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APOCALYPSE SELON GODZILLA - LE JAPON ET SES MONSTRES, L'
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APOCALYPSE SELON GODZILLA - LE JAPON ET SES MONSTRES, L'
Editeur
Date de parution (France)
Pages

311

Langue

Français

APOCALYPSE SELON GODZILLA - LE JAPON ET SES MONSTRES, L'

APOCALYPSE SELON GODZILLA - LE JAPON ET SES MONSTRES, L'

La première vision du Godzilla de 1954, réalisé par Ishirō Honda et Eiji Tsuburaya, s’avère souvent déroutante. Bien loin de l’image pop qu’il véhicule aujourd’hui, le Roi des Monstres incarnait, à ses débuts, la somme de toutes les peurs du Japon.

La série est l’une des licences les plus prolifiques de l’histoire du cinéma. De 1954 à nos jours, chaque film a porté les stigmates de son époque, faisant de Godzilla un précieux témoin historique du mal-être de son pays d’adoption. De témoin apocalyptique à icône pop destinée aux plus jeunes, le monstre a évolué au fil des tendances, s’aventurant dans divers genres cinématographiques, mais il n’en a pas moins gardé un sous-texte éminemment politique et social.

L'AVIS :

Vous saviez sans doute que la naissance de Godzilla était intimement liée aux bombardements d'Hiroshima et Nagasaki et aux essais nucléaires américains dans le Pacifique. Ou que la catastrophe de Fukushima avait largement inspiré Godzilla Resurgence. Mais saviez-vous que la saga avait également été influencée par les Jeux Olympiques de Tokyo de 1964 ? Ou que, bien avant Roland Emmerich, Steve Miner ("Vendredi 13 chapitre 2 : le tueur du vendredi", "Halloween, 20 ans après" ou encore "Lake Placid") avait été tout proche de réaliser un Godzilla américain ? Ce ne sont que quelques exemples de ce que vous pourrez apprendre grâce au livre de Nicolas Deneschau et Thomas Giorgetti : L'Apocalypse selon Godzilla : le Japon et ses monstres, chez Third éditions.

Avec cet ouvrage, les deux auteurs nous proposent en effet de retracer l'histoire de Godzilla et de ses films, autant au Japon qu'aux Etats-Unis, de 1954 à 2019. Une histoire qui se confond en permanence avec l'Histoire : au-delà des éléments les plus connus, qui donnent par ailleurs une formidable et glaçante introduction faisant le lien entre les bombardements et Godzilla, le livre nous donne une véritable leçon sur l'évolution de la société Japonaise et ses répercussions sur la saga : occupation américaine, révolution technologique, place de la femme dans la société, crainte ou promotion du nucléaire...

Au-delà de cet aspect historique et social, c'est également l'évolution du cinéma, tant au Japon (l'influence de Gamera, héros des enfants dans les années 60 puis révolution du genre dans les années 90) qu'aux Etats-Unis, mais aussi la concurrence de la télévision et des séries de science-fiction comme Kamen Rider ou Mazinger Z. Tant d'éléments qui expliquent les différentes tentatives de la Toho pour maintenir l'intérêt du public pour leur monstre, quitte à annoncer plusieurs fois la fin de la saga, à débaucher la concurrence ou à multiplier les bricolages pour générer un maximum de profit à peu de frais.

Le résultat est absolument passionnant, d'autant que le livre traite de l'ensemble de la saga, là où l'ère Showa est généralement mise en avant. Si celle-ci, et évidemment l'oeuvre originale, occupe une place de choix (forcément, avec 15 films, parfois très différents dans leurs tons et thématiques), on redécouvre les films des ères Heisei (1984-1995) et Millenium (1999-2004), où les enjeux s'éloignent du sujet du nucléaire pour évoquer d'autres dérives et d'autres thématiques, comme la course au progrès (technologique, génétique...). Nicolas et Thomas n'oublient pas les films américains, du remake de Roland Emmerich au MonsterVerse, avant de laisser une belle place au dernier film japonais en date, Shin Godzilla.

Le lecteur francophone fan de science-fiction japonaise et de kaiju eiga est décidément gâté ces derniers temps : entre les ouvrages de de Nicolas Jeantet et Ivan-Vania Holodiline ("Godzilla - ère showa"), de Fabien Mauro ("Kaiju, envahisseurs et apocalypse", mais aussi "Ishiro Honda : un humanisme monstre"), et l'édition du roman "Godzilla" de Shigeru Kayama chez Ynnis éditions, cette Apocalypse selon Godzilla : le Japon et ses monstres de Nicolas Deneschau et Thomas Giorgetti est une nouvel ouvrage indispensable pour les fans du genre ou pour les curieux. Un ouvrage qui se lit comme une chronique : celle d'un monstre, celle d'un pays, celle d'un studio et de ses figures. Une chronique qui donne tout simplement envie de redécouvrir, sans doute avec un oeil plus aiguisé, l'intégrale de la saga !

Note
5
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Steeve Raoult