Affiche française
INTO THE MIRROR | GEOUL SOKEURO | 2003
Affiche originale
INTO THE MIRROR | GEOUL SOKEURO | 2003
Un film de
Scénario
Date de sortie
Genre
Musique de

Into the mirror

Geoul sokeuro

A la veille de rouvrir ses portes, une séries de morts étranges ensanglante un centre commercial : une jeune femme égorgée, un homme avec un crayon dans l'oreille… Après avoir envisagé la piste du suicide, la police penche vers la thèse d'un tueur en série. C'est compter sans l'intervention de Woo, un ex-policier, reconverti dans la sécurité du magasin. Il est troublé par la proximité des miroirs lors des morts. Et, si un esprit s'y trouvait et menait une vengeance d'outre-tombe ?

INTO THE MIRROR | GEOUL SOKEURO | 2003

A la manière de Lewis Caroll qui utilisait le symbole du miroir pour faire passer Alice dans une autre réalité, ou encore le lovecraftien "Prince des Ténébres" de Carpenter, "Into The Mirror" place -comme l'indique son titre international- le miroir au cœur de son intrigue. Une manière comme une autre de renouveler le thème désormais bien connue des esprits vengeurs avec cette image des fantômes aux cheveux longs ("Ring", "Ju-On", "The Grudge"). Le résultat fonctionne au-delà des espérances. Aidé par un montage dynamique, proche des conceptions occidentales du cinéma, sans temps morts, le film de Kim Seong-ho ; intrigue tout en distillant une peur sourde, mais qui n'en est que plus prégnante au fur et à mesure de l'évolution de l'histoire.

Le miroir est bien l'élément central par lequel la vengeance d'une femme assassinée va se manifester. Cette dernière utilise le reflet de ses victimes qu'elle retourne contre eux. Baignant dans une atmosphère fantastique sans jamais tomber dans de vulgaires "Bouh, fais moi peur !", le scénario utilise le ressort bien connu du trauma de l'ex-flic, qui a commis une bavure en liaison justement avec les miroirs, provoquant la mort de son coéquipier. En menant son enquête finalement, c'est une manière pour lui de se guérir. Au risque de passer à son tour de l'autre côté du miroir. Il est intéressant aussi d'écouter la thèse d'un spécialiste qui dans le film explique que certains traumatismes peuvent provoquer une explosion en deux de la personnalité (une dans le monde réel, une dans le miroir), avec représentations de peintures classiques à la clé.

Il va de soi que pour maintenir l'intérêt du spectateur, il est nécessaire de créer des personnages crédibles ainsi que leur environnement. Or, c'est le cas, tous sont très bien dessinés : la sœur de la victime, l'ex-flic, l'enquêteur, et jusqu'au PDG du centre commercial. Une représentation d'une société frivole, et où la corruption règne en maître. Ainsi, l'inspecteur reçoit-il des dessous de table, pour conclure son enquête et le PDG balance des billets pour attirer des visiteurs le jour de la réouverture du magasin. Une image quasi surréaliste qui précède un défilé de mode que l'on croirait sorti d'une revue de mode. Mais même dans une telle scène, l'épouvante n'est pas loin et se tient aux aguets.

L'intrigue multiplie les fausses pistes et les suspects potentiels même si nous avons une longueur d'avance et que, donc, l'aspect fantastique du (de la) coupable ne fait guère de doute. Sans réelles scènes chocs, "Into the Mirror" réussit le tour de force de rester gravé dans nos mémoires, suite à la dernière séquence, qui fait définitivement basculer le film dans un univers typique de la "4eme dimension". Une conclusion qui nous fait percevoir autrement tout ce qui a précédé. Sur le plan symbolique, elle renvoie fort bien à l'image de la personnalité double. Le miroir, devient alors enjeux de fantasmes, susceptible selon certaines croyances de conserver l'âme des morts ("Candyman" en étant le parfait exemple sur le plan cinématographique). Au final, ce film coréen est une agréable surprise dans le genre "esprit" asiatique. Pour les allergiques aux films "lents" comme "Ring", "Into The mirror" constitue même une alternative plus que conseillée.

INTO THE MIRROR | GEOUL SOKEURO | 2003
INTO THE MIRROR | GEOUL SOKEURO | 2003
INTO THE MIRROR | GEOUL SOKEURO | 2003
Note
4
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Gérald Giacomini