Affiche française
SINISTER | SINISTER | 2012
Affiche originale
SINISTER | SINISTER | 2012
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Si vous le voyez, vous ne pourrez plus lui échapper

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Sinister

Sinister

Un écrivain s'installe dans une maison où un crime horrible n'a pas été élucidé. Bien décidé à découvrir la vérité, ainsi qu'à écrire un best-seller sur cette histoire sordide, il va faire la découverte de bobines de films qui ont été abandonnées dans sa nouvelle demeure...

SINISTER | SINISTER | 2012

Autant le dire de suite, un film réalisé par Scott Derickson, n'avait pas de quoi emballer notre curiosité. Scénariste de "Urban Legend 2: coup de grâce", il avait réalisé "Hellraiser 5 - Inferno" avant de connaître le succès public au cinéma avec des œuvres qui pourtant n’étaient pas très enthousiasmantes ("L'exorcisme d'Emily Rose", "Le jour où la Terre s'arrêta"). Restant essentiellement dans l'univers du fantastique, ce n'est pas sans surprise qu'on le retrouve dans ce film d'épouvante où le suggestif l'emporte assez généralement sur le démonstratif. On nous épargne ainsi pas mal les grosses ficelles consistant à faire sursauter le spectateur. Ici, l'angoisse s'insinue progressivement, par le biais des images des films super 8 ainsi mis à jour.

Composant un personnage égocentrique, Ethan Hawke, réussit à nous intéresser à ce mari et père de famille, qui semble plus attiré par la notoriété qu'autre chose. Sa joute verbale avec le shérif du coin révèle un certain penchant de l'écrivain pour une attitude plutôt hautaine et sûr de son bon droit. Si l'image qu'il renvoie de lui ne change pas vraiment, c'est à l'intérieur de son couple que les conséquences de l'installation dans leur nouvelle maison vont se faire le plus sentir. Mentant effrontément à sa femme au sujet du passé peu glorieux, cela va se retourner contre lui.

L'ennui n'apparaît jamais malgré l'utilisation des films super 8, qui servent de fil conducteur en nous distillant des indices au compte gouttes. Difficile dans ces conditions de dire d'où vient le danger: d'une mystérieuse entité démoniaque ? Ou bien des enfants morts ? Quoi qu'il en soit, la menace vient de l'intérieur de la maison, et même la cellule familiale si chère aux valeurs américaines, se trouve malmenée. Pendant qu'Ellison plonge dans la boisson au fur et à mesure de ses découvertes et que la peur de l'inconnu se fait jour, Ethan Hawke semble ne pas se soucier des conséquences sur ses enfants, dont l'un est victime de terreurs nocturnes. Il faut vraiment qu'il soit au pied du mur pour qu'il prenne les mesures qui s'imposent.

Sinister aborde aussi le thème de la fuite. Fuite vis à vis des responsabilités, face à la peur de l'inconnu... Une thématique assez affinée ici. Le scénario, qui préfère opter pour une approche d'une épouvante progressive, laisse le temps d'avoir une évolution normale dans la psychologie de ses protagonistes. Refusant tout retournement de situation inattendu et autres twists sortis de nulle part, le script peut décevoir car n'est jamais vraiment surprenant. C'est cette montée de la tension qui fait toute la force d'un long-métrage qui n'hésite pas à aller jusqu'au bout de ce que nous, les spectateurs, avons entraperçu comme issue possible. Une façon honnête et sans reniement pour conclure ce film d'épouvante.

En refusant d'être un énième documenteur (style "Paranormal Activity"), Sinister renoue avec un style classique, tout en réussissant à donner une modernité à son propos (voir le passage avec les enfants fantômes), et surtout réussit à créer un malaise et un trouble qui jamais ne disparaîtront jusqu'à la tétanisante conclusion.

SINISTER | SINISTER | 2012
SINISTER | SINISTER | 2012
SINISTER | SINISTER | 2012

Malgré une histoire intéressante et de vrais passages angoissants, Sinister contient quelques défauts assez agaçants : les jolies mises en place de l'atmosphère se concluent trop souvent par des jump-scares prévisibles, la musique - pourtant réussie - devient envahissante, et le dénouement se voit venir de très loin. Comme Insidious, la relative efficacité du film est donc tempérée par un gout d'inachevé et de paresse...

Note
5
Average: 4.2 (1 vote)
Gérald Giacomini