Affiche française
Space Monster Wangmagwi | Ujugoe-in wangmagwi | 1967
Affiche originale
Space Monster Wangmagwi | Ujugoe-in wangmagwi | 1967
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Space Monster Wangmagwi

Ujugoe-in wangmagwi

Space Monster Wangmagwi

Des extraterrestres cherchent à envahir notre planète, et nous envoient un monstre géant, Wangmagwi, qui détruit tout sur son passage. Menée par Oh Jeong-hwan, l'aviation coréenne tente d'arrêter la créature, mais celle-ci enlève bientôt la fiancée de Oh Jeong-hwan.

Space Monster Wangmagwi | Ujugoe-in wangmagwi | 1967

L'AVIS :

Dans le monde merveilleux du kaiju eiga, il existe quelques trésors perdus, notamment lorsque l'on s'aventure en dehors des terrains balisés par les grands studios japonais. C'est le cas par exemple du légendaire "Bulgasari", réalisé par Kim Myeong-je en 1962, introuvable depuis sa sortie, sans doute en raison d'un accueil critique assez catastrophique. C'était également le cas de "Ujugoe-in wangmagwi", de 1967 : le film n'était diffusé que par les Archives du film coréen, ou visible dans la bibliothèque de l'institution. Finalement, 55 ans plus tard, le film a enfin droit à une sortie en Occident, édité en Blu-Ray par les américains de SRS Cinéma. Pour le plus grand plaisir des fans du genre, qui ne s'attendaient certainement plus à voir enfin l'un des plus anciens films de monstres coréens.

Autant vous le dire tout de suite : comme souvent avec le kaiju eiga, "Space monster Wangmagwi" est réservé aux amateurs hardcores du genre, ceux qui prennent leur pied devant un acteur en costume piétinant des maquettes et des miniatures. Et il faut bien avouer que, dès les premières minutes, avec cette navette dérivant paresseusement devant un espace que n'aurait sans doute pas renié Ed Wood, ou avec ces extraterrestres en costume argenté évoluant dans un vaisseau bien vide, on en a pour notre argent. Le temps de nous expliquer rapidement leur plan (qui consiste, comme souvent, à nous balancer un monstre géant pour nous détruire et voler notre planète), on retourne sur Terre faire connaissance avec les principaux personnages.

Un début de film assez classique donc, qui va rapidement être dynamité par deux éléments : le monstre, tout d'abord ; les personnages, ensuite. Car Wangmagwi n'est pas un kaiju eiga classique : c'est aussi une comédie, qui oscille entre le vaudeville et le pipi-caca entre deux séquences catastrophe. Le monstre géant commence à tout péter dans la ville ? Deux nigauds en profitent pour se lancer des paris grotesques, l'un misant son argent, l'autre mettant en jeu... son épouse. Un militaire est envoyé pour affronter le monstre ? Sa fiancée est uniquement préoccupée par le fait que son mariage en sera retardé. Un vieillard se fait piétiner par Wangmagwi ? Au même moment, un homme est trahi par ses intestins. Et si je pensais avoir tout vu avec cette scène, c'était sans compter sur le personnage du gamin.

Voleur mais courageux, ce dernier n'hésitera pas à aller affronter seul, avec sa b... et son couteau (littéralement), le monstre géant qui détruit la ville. On atteint ici des sommets, le garçon parvenant presque à lui seul à mettre la créature en déroute, avec un sens du sadisme assez terrifiant... et une redoutable vessie. Pour ceux qui veulent en savoir plus, rendez-vous en fin de chronique pour le résumé d'une séquence qui est, je pense, unique dans le cinéma de genre.

Bref, des personnages hauts en couleurs, mais qui ne parviennent pas à éclipser un des monstres les plus craignos de l'histoire du kaiju eiga. Avec ses oreilles tombantes, sa langue constamment sortie et ses petits yeux, Wangmagwi inspire plus le sourire que la crainte. En revanche, malgré un costume qui n'a pas dû coûter grand chose (malgré une imposante fermeture éclair, bien visible dans le dos du monstre), il est assez crédible dans les séquences de destruction, grâce à des maquettes plutôt réussies et quelques effets de transparence bien travaillés. En dehors de son apparence, son comportement intrigue : alors qu'il semble capable de tout péter en quelques secondes, il passe de longues, très longues minutes à tourner autour du même bâtiment, et épargnera, apparemment séduit par sa poitrine, la future mariée, la transportant dans sa main pendant tout le film, tel un "King Kong" enlevant la belle Fay Wray.

Space monster Wangmagwi est dont un film à réserver aux amateurs acharnés de kaiju eiga, qui sauront apprécier le kitsch émanant de l'oeuvre, et lui pardonner son humour parfois douteux. Un film qu'on aura sans doute rangé aux côtés des pires Godzilla et Gamera, s'il n'avait pas été aussi longtemps invisible.

Enfin, comme promis, je ne résiste pas à l'envie de vous raconter certains gags du film. Ainsi, comment oublier toute la séquence où le jeune garçon escalade Wangmagwi, avant de s'introduire dans ses oreilles. Le temps de déchirer les tympans du pauvre monstre, d'échapper à une terrible chute en s'accrochant à ses poils de nez, le gamin va finalement... uriner à l'intérieur de la boîte crânienne de l'arme fatale des extraterrestres. Le tout, avant de menacer de crever également les yeux de Wangmagwi, qui ne méritait sans doute pas autant d'acharnement !

Space Monster Wangmagwi | Ujugoe-in wangmagwi | 1967
Space Monster Wangmagwi | Ujugoe-in wangmagwi | 1967
Space Monster Wangmagwi | Ujugoe-in wangmagwi | 1967
Bande-annonce
Note
2
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Steeve Raoult