Phantasmagoria

Phantasmagoria

Trois contes d'horreur chocs qui vous prennent au-delà de la peur.
Mickael Abbate, Domiziano Cristopharo et Tiziano Martella nous offrent leurs visions originales de la Peur dans trois courts métrages différents sur l'esprit, la croyance et les phénomènes surnaturels capables de surprendre le public en montrant des histoires originales et fascinantes.

PHANTASMAGORIA | PHANTASMAGORIA | 2014

Le très attendu "Phantasmagoria" parcourt le monde de festival en festival dans le but de partager trois œuvres de trois réalisateurs en collaboration pour fournir un petit film à sketchs franco-italien dans la droite lignée des "Creepshow".

Débutant par un superbe générique à la musique mélodieuse et une introduction en noir et blanc dévoilée avec beaucoup de classe, nous avons droit à un personnage squelettique animé en stop-motion pour nous servir de narrateur au beau milieu d'une atmosphère sombre proche d'un cinéma Burtonien.
Accumulant les citations morales sur le thème de la Peur à la manière d’Udo Kier dans "The Theatre Bizarre", le fil conducteur impose déjà l'ambiance macabre afin d'attirer le spectateur directement dans le plongeon cauchemardesque qu'offrira chaque segment.

Allant du film le plus court au plus long (le dernier court-métrage occupe presque la moitié de l'ensemble), "Phantasmagoria" a pour thème principal, le Mystère. Il sera donc focalisé sur le suspense et l'angoisse constants dus aux phénomènes surnaturels et aux croyances d'entités spectrales.

Mickael Abbate et son court et simpliste "Diabolique" ont l'honneur d'annoncer la couleur.
Un groupe d'amis se retrouvent en vacances sur la Côte d'Azur en France jusqu'à ce que la blonde du groupe remarque une captivante et grande maison abandonnée au point de perdre connaissance en haut d'une falaise, de garder un air inexpressif à tous les dialogues et de s'enfuir sans raison apparente.
Sa fuite conduira les jeunes gens chez une femme étrange se mettant à leur raconter l'histoire de la maison, coupable de l'inquiétant comportement de leur amie finalement retrouvée jusqu'à sa prochaine fuite.
On pardonnera le jeu d'acteur douteux et la banalité du scénario, mais ce qui dérange surtout c'est l'adoucissement de l'image et la baisse de couleur ne collant pas avec l'ambiance voulue mais bien tentée par une bande sonore oppressante et des plans de caméra stylisés. Mais esthétiquement, l'image est mal trouvée et empêche de plonger entièrement dans l'atmosphère du court-métrage.

Un final trop expédié bien qu'intéressant, mais une autre coloration ou contraste de l'image aurait déjà mieux joué sur l'aspect mystérieux et fantastique du sujet peut-être pas assez exploité pour être efficace bien que l'intention soit bonne.

Dans le genre, "Lord of Tears" montrerait un bon exemple qui pourrait servir à Mickael Abbate, si le souhait de jouer avec l'ambiance oppressante et brumeuse lui reste à l'idée lors d'un prochain métrage.

Une bonne petite tentative suivie ensuite d'un segment plus obscur "My Gift to You" de Tiziano Martella.
Atteinte d'un traumatisme suite à un drame familial lors de son enfance la nuit d'Halloween, notre protagoniste féminin visite les couloirs du lieu de l'histoire en question et se met à la recherche de la vérité.
Un long trajet dans les pièces sombres de la maison, l'adolescente se voit confrontée à d'étranges phénomènes et apparitions qui viendront perturber sa conscience jusqu'au dénouement à la fois beau et choquant.

Un rythme posé mais une ambiance efficace arrivant parfaitement à faire ressentir un sentiment de stress et de peur chez le public.

Aucun indice sur le déroulement de l'histoire afin de vous laisser la surprise de l'effet inattendu et relativement efficace pour un court-métrage minimaliste.

Arrivons ensuite au chapitre final "Il Serpente della Lingua d'Acciaio" de Domiziano Cristopharo démarrant directement sur un meurtre sanglant tout bonnement inspiré du giallo : lame de rasoir, gants en cuir, lumière tamisée rappelant l'esthétisme ensorcelant des films de François Gaillard, jeu d'éclairage hasardeux mais sublime, musique envoûtante, etc. tous les ingrédients nécessaires pour un agréable clin d'œil aux thrillers italiens.

Ensuite, le film se poursuit par l'histoire d'un homme demandant l'hébergement à un type étrange dans son hôtel très peu fréquenté malgré la découverte de cheveux dans le lit et la douche qui étonnera bien évidement le personnage principal qui se posera des questions à propos de l'étrange comportement de l'hôte. A noter que ça ne lui dérange pas, en revanche, de rester complètement nu quand l'homme mystérieux s'occupe d'une blessure à sa jambe...

Mais nos ricanements ne dureront pas longtemps car le métrage replongera dans l'horreur pure avec un twist dérangeant et particulièrement malsain accompagné d'une ambiance effroyable à la musique énervée et oppressante.

La frayeur ressentie sera la même que celle éprouvée devant l'excellent néo-giallo "Masks" d'Andreas Marshall; même style, même efficacité.

Un autre film nous rappelant tout ce qu'il y a de si bon dans le cinéma d'horreur italien et s'avérant être le plus dynamique et fantasmagorique des trois segments, histoire de conclure le tout par un final sanguinolent, cauchemardesque et terrifiant.

Toujours centré sur le mystère et l'étrange, "Phantasmagoria" livre aux fans de cinéma d'épouvante surnaturel, trois contes exploitant le même thème chacun à sa manière dans une atmosphère onirique et sordide.

Une bonne dose de sensations fortes qui fait souvent appel à l'imagination du spectateur pour faire face à ses peurs les plus fascinantes : les croyances spirituelles et les contes macabres racontés depuis la nuit des temps pour ressentir une réelle frayeur attractive.
Ce voyage sombre et spirituel s'avère être, au final, un vrai cauchemar à l'italienne envoûtant et transcendant.

PHANTASMAGORIA | PHANTASMAGORIA | 2014
PHANTASMAGORIA | PHANTASMAGORIA | 2014
PHANTASMAGORIA | PHANTASMAGORIA | 2014
Note
4
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Nicolas Beaudeux