BUTCHERS
BUTCHERS
Quatre jeunes tombent en panne de voiture sur une route déserte bordée de forêts. Alors qu’ils pensent trouver de l’aide auprès d’un pompiste et d’un dépanneur, ces derniers vont tomber dans le piège d’une famille de dégénérés, anciens bouchers ayant pour activités la séquestration et le cannibalisme…
L'AVIS:
Présenté lors du festival virtuel de Gérardmer en 2021 (Covid oblige) en Hors-Compétition, "Butchers" est un survival canadien qui a fait quelques festivals sans trop faire énormément parler de lui. Non pas que ce dernier soit mauvais mais il est bien trop classique et simpliste dans sa narration pour rester dans les mémoires comme nous allons le voir dans ces quelques lignes qui suivent…
Adrian Langley connait ses classiques en termes de survival et cela se voit quand on regarde son "Butchers". Des clins d’œil parsemés un peu partout et des idées carrément reprises d’autres longs métrages ("Massacre à la tronçonneuse" et "Détour mortel" en parfaits chefs de file) : son film manque clairement d’originalité et ne semble pas vraiment vouloir sortir des sentiers battus à en croire ce scénario simple au possible qui pompe des idées par-ci par-là plutôt que de se trouver une vraie identité.
Pourtant le film regorge de péripéties mais les effets de surprise sont gâchés par ce « déjà vu » qui colle au scénario du début à la fin (même le final, qui tente quelque chose très rapidement, ne gommera pas cette étiquette de « film basique » qui semble coller à "Butchers").
Effectivement, et c’est ce qui est assez paradoxal au final, on ne s’ennuie pas devant le film d’Adrian Langley malgré ce côté simpliste et commun : ce jeu du chat et de la souris a beau être plus que répétitif (je te traque, je te séquestre, je te traque, je te séquestre…), on suit (certes sans grand plaisir mais avec un brin d’espoir) le déroulé des péripéties et autres agressions/séquestrations, peut-être en se disant que quelque chose de vraiment « sympa » va arriver (mais non…).
Et ce n’est pas du côté des personnages qu’il faudra chercher quelque chose d’intéressant. Avec ses rednecks qui sont des copier-coller de ce que l’on a déjà vu dans pléthore de survival movies (le superviseur, le bon soldat et le taré sanguin dirons-nous) et ses acteurs jouant les victimes qui ne transpirent pas le grand professionnalisme et réagissent parfois de manière plus qu’étrange (Oh les clés sont sur le contact mais je préfère retourner dans la maison de cinglés pour me venger ! Tiens je vais tourner le dos à un mec bien chelou sans me douter qu’il puisse me mettre un petit coup derrière la tête ! Un drôle de type qui sort de nulle part nous prend en photo mais on va tout de même le suivre…), nous ne sommes clairement pas gâtés dans "Butchers".
Par contre, du côté des décors et des effets spéciaux, c’est plutôt honnête il faut le reconnaître. Du déjà vu une fois de plus certes mais difficile dans ce genre de films d’échapper à la vieille baraque à moitié délabrée, aux habituelles cellules d’emprisonnement crades et aux murs ensanglantés ou encore aux forêts denses et aux routes désertées qui symbolisent l’isolement et l’insécurité. Et du côté des effets spéciaux, l’amateur de scènes sanglantes et violentes y trouvera son compte avec quelques scènes d’agression ou de torture bien rendues (hachoir planté en plein visage, talons d’Achille tranchés nets, éviscération, headshoot, arrachage d’oreille avec les dents…) et notamment cette scène où le cinglé de la famille, dicté par son frère cérébralement mieux constitué, va tourner la tête de l’une de ses victimes à 180° (certes en hors champs au moment de la rotation mais l’effet est assez saisissant et marquera peut-être le meilleur passage du film).
Peu original, simple et redondant dans son scénario, peu inspiré non plus dans la galerie de ses personnages, "Butchers" ne casse pas trois pattes à un canard mais se laisse toutefois regarder grâce notamment à son cadre poisseux classique mais bienvenue et surtout ses quelques excès de violence sanguinaire qui raviront les amateurs d’hémoglobine et d’adrénaline.
Sinon, rien de bien neuf ici. Un survival movie de plus sur la pile dirons-nous…
Mais soulignons la performance d’une personne : Adrian Langley qui porte ici la casquette de réalisateur, co-scénariste, producteur, photographe et monteur.