Couverture française
Adélaïde | Adélaïde | 2022
Auteur
Date de parution (France)
Pages

120

Couleur ?
Non
Langue

Français

Adélaïde

Adélaïde

Profession : déménageur ! Enfin, ça, c’était c’matin. Depuis, j’ai été gentiment remercié. Qu’importe ! Question job, on verra demain. Ce soir, j’ai rendez-vous avec ma toute dernière cliente, chez elle, carrément... Carrément canon, surtout ! La belle avocate m’a fait comme qui dirait du rentre dedans, et j’espère bien lui rendre la pareille... sans autre forme de procès. Attention, gars ! Une soirée mortelle t’attend, et se frotter à une telle experte du barreau, ça pourrait bien se payer sang pour sang cash !

L’AVIS :

Tiens, revoilà notre ami Greg Hocfell dans les pages d’horreur.com, parce que nous, sur le site, on l’aime bien Greg Hocfell. Enfin, surtout moi parce que je ne sais pas si mes collègues ont déjà ouvert un livre de Greg. Pour ma part, j’en avais déjà lu trois, dont le sublime "SK", hommage à qui vous savez logiquement grâce à ces deux lettres, l’excellent "Menteurs"», hommage de 161 pages à quelqu’un qui a inventé les Grands Anciens, vous devriez aussi voir de qui je parle si vous êtes venus sur notre site ou bien encore l'intrigant "l'Ancestral" (https://horreur.com/fr/ancestral-l-ancestral-l-2021-livre).

Greg a son style, on ne peut lui retirer ça. Un style qui allie le classicisme et la modernité, puisant dans des thématiques connues mais rédigé « au goût du jour », avec une écriture contemporaine qui saura parler aux lecteurs réfractaires à l’ancien temps.

Ce style particulier, on le retrouve pleinement dans sa dernière œuvre en date, à savoir Adélaïde. 100 pages qui nous plongent dans la curieuse soirée que va vivre un jeune déménageur, invité par sa cliente, la séduisante Mathilde, avocate de profession et qui semble avoir flashé sur le jeune homme musclé. Tout au fil du récit, Greg nous propose d’entrée de l’esprit du héros, de suivre ses pensées face à tout ce qui va lui arriver, et on peut dire que ce dernier a un phrasé assez crue et fleurie quand il s’agit de les incarner par des mots. Et parfois, il fait preuve d’une réelle poésie, notamment lorsque l’on suit ses pensées durant sa scène de sexe avec Mathilde. J’ai vraiment trouvé brillant ces passages oniriques, dans lesquels le héros ne sait plus trop s’il nage dans le réel ou dans un rêve / cauchemar éveillé.

Il faut dire que les autres invités de Mathilde semblent assez bizarres, ayant tous le teint blafard, sûrement dû à une consommation excessive de drogue. Il faut quand même être bien shooté pour mater un porno alors qu’une enfant, la fille de Mathilde, tourne le dos à l’écran. Tout comme on peut trouver ça un peu déplacé que Mathilde, la mère de ladite enfant qui se prénomme Adélaïde, aille dans la chambre de sa progéniture pour s’envoyer le déménageur ! Et encore, notre héros, qui s’en pose des questions, est loin d’avoir tout vu…

Si l’érotisme fait partie intégrante du récit, il n’est jamais vulgaire ici, et surtout, il ne prend pas la place du fantastique, qui se dévoile peu à peu, au fur et à mesure de l’avancée de cette étrange soirée, dans cette étrange maison, peuplée d’étranges personnes. Le lecteur averti aura rapidement compris de quoi il retourne mais la grande force de cette nouvelle est de réussir à se montrer originale malgré un thème rabâché depuis la nuit des temps, notamment grâce à un final finement pensé et ultra dynamique, qui fait qu’on ne lâche pas le livre avant de l’avoir terminé.

Un peu d’humour, pas mal de trash, un peu d’émotion, de l’érotisme, du fantastique suave et intelligent, et des personnages principaux intrigants et qu’on prend plaisir à suivre dans leurs mésaventures, voici le cocktail proposé par Greg Hocfell dans Adelaïde.

Encore une réussite pour cet auteur éminemment sympathique, qui parvient à se démarquer et à s’imposer de par son écriture très personnelle.

https://www.editionselixyria.com/collections/elixir-of-ghost/adélaïde

Note
4
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Stéphane Erbisti