Affiche française
WILDLING | WILDLING | 2018
Affiche originale
WILDLING | WILDLING | 2018
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Wildling

Wildling

Anna a passé la plus grande partie de sa vie élevée par un homme mystérieux qu'elle a appelé naturellement « papa » et qui l'a gardée enfermée dans une pièce fermée à clé au fond des bois les plus reculés par peur d'un monstre mangeur d'enfants appelé le « Wildling ». Au moment où Anna a 16 ans, elle est sauvée par le shérif Ellen Cooper, qui aide la jeune fille à commencer sa nouvelle vie comme une adolescente normale. Dans l’attente de lui trouver une famille d’accueil, Ellen la reçoit chez elle où elle vit avec Ray, son jeune frère. Mais alors que son corps commence à se développer, ses cauchemars d'enfance reviennent, amenant Anna à s’interroger et à peut-être en découvrir plus sur ses véritables origines...

WILDLING | WILDLING | 2018

L'AVIS :

Une jeune fille prénommée Anna est retenue par un père qu’on suppose d’adoption dans une maison isolée en forêt car à l’extérieur, le « Wildling », une créature dévorant soi-disant les enfants, rôderait. L’homme est-il bien intentionné ? La protège-t-il vraiment ? Ou bien la garde-t-il enfermée pour autre chose ? Toutes ces questions rappellent forcément "10 Cloverfield Lane" et l’ensemble pourrait avoir un air de déjà-vu, d’autant qu’à la suite de certains événements, la jeune fille va changer de cadre et découvrir le sombre secret derrière son enfance traumatisante qu’on nous assène à grands coups de flashbacks récurrents. Certes, on se dit alors que c’est assez prévisible et vous le comprendrez aisément encore plus après environ dix minutes de film. Indépendamment de ce fait, Wildling (qu’on pourrait traduire par « sauvageon ») vous attire dès les premiers instants et vous aurez alors envie de le voir jusqu'à la fin.

« Pourquoi » me direz-vous ? Et bien parce que même si l’on devine facilement la direction que l'histoire va prendre, le réalisateur novice Fritz Böhm ne cherche pas à révolutionner ce sous-genre de l'épouvante, il s'inspire même de plusieurs long-métrages tout en parvenant à faire un bon divertissement qui commence comme un drame en huis clos pour se terminer comme un survival, mâtiné de lycanthropie. Ce mélange des genres est l'un des gros atouts de ce film car il nous montre distincts décorums tout en basculant sans cesse d’une émotion à l’autre pouvant désarçonner le spectateur mais pour son plus grand bien !

En ce qui concerne la distribution, Bel Powley (ayant déjà fait une incursion dans le film de genre avec "Detour") qui incarne Anna est proprement magnifique. Son jeu d’actrice est remarquable car elle interprète très bien le personnage de l’adolescente un peu paumée en montrant qu’elle n'a pas besoin de trop parler pour exprimer ses émotions. Et à la vision du film, il est tout à fait évident de voir pourquoi elle a été choisie au casting car elle fait un travail incroyable en incarnant un personnage avec des caractéristiques animales mais aussi en tant qu’enfant entrant dans un monde de jeunes adultes pour la première fois. Et dire qu’elle a déjà 26 ans à la ville alors qu’elle joue le rôle d’une jeune fille de 16 ans ! En fait, elle porte à peu près ce film à elle seule. Je ne l'avais jamais vue dans d'autres longs-métrages, mais après cela, je peux vous garantir qu'on va l’avoir à l'œil ! Le reste du casting est également plutôt bien fourni avec Liv Tyler ("L’incroyable Hulk", "Le seigneur des anneaux 2") aussi coproductrice, Brad Dourif (la voix originale de Chucky vu donc dans "Jeu d'enfant" et ses suites, mais également dans "Sonny boy", "Halloween 2007" et tant d’autres), James LeGros ("Phantasm 2", "The last winter") qui assurent bien, chacun dans leur rôle respectif de mère de substitution, de père trop protecteur et d’homme énigmatique vêtu de peaux de bête.

Au-delà de la trame principale, on peut voir Wildling comme une métaphore sur le passage de l’enfance à l’âge adulte et on verra donc Anna devenir femme avec tout ce que cela implique. Il pourrait être ainsi perçu comme un vademecum sur comment on devient une femme dans notre société et les obstacles auxquels elle peut être confrontée car ce que traverse Anna dans le film est finalement symbolique de ce que toutes les filles rencontrent lorsqu'elles deviennent femmes. Wildling serait alors un « coming of age movie » féministe en quelque sorte !

Alors oui, l’histoire comprend quelques facilités et incohérences scénaristiques, mais dans l'ensemble, l'intrigue est prenante. Au final, même s'il n'y a rien d'original ou de totalement effrayant, ce premier film est plutôt une réussite et permet de passer un bon moment. Ce n'est pas censé être le meilleur long-métrage de tous les temps qui remportera des centaines de prix, mais il est certainement bien au-dessus de la moyenne par rapport à d’autres que nous avons pu voir par le passé et chroniqués sur ce site. A ce titre, on se souviendra, par exemple, d’un "Skinwalkers" de sinistre mémoire ou encore d’un "Howl" très moyen. D’aucuns pourraient également arguer que "Twilight" constitue l'un des pires films de ce genre et qu’il est seulement bon pour les enfants qui n'ont pas encore atteint leur puberté ! Mais bon, ce serait vraiment médisant, quoique…

Tourné dans divers endroits de l'état de New York, dans un tronçon naturel du zoo du Bronx, dans la ville de Congers, au poste de police de Sleepy Hollow, dans le parc d'État de Rockland Lake, dans celui d’Inwood Hill à Manhattan, ainsi que dans un entrepôt de Brooklyn pour certaines scènes (celles des grottes), Wildling n'est en fait pas un mauvais film, bien que son sujet semble avoir été traité encore et encore. Il comprend même des scènes de gore et de violence le rendant divertissant et intrigant donc finalement très agréable à visionner.

WILDLING | WILDLING | 2018
WILDLING | WILDLING | 2018
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Note
3
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Vincent Duménil