Affiche française
Scanners | Scanners | 1981
Affiche originale
Scanners | Scanners | 1981
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Scanners

Scanners

Cameron Vale est un télépathe qui vit en marge de la société. Repéré par la ConSec, société secrète qui mène des recherches sur ce type d’individus nommés “scanners”, il apprend auprès du Docteur Ruth à domestiquer son pouvoir. Cameron est alors chargé de localiser Daryl Revok, un scanner qui organise à échelle industrielle un trafic d’Ephémérol : une substance chimique dangereuse destiné aux femmes enceintes…

Scanners | Scanners | 1981

L'AVIS :

Après le dérangeant "Chromosome 3" réalisé en 1979, le Canadien David Cronenberg fait son retour sur les écrans deux ans plus tard avec "Scanners". Un film qui a marqué les esprits notamment pour sa fabuleuse séquence dans laquelle Michael Ironside fait littéralement exploser la tête d'un autre scanner, avec un effet gore ahurissant. Il y a bien longtemps que je n'avais pas revu "Scanners", ayant juste en mémoire cette scène. Cette nouvelle vision m'a un peu décontenancé car j'ai trouvé que le film, qui date de 1981, avait pris un petit coup de vieux qui n'est pas à son avantage.

Déjà, je trouve que l'acteur principal, Stephen Lack, est d'une platitude désarmante et n'a guère de charisme, ce qui plombe une bonne partie du film, à l'inverse de Michael Ironside, qui, dans un rôle plus secondaire (malgré son importance) exalte l'écran et chaque scènes dans lesquelles il apparaît. Il incarne vraiment le bad guy dans toute sa splendeur, de par ses expressions de visage, son regard, son sourire. Le film se veut être un thriller technologique avant tout et la recherche du méchant Daryl Revok par Cameron Vale phagocyte l'intrigue, ponctuée par quelques séquences un peu plus dynamiques certes, mais dans l'ensemble, "Scanners" possède un rythme assez mollasson et les quelques péripéties présentées ne permettent pas de maintenir notre intérêt en alerte. L'implication des acteurs et leur façon de déclamer leur texte laissent parfois un peu à désirer également, notamment en ce qui concerne le célèbre Patrick McGoohan, dont les soucis d'alcool ont grandement compliqué la tâche au réalisateur, qui s'est tout de même dit satisfait de sa prestation. A savoir que l'entente entre McGoohan et Jennifer O'Neill a été cataclysmique, l'acteur se montrant particulièrement désagréable avec elle, ce qui a encore rajouté des difficultés pour le tournage.

Pour ma part, je la trouve assez mitigée cette prestation, sans éclat de génie aucun. D'ailleurs, Cronenberg le dit lui-même, le tournage de "Scanners" a été une expérience très frustrante, car la production a été précipitée, le scénario n'étant même pas terminé, Cronenberg devant écrire son histoire au fur et à mesure et filmer en même temps, dans un délai de deux mois, tout ça pour que le studio puisse obtenir une déduction fiscale. C'est sûrement ce qui explique les défauts de l'histoire justement : avouons que la personnalité même des scanners n'est pas foncièrement bien écrite et qu'on aurait aimé en savoir plus sur eux, même si des éléments de réponse nous sont présentés par la suite, avec ce fameux Ephémerol aux effets secondaires terribles, miroir du scandale qui eut lieu à la fin des années 50, avec un médicament donné aux femmes enceintes qui a eu de terribles répercussions sur les nouveaux-nés, avec malformation physiques à la clé.

La retranscription à l'écran du pouvoir télépathique des scanners fait, pour ma part, aussi partie des points faibles du film, avec ses acteurs qui grossissent leur yeux, gonflent les joues, se mettent dans une sorte de transe qui a un peu de mal à se montrer crédible au final, sauf quand c'est Michael Ironside, encore lui, qui l'interprète. Le film est bien sûr ancré dans son époque, comment pourrait-il en être autrement, mais d'autres films de cette période passent mieux le poids des années que Scanners. Il n'empêche que malgré des longueurs, des creux et des défauts, Cronenberg n'a pas foncièrement raté son film. Il y a de bonnes choses dans Scanners évidemment, comme cette mise en avant de la technologie à travers de nombreuses séquences, cette déclaration choc qui fait froid dans le dos prononcée par Jennifer O'Neill ("j'ai été scanné par son bébé à naître") mais aussi ce terrible combat final entre les deux scanners, doublé d'une autre révélation choc, qui permet à l'équipe des effets-spéciaux de s'en donner à cœur joie, pour notre plus grand plaisir. Oeuvre hybride, mêlant technologie et mutation physique et psychique, "Scanners" alterne entre le chaud et le froid et peine à convaincre totalement.

Scanners | Scanners | 1981
Scanners | Scanners | 1981
Scanners | Scanners | 1981
Bande-annonce
Note
3
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Stéphane Erbisti