), bonjour Dinoshark ! Une créature difficile à imaginer mais, selon Corman, si l’on accepte son existence, tous les éléments du film sont absolument crédibles...Un avis qui n’engage certainement que lui, surtout après avoir vu le film.
Après l’éternelle introduction singeant «Les Dents de la mer», on se retrouve donc au Mexique. Il fait chaud, il fait beau, les mexicains sont tous sexy, c’est le paradis. Malheureusement, une méchante, très méchante créature décide, après des millions d’années passés congelée dans la glace de l’Alaska, de se réveiller. Et évidemment, ayant sans doute entendu des échos positifs concernant cette destination de rêve, elle choisit d’aller passer ses vacances à Puerto Vallarta. Seulement, ce que l’on n’avait pas dit à cette malheureuse créature, c’est que les plages mexicaines sont peuplées de touristes qui passent leur temps à faire du surf, du parapente ou à se baigner. Et comme en plus, ces gens sont susceptibles, impossible de dévorer un ou deux nageurs sans devenir la cible d’un type qui, entre deux bouseux texans («Massacre à la tronçonneuse 2003») et trois aliens belliqueux («Skyline»), met toujours son nez là où il ne faut pas.
Généralement, l’intérêt principal de ce genre de production, c’est leur côté amusant. Alors imaginez maintenant si on enlève cet élément. Que reste-t-il ? Dinoshark vient nous apporter une réponse catégorique : il ne reste presque rien. On se fait vraiment chier devant un film qui tente pourtant de multiplier les attaques, mais qui oublie le principal : beaucoup d’attaques, c’est bien, mais quand c’est toujours les mêmes, c’est chiant. Déjà horriblement molles et répétitives (l’utilisation récurrente des mêmes images n’aide pas), elles rappellent en plus celles du précédent film de Kevin O’Neill, «Dinocroc». Et si deux ou trois d’entre elles réussissent à sortir le spectateur de sa torpeur (choper un hélicoptère en plein vol devient la nouvelle mode), ce Dinoshark est d’un ennui mortel.
L’unique élément amusant reste finalement l’enquête sur l’identité du monstre. Torchée en 2 minutes, le temps de dire une dizaine de fois «ce n’était pas un requin tigre !» et de regarder paresseusement une page internet, elle provoquera une réaction assez étonnante de la part de l’héroïne qui, une fois le dinoshark démasqué, se...mettra en soutien-gorge. Mélange improbable entre le corps d’un requin et la tête d’un théropode, cuirassé, gourmand mais pas trop (s’il attaque tout ce qui lui passe sous le nez, il n’en dévore généralement qu’une petite moitié comme s’il voulait qu’on retrouve les cadavres sur la plage pour donner l’alerte. Peine perdue : les attaques se multiplient, les disparitions se succèdent, les bulletins télévisés s’enchaînent, mais tout le monde s’en fout : il y a une grande fiesta sur la plage et on a autre chose à foutre que de s’occuper d’une super-prédateur. Et si l’on pouvait imaginer, comme pour un «Piranha 3D», que ce serait le point de départ d’un joli carnage, on en sera pour nos frais...
Dans la grande famille des requins improbables, Dinoshark va tranquillement rejoindre «Mega Shark vs Giant Octopus» au rayon des déceptions. On attend pendant 90 minutes que ça démarre, et le seul truc qui démarre à ce moment-là, c'est le générique de fin...